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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 23:26

 

LA BOUTEILLE A L'ENCRE

EN ATTENDANT LES PRINTEMPS QUI CHANTENT…

N° 136 – 17 MARS 2013

 

EH, DIS, TOTO…

Je sévis chaque jour dans la classe d’Accueil des Enfants du Voyage. On ne s’y ennuie pas, ne serait-ce qu’en raison des prénoms des minots, aussi inventifs les uns que les autres. En début d’année, j’avais un « Alpacino ». Il a été remplacé depuis, entre autres, par deux bouts de chou, frère et sœur, se prénommant Venézia et Djeddaye.

7 ans tous deux et une moyenne optimiste de 2 à 3 mois de classe par an…

Mais, bon, ils sont gentils…

Sauf qu’il va bien falloir tenter de les intégrer en classe élémentaire, ce qui ne les ravit guère :

  • Djeddaye: « nous, dans les classes des gadjé, c’est un peu honte »

  • Moi, en bon pédago : « Oui, au début, mais après ? »

  • Venézia: « Après, c’est trop honte… »

Ne t’inquiète pas, Venézia: dans les deux communes précédentes où l’on vous a refusé à l’école, soi-disant pas de place, les maires n’ont pas honte, eux…

 

RYTHMES AND BLUES

 

Réforme des rythmes scolaires ? Il y a du pour, il y a du contre...

Au rayon «pour», farouchement, le Professeur Yvan Touitou, chronobiologiste, membre de l'Académie Nationale de Médecine. Dans un entretien avec le site VousNousIls, il énonce deux arguments incontestables à ses yeux :

  • les résultats scolaires en chute libre aux évaluations internationales, Pisa entre autres

  • la semaine de 4 jours mise en place en 2008 et ses conséquences, les fameuses désynchronisations du lundi et mardi matin.

     

    Toutes révérences gardées avec cet éminent Professeur, le misérable professeur des écoles que je suis, sans la moindre majuscule, oserait bien émettre quelques minuscules contradictions.

 

La chute des résultats scolaires des élèves de ce doux pays est incontestable, mais elle est datée. Qu'il s'agisse des programmes d'évaluation PISA ou PIRLS, cette chute commence dans la décennie 1990-2000, soit largement avant le passage à la semaine de 4 jours. C'est en cette période, sur près de 20 ans où les minots de France et de Navarre venaient à l'école 4,5 jours par semaine, que s'est crée l'écart...

Au pire, la suppression du samedi matin, en 2008, aurait pu amplifier cela, non en être la principale cause. Mais il se trouve que j'ai quand même travaillé pas mal d'années en 4,5 jours et que j'en ai gardé souvenir... Souvenir de ces écoles maternelles vides de tout élève le samedi matin, souvenir de ces écoles élémentaires dans lesquelles, vu l'absentéisme, on ne travaillait qu'au grand ralenti...

 

En ce qui concerne cette fameuse désynchronisation, et ces millions d'élèves amorphes chaque lundi, le Professeur Touitou est très clair  sur cette pause du week-end, sur ces deux jours d'affilée: « Cela ne pose­rait pas de pro­blème si les enfants se cou­chaient à la même heure tous les jours de la semaine, à plus ou moins 2h près le ven­dredi et le samedi soir. Mais ce n'est pas le cas ! ». Donc, si je comprends bien cette logique, si les parents, ces feignasses, ne savent plus faire leur boulot de parent et coucher leurs gamins à l'heure, c'est donc aux 50 000 écoles publiques d'adapter leurs horaires en fonction de cet état de fait.

Logique curieuse, mais somme toute, pourquoi pas ?

D'autant que cette logique pourrait être utilement étendue à d'autres domaines...
L'Académie de Médecine n'a-t-elle pas maintes fois alerté l'opinion sur les mauvaises habitudes alimentaires des enfants, sur le surpoids de bon nombre d'entre eux ?

Enseigner les bases d'une nutrition saine se fait pourtant déjà à l'école, en classe comme dans les cantines. Il faudrait donc aller plus loin et demander à chaque instit de se rendre au domicile des minots, le soir, à l'heure juste, recommandée par l'Académie, afin de leur préparer des repas équilibrés et , faisant d'une pierre trois coups, veiller à leur hygiène corporelle et à leur sommeil réparateur !

 

C'est bizarre, mais les arguments du Professeur Touitou ne me convainquent pas vraiment...

 

LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

 

Goulot attribué cette semaine à des propos qui ne traitent pas d’école, mais seulement des gamins. Propos tenu par un ancien Président de la République :

« Quand on pense que le sujet du moment, c’est la traçabilité du bifteck ! Mais la traçabilité des enfants, qu’est-ce qu’on en fait ? C’est tout de même plus important. Avec leur “mariage pour tous”, la procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui, bientôt, ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant. Et le petit, plus tard, quand il demandera qui sont ses parents ? On lui répondra : 'Désolé, il n’y a pas de traçabilité. »

Fortes paroles, il était bien temps en effet que l’on mette en parallèle un gamin et un kilo de bidoche ! Et je m’en vais de ce pas, dès demain, clouer à l’oreille de chaque élève de mon école une belle étiquette orange, afin de veiller à sa traçabilité…

 

CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE...

 

Avant, avant, il y avait les Ecoles Normales. Trop de formation professionnelle, pas assez de pédagogie, on les a supprimées.

Avant, après, il y avait les IUFM. Trop de « Sciences » de l’Education, pas assez de prise au réel, on les a supprimées.

Après après, il y avait… pu rien. On a lâché les jeunes apprentis instits en pleine nature, directement dans les classes, au risque qu’ils se fassent eux-mêmes supprimer…

Maintenant, c’est plus mieux, sans nul doute, puisque l’on va créer les toutes nouvelles, toutes belles ESPE, les Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education.

Dans le cadre du vote sur le projet de loi de Refondation, le groupe UMP avait proposé un amendement qui prévoyait que les formateurs des ESPE soit tenus d’exercer un temps partiels d’enseignement dans les écoles ou le secondaire.

Cela aurait concrétisé enfin le rêve le plus fou de milliers d’instits, dont votre serviteur : au lieu de subir de pesants discours pseudo-pédagogiques, on aurait enfin pu glisser, avec un bon sourire « Je ne le vois pas bien, ton truc, là… Tu ne voudrais pas prendre la classe, pour me montrer ? ».

Heureusement, nos députés veillaient au grain et se sont ressaisis. La mouture finale stipule que les formateurs des ESPE seront « encouragés » à exercer à temps partiels dans les classes.

« Encouragés », c’est encourageant…

 

EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

 

« Y faut pas traîner dans les bars, à moins d’être fringué en costard »…
A moins aussi d’éviter de se dire instit. Prétendez-vous chômeur, joueur de foot, sérial killer, mais évitez d’avouer que vous êtes instit !

Immanquablement, en ce cas, il ne manquera pas d’un aviné de service pour hurler à la cantonade que « les instits, quand c’est pas en vacances, c’est en stage, quand c’est pas en stage, c’est malade. Quand c’est pas malade, c’est en grève ! »

Sur ce dernier point de la grève, on pourrait se demander si le pochtron de service n'a pas un peu raison.. C'est du moins le sens d’un article du café Pédagogique…

En 2006, dans le privé, on a comptabilisé 1 421 000 journées de grève. La même année, pour la seule Education Nationale, on a décompté 688 133 journées de grève.

Donc, les enseignants, qui représentent 3 % de la population active, ont fait près de 30 % des grèves de ce doux pays. Si ce n’est pas donner le bâton pour se faire battre…

Au fait, question innocente : avez-vous souvenir d’une seule journée de grève qui ait débouché sur du tangible, sur une victoire, sur un gain même minime ?

Mais bon, on continue à faire grève, ne sachant faire autre chose, en vertu sans doute de ce vieil adage connu de tous les habitués du Stade Vélodrome et de l’Oémeu : on ne change pas une équipe qui perd…

(http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/02/15022013Article634965081259298744.aspx )

 

M'SIEU, Y FAIT RIEN QU'A COPIER !!!

 

Mais il a d‘excellentes lectures…

Témoin cet article paru sur le site du journal « Le Télégramme », le 15 Mars

 

Les compétences en lecture, écriture et calcul baissent en primaire, là où se joue la réussite scolaire, selon plusieurs enquêtes. Plusieurs facteurs d'explication sont avancés.

- En 2007, à l'entrée au collège, 15% des élèves connaissaient des difficultés sévères ou très sévères, et 25% avaient des acquis fragiles. C'est plus de 30 à 35% dans les zones d'éducation prioritaire. 

Orthographe: presque 15 fautes en dix lignes
- Entre 1987 et 2007, les compétences des élèves en fin de CM2, observées aux mêmes épreuves, montrent "une baisse significative". Concernant l' orthographe, dans une même dictée d'un texte d'une dizaine de lignes, le nombre d'erreurs a augmenté en moyenne de 10,7 en 1987 à 14,7 en 2007.
Le pourcentage d'élèves qui faisaient plus de quinze erreurs était de 26% en 1987 mais de 46% vingt ans plus tard.
Ce sont principalement les erreurs grammaticales qui ont grimpé, passant de sept à onze en moyenne. Par exemple, 87% des élèves conjuguaient correctement le verbe "tomber" dans la phrase "le soir tombait". Ils n'étaient plus que 63% en 2007. Concernant la lecture, les élèves devaient strictement reproduire une courte phrase contenue dans "La gloire de mon père" de Marcel Pagnol: 81% y sont parvenus en 1987, et seulement 64% en 2007.

- En lecture, entre 1997 et 2007, la proportion de jeunes au début du collège jugés en difficulté est passée de 14,9% à 19%, une augmentation particulièrement marquée dans l'éducation prioritaire. 

A 15 ans, 20 % des élèves ont des difficultés de lecture
- Les enquêtes Pisa évaluent les jeunes de 15 ans, c'est-à-dire quasiment à la fin de la scolarité obligatoire en France, en compréhension de l'écrit, mathématiques et sciences.
Entre 2000 - première édition de l'enquête - et 2009 : la France recule, même si elle se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE. En compréhension de l'écrit, la France est passée du 13e rang sur 26 pays, au 18e sur 34 pays. Mais les inégalités se sont accrues : la proportion des élèves les moins performants en lecture est passée de 15% à 20%, et celle des élèves les plus faibles en mathématiques a augmenté de 16,6% en 2003 à 22,5% en 2009.
En revanche, le pourcentage des plus performants a augmenté en lecture (de 8,5% à 9,6% entre 2000 et 2009) alors que globalement ce groupe a plutôt décru dans le reste de l'OCDE.
La proportion des meilleurs élèves en maths est resté sensiblement identique.

- Dans l'enquête internationale Pirls, menée en 2011: la France n'arrive qu'en 29e position sur 45 pays, en-deçà de la moyenne européenne. En outre, en dix ans (2001-2011), les élèves français sont toujours plus nombreux à s'abstenir de répondre lorsque les réponses doivent être rédigées, et ils sont les plus nombreux à ne pas terminer les épreuves.

Un jeune sur 20 en situation d'illettrisme
- Les évaluations en lecture sur des jeunes de 17 ans ou plus dans le cadre de la Journée Défense et Citoyenneté, menées en 2011, révèlent qu'un jeune sur dix rencontre des difficultés de compréhension, dont la moitié peut être considérée en situation d'illettrisme.
Chaque année, 140.000 jeunes sortent du système éducatif sans formation ou qualification. Des universités organisent des cours de rattrapage en français pour les étudiants en licence les plus faibles en ce domaine, destinés à faire diminuer l'échec lors des premières années universitaires.

En cause, selon des experts, la multiplication des disciplines, la transformation des pédagogies et une formation des enseignants pas toujours adaptée. Pour l'historien Antoine Prost, "il faut non seulement travailler davantage mais mieux". "Entre 1960 et aujourd'hui, on a perdu une heure de travail d'élève sur cinq. C'est comme si on avait obligé tous les élèves à sauter une classe".

L'orthographetotem français
Le temps alloué à l’enseignement du français a aussi fortement baissé, relève l'historien Claude Lelièvre. "Les élèves font plus de fautes de grammaire ou de lexique parce qu'on passe moins de temps à faire de la grammaire explicite et encore moins à faire des répétitions". En revanche, "si vous mettez entre parenthèses la question de l' orthographe, on a des élèves qui font des rédactions supérieures par rapport à des copies du certificat d'études de 1923", souligne-t-il. "L' orthographe est un totem français ! Vous pouvez vous vanter d'être nul en maths, mais pas d'être nul en orthographe C'est l'apitoiement généralisé !", relève avec amusement M. Lelièvre. Et il relativise : "Il n'y a pas un effondrement du niveau en rapport avec l'effondrement des horaires consacrés. Ca pourrait être nettement pire".

Dégradation sociale
Viviane Buhler, inspectrice de l’Education Nationale honoraire, formule d'autres "hypothèses" : "la dégradation sociale et la transformation de la population", citant "le chômage, la perte de repères dans les milieux populaires, des familles issues de cultures très éloignées de celle de l'école...".
Elle accuse aussi la multiplication des réformes qui ont introduit de nouvelles matières (langue vivante, sécurité routière...), "les enseignants ne savent plus trop quelles sont leurs priorités". Et la formation continue "qui n'a pas eu suffisamment d'impact sur les pratiques pédagogiques".

 

QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI ???

 

Le gouverneur du Dakota du Sud a promulgué une loi autorisant les enseignants à être armés en classe. Cet état devient donc devient le premier état des Etats-Unis a se doter d’une telle législation. Il reviendra aux districts scolaires d’autoriser ou non les personnels de leurs établissements scolaires à venir armés au travail.

Saluons cette indéniable amélioration des conditions de travail de nos collègues américains. Non seulement ils seront demain en mesure de défendre leurs élèves contre d’éventuels agresseurs armés, mais aussi ils pourront désormais se défendre contre leurs propres élèves, armés eux aussi, il va sans dire…

Nulle sauvagerie, nulle bestialité dans cette nouvelle loi, mais une simple et bienveillante tradition culturelle

wounded-knee.jpg

 

Cela se passait en 1890, dans le même Dakota du Sud, à Wounded Knee : plus de 300 indiens abattus à la mitrailleuse par les soldats du 7° de Cavalerie qui posent fièrement pour la photo, devant l’une des fosses communes.

A l’époque, on disait : « un bon indien est un indien mort »

Désormais, doit-on dire : « un bon élève est… » ?

 

SKOL AN DIAOUL (L’ECOLE DU DIABLE)

On est en pleine polémique dans la petite commune d’Arveyres, près de Bordeaux, depuis que le Maire a décidé de ne plus servir de plat de substitution lorsque du porc est au menu des cantines scolaires. Refus des gaspillages pour les uns, stigmatisation pour les autres, chacun y va de son couplet, de sa position.

Débat un tantinet récurrent, dans lequel j’ai pour ma très humble part, bien plus de questions que de réponses :

  • Réduire une religion à ce que l’on mange, est-ce bien l’essentiel ? En tant que mécréant endurci, j’ai bien du mal à penser que ma part de paradis, très hypothétique au demeurant, se résume à ce que j’ai ou non ingurgité de mon vivant…

  • Résumer la laïcité au seul refus des plats de substitution, est-ce vraiment sérieux ? Ou alors il faudrait m’expliquer en quoi notre vaillante Armée Française, qui sert ce type de repas, à la demande, serait devenue une armée confessionnelle…

  • De nombreuses communes ont tenté de régler le problème en supprimant tout aliment à base de porc de leurs cantines scolaires. N’est-ce pas imposer à tous les élèves les pratiques religioso-culinaires de certains ?

En poussant à l’absurde, cela me rappelle ce que j’ai vécu dans ma propre école il y a quelques années, où il m’a fallu batailler contre les cantinières, et contre les services municipaux pour qu’un minot puisse manger du porc. Pour eux, puisque ce gamin avait un prénom « musulman », un nom « musulman », qu’il était donc « musulman », il fallait lui refuser cette viande ! Au détail près que l’on peut être maghrébin et, sinon athée, du moins aimer le saucisson…

Il y a toujours du boulot pour l’Ecole du Diable !

 

ET POUR LES DIRLOS, QUOI DE NEUF ?

 

Reçu à l’école un mail du néo-GDID, qui détaille avec force pourcentages à l’appui la nouvelle dégradation du boulot des pov’ dirlos que nous sommes…

En effet, le passage de l’Aide Personnalisée aux Activités Pédagogiques Complémentaires va rabioter un peu plus encore le peu de temps dont nous disposons pour toutes nos tâches aussi variées que plaisantes. A prendre l’exemple d’un collègue disposant d’un quart de décharge, il passera d’un allégement de service de 20 heures sur 54, soit 37 %, à un allégement de service de 9 heures sur 36, soit 25 %

Comptes d’apothicaires… Du temps de l’ex-GDID, on aurait envoyé paître le ministre…

Reçu aussi un message du tout-puissant SNUIPP, qui chante victoire sur le maintien de « vrais quarts de décharge », avec un mercredi matin toutes les 4 semaines.

On a les victoires que l’on peut… Et se gargariser d’avoir simplement maintenu ce qui existait déjà avant 2008, c’est se contenter de bien peu…

 

Même réalité pour ces deux messages, celle de discuter sur l’accessoire pour mieux occulter l’essentiel. Essentiel qui se résume à un simple constat : rien de positif à attendre pour les dirlos ! Ni statut, ni argent, ni temps…

 

Pas de statut, on s’en doutait déjà...

Les syndicats s’y opposant ont allumé leur contre-feu, avec cette bien fumeuse idée de « certification », le ministre a concédé du bout des lèvres qu’il y avait bien un problème sur la direction d’école. Tout ce beau monde a pris l’engagement d’en discuter au premier trimestre 2013. Trimestre qui s’achève sans que cette « discussion » ait simplement débuté. Et pis voilà cette circulaire ministérielle sur l’organisation des APC… L’essentiel n’est pas qu’elle nous rabiote au passage quelques heures, mais bien qu’elle nous confine dans le sacro-saint schéma de « l’instit-chargé-de-la-direction » A aligner ainsi les allégements d’APC pour les dirlos sur leurs seules quotités de décharge, il est clair désormais que ce ministère n’a aucune intention de faire évoluer notre boulot…

 

Pas de sous, on s’en doutait bien…

Et c’est logique ! En ces temps de récession, de crise, de maintien des Grands Equilibres Budgétaires, quel gouvernement irait payer correctement tout ce travail que, somme toute, nous acceptons de faire gratuitement, ou presque ?

 

Pas de temps, on s’en doutait aussi…

Simple calcul effectué sur la base des données de Février 2010 (rapport Reiss), calcul dans lequel on n’imaginerait rien de révolutionnaire, juste de donner un quart de décharge en plus aux écoles de 4 à 10 classes, et, soyons bon prince, un quart aux dirlos des écoles de 3 classes n’ayant actuellement rien…

3 classes : 7533 écoles

4 classes : 6681 écoles

5 classes : 6233 écoles

6 à 10 classes : 13413 écoles

Soit un total de 33 860 écoles, ce qui représente 8465 postes d’instits à créer.

Petit problème, il y a actuellement, pour les décharges de direction 9587 postes. Vous espérez sérieusement que ce gouvernement va créer plus de 8000 postes supplémentaires pour les seuls dirlos ?

Pas moi…

 

  POSITIVONS UN PEU…

 

Pour signaler plein, plein, plein de ressources en matière de littérature jeunesse, sur le site du CRDP Aquitaine. Ca se découvre à :

http://ressources.crdp-aquitaine.fr/attirelireV2/Presentation.aspx

 

Pour rappeler qu’enfant, on rêvait souvent sur les vieilles cartes de géographie médiévale, qui nous représentaient l’Afrique, l’Asie, tachées en leur centre d’étendues blanches, de terres inconnues, sur lesquelles étaient simplement noté « hic sunt leones ». Ici il y a des lions…

Plus beaucoup de lions, ni de terres à découvrir, mais la géographie s’enseigne toujours. Autant donc signaler cet excellent site qui fourmille de cartes géographiques et historiques. Ca se trouve à cette adresse : http://www.monatlas.fr/

 

Dans le même registre, une carte historique sur l’Europe médiévale, pas mal fichue :

http://education.francetv.fr/carte-interactive/le-moyen-age-carte-interactive-o18065

 

Sans oublier, au hasard d’un vieux grimoire poussiéreux, le souvenir de cette carte latine de la région de Rustrellus, en Gaule Narbonnaise, qui portait en son centre cette inscription mystérieuse : « Iacus Risso genius est »… Inscription justifiée des siècles plus tard :

136JAC1.jpg

136JAC2.jpg

136JAC3.jpg

136JAC4.jpg

136JAC5.jpg

 

A un de ces jours...
« 
La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées d'un dirlo de banlieue.

Contact : cliquer ICI

Vous pouvez écrire vous aussi dans la bouteille, comme expliqué plus avant, mais vous pouvez aussi la commenter sur ce blog. Commentaires libres, et sans la moindre censure ; il vous suffit de cliquer deux lignes plus bas…

 

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 23:18

LA BOUTEILLE A L'ENCRE

IL PLEUT, TEMPS POURRI …

LE MOIS DE MARS NE PASSERA PAS L’HIVER

N° 135 – 6 MARS 2013

 

EH, DIS, TOTO…

 

Le Toto du jour est une Totote un peu vieillie, devenue parent d’élève, et qui vient inscrire son minot à l’école, en cours d’année…

Rien de particulier à cette inscription : entretien ordinaire, questions classiques, réponses tout autant, sauf un échange :

-        Travaillez-vous, Madame ?

-        Travailler ? Pourquoi ?

C’est une très bonne réponse, et je ne vous remercie pas de me l’avoir donnée…

 

RYTHMES AND BLUES

 

Depuis le temps que l’on nous confine dans ces débats permanents sur les rythmes scolaires, il semble que, de part et d’autre, on mette un point d’honneur à asséner solennellement de vastes fichaises comme autant de vérités d’évangile.

D’un bord, on défend avec acharnement les avantages acquis avec l’argument fumeux, et bien faux, qui voudrait que l’on ne soit payé que 10 mois sur 12. Faux, mais souvent entendu.

De l’autre, les chronobiologistes, savants autoproclamés des rythmes scolaires, nous rabâchent le tout aussi fumeux calendrier 7/2. Sans jamais s’interroger sur le fait que ce 7/2 n’est pratiqué nulle part dans le monde… 7/2/ bidon, mais souvent évoqué.

Dans ce débat qui s’engage sur le devenir des grandes vacances, un vieux serpent de mer ressurgit : les grandes vacances auraient été créées pour permettre aux enfants de paysans de participer aux travaux des champs, aux fenaisons et aux vendanges.
Problème, pour les fenaisons, c’est trop tard, pour les vendanges, c’est trop tôt.

Autre problème, c’est que c’est tout faux…

Eh oui, les grandes vacances d’été, ça vient de loin. Elles existaient déjà au début du XIX° siècle, et concernaient surtout l’enseignement secondaire, et ses lycées, lycées dans lesquels on trouvait bien peu d’enfants de paysans et d’ouvriers.

Les grandes vacances, c’est un truc inventé pour les bourgeois et les aristos. Et si elles allaient du 15 Août au 1° Octobre, ce n’était pas pour les travaux des champs, mais pour le temps de la chasse…

La suite ?

1912, où les vacances d’été allèrent du 14 Juillet au 1° Octobre. Deux mois et demi de vacances, ce qui ne nous a pas empêché de gagner la guerre, Rogndud’ju !

1925 où le Bloc des Gauches crée 15 jours de vacances à Noël, et une seconde semaine à Pâques…

1936 où le Front Populaire crée non seulement les congés payés pour les parents, mais aussi de petites vacances scolaires, 4 jours en Février si Pâques était tard, 4 jours à la Pentecôte si Pâques était tôt…

Et enfin 1972, où, dans la foulée des Jeux Olympiques d’Hiver de Grenoble, on crée les vacances de Février, et leur zonage…

Tout cela pour dire que, depuis le début des temps, entre chasse et ski, minots des champs comme minots des villes n’ont jamais eu de vacances pensées pour eux.

Et, à priori, ça risque de durer…

D’autant que l’Académie de Médecine en rajoute une couche, pas plus tard qu’hier…

Elle déplore que la réforme des rythmes scolaires se heurte actuellement à des revendications diverses, mais qui placent les intérêts des adultes avant le souci de la santé de l'enfant.

Pour l'académie, "la semaine de quatre jours est un contresens biologique qu'il faut abolir en aménageant impérativement le temps scolaire sur quatre jours et demi". Elle milite à ce propos en faveur du samedi matin plutôt que le mercredi afin d'éviter la "désynchronisation inévitable de l'enfant en début de semaine".

 

Pour ma part, je n’ai jamais croisé de membre éminent de l’Académie de Médecine dans une école, mais ce sont des savants, ils doivent donc savoir bien mieux que moi.

Rupture du rythme avec ce fichu mercredi, perte de synchronisation avec le week-end, pics d’attention en fin d’aprem’, vacances trop longues ? J’obtempère !

Je proposerai donc, lors du prochain Conseil d’Ecole, le calendrier scolaire suivant :

-        De 7h à 8h 30 : accueil garderie 

-        De 8h 30 à midi : Classe 

-        De midi à 15h30 : pause méridienne 

-        De 15h 30 à 17h : Classe 

-        De 17h à 18 h : Activités Pédagogiques Complémentaires 

-        De 18h à 19h : Devoirs et études dirigées 

Ceci 6 jours sur 7, et avec 5 semaines maximum de vacances dans l’année !

Nul doute que les minots, parfaitement reposés et synchrones avec leur chronorythmes, ne cartonnent aux prochaines évaluations PISA…

 

  LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

 

Attribué haut la main cette semaine à Mme Le Pen, qui a porté avis important sur l’enseignement actuel de l’histoire qui, selon elle, "consiste à attirer l'attention des élèves systématiquement sur les aspects les plus contestables. On les retrouve d'ailleurs régulièrement évoqués par nos dirigeants: la colonisation, la collaboration, etc." 

Damned ! Voici quelques décades que, sans même m’en rendre compte, je n’enseigne pas l’Histoire, mais bien l’Anti-France !

Je vais corriger ce coupable penchant de ce pas, en procédant immédiatement à un judicieux  "rééquilibrage" de l'apprentissage de l'histoire de France en faveur de ses éléments les plus "glorieux" !!!

Laissez-moi réfléchir… Charles Martel ? Poitiers ? 732 ?

(http://www.huffingtonpost.fr/2013/02/26/marine-le-pen-contre-enseignement-seconde-guerre-mondiale-colonisation_n_2766337.html )

 

CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE...

 

La mort de Stéphane Hessel a suscité des réactions contrastées. Pas mal de vautours y sont allés de leur petit papier pour dénigrer ses engagements, railler ses luttes, moquer ses révoltes et son indignation. A leurs yeux, il n’était qu’un maître à ne pas penser. Sauf que traverser le siècle avec une telle dignité humaine, ce n‘est pas donné à tout le monde…

 

  EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

 

Il n’est que quatre opérations, pas une de plus. Mais elles ne se déclinent pas qu’aux tableaux noirs de nos classes…

Chaque opération aurait même tendance à occuper un champ exclusif de l’école.

 

L’addition, opération par excellence des programmes : le b2i PLUS le savoir-nager PLUS l’Histoire de l’Art PLUS la morale laïque PLUS l’Aper, PLUS L’Aps PLUS…..

La multiplication, réservée aux dirlos, scrongneugneu, et à rien qu’eux ! Si, depuis des années, on nous multiplie tâches et responsabilités, il y a bien une raison !

La division ne traite que de nos moyens : un huitième de psychologue scolaire, un quart de maître E, un centième de Médecin Scolaire, qui seront divisés par deux l’an prochain, comme chaque année…

Quant à la soustraction, elle s’utilise avec bonheur pour les promesses électorales. On nous a promis la création de 60 000 postes ? Ce sera fait ! Et sur cinq ans !

 

60 000 postes…

MOINS les 26 000 postes de stagiaires

MOINS les 5 000 postes de l’enseignement supérieur

MOINS les 1 000 postes pour l’enseignement agricole

MOINS 1 000 postes de formateurs

MOINS 7 000 postes pour le secondaire

MOINS 6 000 postes pour les secteurs éducatifs, sociaux, administratifs

MOINS 3 000 postes réservés à l’accueil des bambins-bébés de moins de 3 ans

MOINS 7 000 postes bloqués pour les « instits-de-plus-que-de-classes »…

 

Soit un reste de 4 000 créations de postes sur ce quinquennat, ce qui donne, grosse maille, 8 postes par an et par département.

Question : à ce rythme (scolaire…) combien faudra-t-il de quinquennats pour simplement récupérer les postes fermés par Darcos et consorts ? Je ramasse les copies dans 5 minutes…

 

( Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/101212/orientation-et-programmation-pour-un-changement-de-cap °

 

M'SIEU, Y FAIT RIEN QU'A COPIER !!!

 

Mais il a d’excellentes lectures, comme ce message envoyé par un collègue sur la liste de diffusion Direcole.

On a tendance en effet à croire que la semaine de 4 jours ne date que du précédent gouvernement, ce qui est une foutaise : bon nombre d’écoles, voire des départements entiers la pratiquaient depuis près de 20 ans…

On en viendrait par ailleurs à croire qu’en 2008, la suppression du samedi matin a suscité une levée de boucliers. Enseignants, parents, élèves, tous unis pour défendre les 4,5 jours !  Autre foutaise : les seuls à l’époque à s’indigner étaient ceux … qui ne faisaient pas classe...

D’où l’utilité du texte de ce collègue :

 

L'ensemble du département de la Creuse est passé en 4 jours en 1994 sur décision de l'inspecteur d'académie avec cet argumentaire :

- la Creuse n’a rien à voir avec les grandes banlieues

- la Creuse possède un tissu associatif riche

- la bivalence du fonctionnement crée des problèmes pour les remplaçants, pour l’utilisation des installations sportives, pour les rencontres inter-écoles et les projets intercommunaux…

- l’étude DEP ne montre pas d’influence sur les acquisitions scolaires

De nombreux élèves passent beaucoup de temps dans les transports scolaires, ce qui ne se justifie pas pour une demie journée.

Rentrée 1994 : généralisation des 4 jours à tout le département pour 3 ans

Décembre 1996 : consultations des conseils d’école : 89.82% pour la poursuite de la semaine de 4 jours à la rentrée 1997

2003 : consultations des conseils d’école : 85% pour la poursuite de la semaine de 4 jours.

Le retour en arrière est très difficile pour tout le monde (parents, élus, enseignants) quand on a une habitude depuis près de 20 ans. Même pour les élèves qui sont très peu nombreux à devoir se lever le mercredi matin car maintenant les familles se sont organisées

 

QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI ???

 

Le gamin a 3 ans, il se prénomme Jihad. Il paraît que cela veut dire « faire un effort sur soi ». Possible, cela n’en reste pas moins connoté, comme prénom…

Jihad est né le 11 Septembre : il arrive chaque année que des milliers de minots naissent ce jour-là…

Cela devient moins banal lorsque cet enfant débarque à l’école maternelle avec un beau ticheurte floqué « JIHAD Né le 11 Septembre – Je suis une bombe »

Le procès vient de s’ouvrir…

 (http://www.laprovence.com/article/actualites/2241636/jihad-je-suis-une-bombe-le-proces-dun-t-shirt-controverse-en-vaucluse.htm )

Apologie de crime pour les uns, simple ticheurte sans volonté de nuire pour les autres.

Simples avis humblement personnels en ce qui me concerne :

-        S’il fallait trainer en justice tous les imbéciles, les tribunaux seraient sérieusement engorgés pour deux à trois millénaires…

-        Et lui, s’il n’était pas mort (dommage…), on l’aurait condamné ?

 

 

    SKOL AN DIAOUL (L’ECOLE DU DIABLE)

 

L’acte fondateur de la laïcité, qui justifie en soi l’existence de l’Ecole Publique, c’est la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905. Article 2 de cette loi : « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. ».

Cela a l’avantage d’être clair et précis.
Mais les constitutions de 1946 et de 1958 sont moins précises, et moins claires. Elles affirment le principe de laïcité sans aller très loin dans le détail.

D’où le maintien d’un régime dérogatoire en Alsace-Moselle… Là, prètres, pasteurs et rabbins sont payés par la République. L’Islam, de son côté, y bénéficie d’aides publiques qu’il n’obtiendrait pas ailleurs.

Le Conseil d’Etat, saisi sur la constitutionnalité de ce système dérogatoire, vient de valider ce financement public

 (http://www.la-croix.com/Actualite/France/Le-Conseil-constitutionnel-valide-le-financement-public-des-cultes-en-Alsace-Moselle-_NG_-2013-02-21-913728 )

Il y a donc toujours du boulot pour l’Ecole du Diable…

 

RYTHMES AND BLUES : D'AUTRES EN ONT DEJA PARLE …

 

L’étymologie est une belle chose…

Que le mot « école » vienne du latin « schola », ce qui signifie « école » ne nous avance guère ! Sauf que le latin « schola » vient du grec « skhole » qui se traduit par « arrêt du travail »

En gros, l’école, c’est les vacances ! Les vraies vacances !

Les soi-disantes vacances scolaires sont donc bien inutiles et gagneraient à être supprimées, ou, à tout le moins, sérieusement rabotées…

Nouveau train de réformes annoncé pour l’horizon 2015, celui de la réduction des (trop) « grandes » vacances… Ce qui me chagrine quand même un peu, je l’avoue.

Tout comme j’avoue sans la moindre vergogne être fainéant : j’aime l’école buissonnière, la semaine des quatre jeudis, le calendrier 7/2 (sept semaines de vacances, deux de travail) et puis, surtout, les grandes vacances.

Peut-être en raison d’un simple fait : j’ai de biens meilleurs souvenirs de mes vacances que de mes écoles…

 


 

POSITIVONS UN PEU…

 

Les derniers mots prononcés sur leur lit de mort par quelques hommes célèbres, (d’autres moins) :

Talleyrand (diplomate français) :  « J'endure les tourments des damnés. »

Henri VIII ( roi d'Angleterre de 1509 à 1547 ): « Maintenant tout est perdu, royaume, corps et âme. »

Hobbes  (philosophe anglais) : « Voici venu pour moi le moment d'effectuer un terrible saut dans les ténèbres. » 

Goethe (écrivain allemand): « Plus de lumière ! »

Vaugelas (grammairien français) « Je vais ou je vas mourir, car l’un ou l’autre se dit ou se disent » 

Thierry Fabre(dirlo de banlieue) : « Jacques Risso est un Génie ! »

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A un de ces jours...
« 
La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées d'un dirlo de banlieue.

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Vous pouvez écrire vous aussi dans la bouteille, comme expliqué plus avant, mais vous pouvez aussi la commenter sur ce blog. Commentaires libres, et sans la moindre censure ; il vous suffit de cliquer deux lignes plus bas…


 

 

 


 

 

 

 

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 07:44

 

 

 

 

LA BOUTEILLE A L'ENCRE

UN AN DE SILENCE ?

J'AI VECU…

N° 134 – 27 FEVRIER 2013

 

 

EH, DIS, TOTO…

Le Toto du jour s'appelle Henri. Henri, 7 ans aux cerises, s'acharne, bougre de sacripant, à refuser obstinément tout rapport à l'écrit, à nier l'utilité de la lecture, à ne décompter que jusqu'à 3, et encore, les bons jours. Mais, bon, il est gentil, quand il arrête de taper sur les autres élèves.

Je donne un coup de main à son instit en lui prenant les CP de son cours double, et entame, à sa demande, le son « IN », avec un texte qui parle d'une prINcesse qui avait mal aux rEINs et fait venir son médecIN en calèche...

« Les enfants, qu'est-ce qu'une calèche ? »

Henri ouvre un œil, émerge,et grommelle :

« Oune calèch', maîtreu, c'est oun' mitraillette ! »

Il est gentil, Henri...

 

RYTHMES AND BLUES

 

Le 12 Février, j’étais en grève. Non que cela serve vraiment à grand-chose, m’enfin, on ne se refait pas…

Grève qui m’a permis, en tous cas, de faire partie de tous ceux dont le pontifiant journal « Le Monde » blâme « le corporatisme étriqué et lamentable ».

Soit, je bats ma coulpe et confesse tous mes pêchés. Je ne songe donc qu’à mon travail d’instit et de dirlo et oublie en cela le sacro-saint « intérêt de l’enfant », expression rebattue ces temps-ci jusqu’à la nausée.  Ce qui, d’ailleurs, ne m’empêche pas de me poser quelques menues questions auxquelles il sera sans doute facile de répondre :

1/ Le Centre Social de mon quartier ouvrait un CLSH chaque mercredi. A devoir se transformer en centre aéré, le mercredi après-midi, cela fera 3 animateurs « remerciés ». Ils doivent dire merci à qui ?

2/ Faute d’animateurs en nombre suffisant, faute de structures d’accueil, bon nombre de communes envisagent de contourner l’APC par une pause méridienne élargie. Fixer, par décret, un temps minimum de pause méridienne sans légiférer un temps maximum, est-ce dans l’intérêt des enfants ?

3/ Conserver un zonage des vacances d’hiver pour le seul bénéfice des stations de ski et des 7 % de personnes qui dévalent les blanches pistes, c’est vraiment dans l’intérêt de l’enfant ?

4/ On nous bassine, années après années, des résultats scolaires de la Finlande, de ses 190 jours de classe par an. Pourquoi oublie-t-on de signaler que les mêmes bambins finlandais disposent de 10 semaines et demie de vacances l’été ? Pourquoi omet-on d’indiquer qu’un gamin de 7 ans, en Finlande, n’a que 19 heures de classe par semaine ?

5/ Au fait, lorsque l’on nous parle d’une mirifique « Refondation » de l’école, et que cela se résume à retourner au mercredi matin, au nom de l’intérêt de l’enfant, à des journées raccourcies, peut-être, d’une demi-heure, n’y a-t-il pas un petit décalage entre les mots et la réalité ?

6/ Enfin, pour les minots, devoir se lever matin un jour de plus pour une matinée d’école, est-ce vraiment gage d’une moindre fatigue ?

 

Car, à la fin des fins, on pourrait multiplier ainsi les questions sans réponses, et oublier l’essentiel, valable pour les adultes comme pour les élèves. Un temps de travail se conçoit en fonction de la tâche, du travail à accomplir.

Ce qui compte n’est pas de se chipoter sur le nombre d’heures, de journées, de semaines que le gamin passe à l’école, mais bien de se demander si ce volume de temps est compatible avec le boulot, à savoir les sacro-saints programmes et autres piliers du socle.

Or, c’est curieux, chacun s’accorde à reconnaître que les programmes actuels sont mauvais et qu’il faudrait sérieusement les modifier, voire les alléger.

A ne parler que des seuls rythmes scolaires, on occulte donc ce qui compte vraiment, les programmes. On se chipaille sur le contenant au lieu de gamberger sur les contenus.

Dernière question, celle-ci est de Paul Eluard :

« la jarre est-elle plus belle que l’eau ? »               

 

LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

 

Attribué à l’ancien conseiller de Vincent Peillon, Bruno Julliard, qui, lors du récent mouvement de grève, a été "frappé par le conservatisme et le corporatisme des principaux syndicats d'enseignants".

J'ai rencontré une fois Bruno Julliard. J'en ai gardé le souvenir d'un interlocuteur intelligent, à l'écoute, et très au fait des différents dossiers.

Cela se reflète dans sa carrière : président de l’UNEF, principal syndicat étudiant, puis Adjoint à la Culture du Maire de Paris, puis Secrétaire National du PS chargé de l’éducation, puis conseiller du Ministre de l’Education.

Ce qui lui donne sans conteste qualité à parler du conservatisme des syndicats enseignants… Conservatisme, je veux bien, mais corporatisme ?

Qui dit corporatisme dit corporation, dit corps de métier, dit travail. Or, Bruno Julliard n’a jamais travaillé autrement qu’en syndicalisme et en politique. Dommage, s’il avait été prof, comme Jean Jaurès, son avis aurait sans doute été plus fondé…

 

CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE...

 

Aux temps d’antan, il y avait des osselets, aujourd’hui disparus des cours d’école…

Aux temps jadis, tout minot qui se respectait savait faire différence entre nines, agates, calots, mammouths, loupes et autres pépites…

Foin de ces jeux vieillots et périmés ! Désormais, grâce à la toute puissante NRA (National Rifle Association), les doux bambins de la planète pourront se livrer à des jeux autrement plus instructifs !

Ce groupement de flingueurs patentés vient en effet de commercialiser une application pour téléphones portables, un gentil jeu de tir sur cibles mouvantes. Précision : la valeur n’attendant pas le nombre des années, ce jeu est recommandé sur l’Apple Store pour « les enfants de plus de 4 ans »…

( A voir ICI)

Mais, bordel, où c’est qu’j’ai mis mon flingue ?

 

 

EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

 

En Novembre 2012 paraissait le copieux rapport annuel sur l'état de la Fonction Publique. Rapport dont je vous épargne un fastidieux copier-coller de ses 572 pages : vous pouvez le consulter ICI encas d'insomnies rebelles...

Rapport qui égrène quand même, de-ci, de-là, quelques éléments amusants...

On y apprend ainsi que les instits sont bien moins payés que les profs du secondaire (jusqu’à 600 € par mois au bout de 15 ans), mais aussi, qu'ils gagnent moins que les agents de police, cadres B, de niveau Bac ou Bac + 2.

Cela avait conduit l'INSEE à déclasser les minables que nous sommes, nous faisant passer de catégorie  « profession intellectuelle supérieure » à « profession intermédiaire ».

Vérifiez  sur le site de l'INSEEce que sont ces « professions intermédiaires » : vous y constaterez que les instits (cadre B) y retrouvent les « grades inférieurs de la catégorie A » (traduisez les Profs d'Ecole). Le tout soigneusement rangé dans cette même catégorie qui inclut … les prêtres ! Bon, pas les aumôniers militaires, qui, eux, relèvent d'une catégorie supérieure à la nôtre.

Le sabre et le goupillon, on ne s'en sort pas....

 

M'SIEU, Y FAIT RIEN QU'A COPIER !!!

 

Mais il a de bonnes lectures...

Ne serait-ce que cet article paru dans l'Humanité du 10 Décembre 2012 :

 

Institutrice, c’est mon métier, j’en ai longtemps été fière, du mot aussi : oui, dans les petites classes, on institue ! Puis, ce cadeau empoisonné de « professeur des écoles », alors, petit à petit, on s’est mis à professer, j’ai essayé d’échapper à ce mouvement, mais je ne suis pas sûre d’avoir entièrement réussi. Subrepticement, ce n’était plus l’enfant, mais l’élève qui était au centre des préoccupations de l’école, puis les acquisitions, soit !

Et enfin les savoirs, les « compétences », transversales ou pas... Petit à petit, on a dû réduire l’enfant à une suite de cases à cocher, ça ne rentrait jamais ; moi, en tout cas, je n’ai jamais pu faire rentrer les enfants dans des cases...

Un enfant qui apprend, il n’y a rien de plus beau, on le voit se développer, s’épanouir petit à petit, c’est lent, chez certains c’est extrêmement lent, mais ça avance, toujours ! Je n’ai jamais rencontré un enfant « bête », j’en ai rencontré qui avaient besoin de temps et d’attention, ce qui n’est pas toujours possible au milieu d’une trentaine d’autres, surtout si certains vont particulièrement mal... Et dans certains quartiers, la proportion est énorme d’enfants qui vont mal, parce que la famille va mal ; qui manquent l’école parce que l’électricité est coupée, il faut aller quelque temps chez la grand-mère ; les parents séparés qui sont forcés de vivre ensemble quand même, vu le prix des loyers ; les familles déracinées, traquées, dont les enfants rêvent encore d’être français un jour et que l’on cache parfois...

La société française a sévèrement dévissé au cours de ces dix dernières années, et hélas, cela ne s’arrangera pas « maintenant ». On a privé l’école du peu de moyens qu’il lui restait, voici ce qu’il lui faudrait au minimum : des Rased (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté – NDLR) suffisamment présents (ils se partagent parfois une vingtaine d’écoles et ne suivent déjà plus que les « petits » jusqu’au CE1 depuis de nombreuses années) ; des maîtres sans classe qui puissent intervenir sur des projets ponctuels ; des moyens pour l’enseignement artistique qui peut récupérer nombre d’enfants démotivés et même accompagner tout l’enseignement classique (français et poésie, géométrie et dessin, danse et maîtrise du temps et de l’espace...) ; une vision générale des choses, une anticipation possible des projets (sans les milliers de couacs de dernier moment dus à des manques de moyens ou de compétences) ; une vraie formation, initiale mais aussi continue, tout au long de la carrière (un stage long tous les cinq ans serait idéal) ; et surtout, moins d’élèves (25 est un maximum !) et davantage de possibilités de dégrouper...

Un salaire décent aussi qui fasse que l’autorité des enseignants soit mieux reconnue et qu’ils puissent vraiment récupérer de leur fatigue (que faire de toutes ces vacances si l’on n’a pas les moyens de sortir de chez soi ?).

Ensuite, au lieu de vouloir sans cesse réformer l’école primaire (l’histoire des rythmes est une vaste pantalonnade. Qu’on m’explique en quoi se lever aux aurores un matin de plus et se presser d’arriver à l’heure un jour de plus dans la semaine va éviter la fatigue des enfants… Il faut surtout que les parents travaillent moins et les récupèrent plus tôt pour pouvoir les coucher plus tôt, mais ça c’est une transformation de société... et ça n’est pas au programme !), il faudra aussi se pencher sur le collège, qui a, en gros, les mêmes besoins que l’école primaire, mais auquel on réduit encore plus les moyens... Or l’âge des élèves au collège est un âge fragile où le décrochage est facile, il faudrait des équipes ultravigilantes et très bien formées (particulièrement psychologiquement...) pour encadrer ces ados qui seront les adultes de demain.

Le tri systématique par la compétitivité n’est pas une solution d’avenir, ni pour l’école, ni pour la société !

Natalie Victor-Retali

 

QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI ???

 

Scolariser les enfants de 2 ans, en voilà une idée qu’elle est bonne !

Hélas, comme toute bonne idée, elle soulève les récriminations rabougries des rageants râleurs.

Au nombre de ces opposants, citons :

-        Les assistantes maternelles, les crèches, les halte-garderies, à qui on va enlever le bambin de la bouche.

-        Les pédo-psychiatres, unanimes à signaler que la scolarisation à deux ans est une catastrophe contraire à la logique de développement affectif, psychologique et de l'intelligence.

-        La totalité des parents qui, ayant, ou ayant eu, un bout de chou de deux ans, savent très bien qu’il n’a rien à faire à l’école.

Sachons mépriser ces mauvais esprits rétrogrades et prenons exemple sur l’Adjointe à l’Education d’une des plus grandes villes de France !

Interrogée sur le fait que les pédopsychiatres estiment que l’école à 2 ans pose le risque d‘un traumatisme émotionnel, elle répondit sobrement : « L'expérience nous le dira. »…

 

Interrogé il y a quelques années sur le même sujet, un de nos nombreux anciens ministres, Xavier Darcos, avait répondu : « Est-ce qu'il est vraiment logique, …que nous fassions passer des concours bac + 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? »

On ne serait pas en train de lui donner raison, là ?

 

 

 RYTHMES AND BLUES : D'AUTRES EN PARLENT …

 

...et bien mieux que je saurais le faire, témoin cet article paru sur le blog du Nouvel Obs, article de Bruno Frioll, un collègue dirlo que j'avais croisé au temps de l'ex-GDID :

 

Monsieur le ministre,

 Le président de la République vous a donné mission de faire aboutir une réforme des rythmes scolaires, en fait essentiellement des rythmes de l’école primaire, promesse du candidat durant sa campagne électorale. Ce projet de réforme des rythmes partait d’une belle idée, notamment celle de réduire la journée d’école de l’enfant.

 Mais cette idée s’est très vite heurtée aux contraintes sociales et finalement, la journée de l’enfant ne sera pas réduite, notamment pour les plus jeunes. Et si vous annoncez la fin de la classe à 15h30, l’enfant devra rester en collectivité pour des activités dites pédagogiques jusqu’à 16h30 et devra en plus retourner à l’école le mercredi matin, soit au total 27 heures d’école par semaine.

 En outre, ce projet de réforme se heurte aux difficultés des municipalités : problèmes de locaux, de personnels formés et disponibles à partir de 16 heures et le mercredi matin et contraintes financières.

Enfin, les enseignants du primaire qui, faut-il le rappeler, ont les obligations de service les plus lourdes de l’éducation nationale (27 heures par semaine, soit 9 heures de plus qu’un certifié et 12 heures de plus qu’un agrégé), sont nombreux à penser que la réforme de la semaine n’était pas la priorité. Ils réalisent aussi que ce projet de réforme va aggraver leurs conditions de travail car ils n’auront plus, comme les élèves, l’effet de coupure du mercredi, ils auront des déplacements en plus et vous n’avez nullement l’intention, Monsieur le ministre de leur diminuer leurs heures d’obligations de service, ni de valoriser leur salaire pourtant en déclassement selon la Direction générale de l’administration et de la fonction publique , à savoir, en milieu d’échelon, 600 euros de moins qu’un professeur certifié.

 Ce projet de réforme des rythmes a d’ailleurs été rejeté à deux reprises, début janvier, au Conseil Supérieur de l'Education et en Comité Technique Ministériel. 

Or, Monsieur le ministre, un projet qui est imposé à toutes les écoles alors qu’il suscite beaucoup d’opposition de la part de nombreux acteurs du terrain, y compris les parents (la FCPE n’est pas représentative à l’école primaire) est un projet qui sera mal appliqué et qui risque de décourager beaucoup de monde et particulièrement les enseignants alors qu’on leur avait dit que la priorité serait donnée au primaire…

 La France est restée des années avec des écoles en semaine de 4 jours, d’autres en 4 jours ½, sans que cela ne pose problème. Collèges et lycées décident leur emploi du temps et de l’organisation de la semaine. Vous n’êtes pas sans savoir que le conseil d’école, dans lequel siègent le maire ou ses adjoints, les délégués des parents d’élèves et les enseignants, est l’instance idéale pour décider l’organisation de la semaine la mieux adaptée aux contraintes de l’école et de la commune. Pourquoi faites-vous tout pour l’écarter ?

 Monsieur le ministre, la démocratie en sortirait gagnante si vous laissiez finalement décider les conseils d’école et surtout, on aurait une école primaire apaisée et des enseignants partie prenante dans les choix de leur école.

 Concernant la grève de ce mardi, elle a été organisée pour les écoles de Paris, mais très nombreux sont les enseignants qui la soutiennent, ce qui est mon cas, et très nombreuses sont les écoles (y compris des établissements qui ne font jamais grève) à attendre un mot d'ordre national pour déclencher la grève. Nous l'attendons.

 En espérant que vous comprendrez ce malaise qui grandit au sujet de ce projet de réforme des rythmes scolaires, recevez, Monsieur le ministre, mes très respectueuses salutations.

Bruno Frioll


  
SKOL AN DIAOUL (L’ECOLE DU DIABLE)

 

Le nouveau Président a annoncé, en décembre dernier, la création en 2013, d’un Observatoire National de la Laïcité. Cela nous change du précédent Président, pour qui « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé… ».

Il y aurait donc du progrès ? Voire…

On peut en effet s’interroger sur les propos de François Hollande pour qui cet organisme « aura la charge de formuler des propositions sur la transmission de la "morale publique", pour lui donner une place digne d'elle au sein de l'école».

Propos déclinés par Vincent Peillon dans sa volonté d’un enseignement de la morale laïque… Et là, ça me chiffonne un tantinet…

-        Réduire la laïcité à une morale publique ne revient-il pas à nier l’essentiel, ce qui définit en soi la laïcité, à savoir la garantie par l’état de la liberté de conscience ?

-        Créer une morale « laïque » sur le modèle des morales confessionnelles, chrétiennes, musulmanes et autres risque de déboucher sur de simples équivalences entre elles. Là où la laïcité du corps social s‘imposait aux morales religieuses personnelles, une morale « laïque » ne serait qu’une morale parmi d’autres…

-        Pis encore, on pourrait se demander si la notion même de morale est adaptée à l’éducation. Après tout, une morale se définit comme un ensemble de valeurs et de principes permettant de distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste, l’acceptable de l’inadmissible. Valeurs et principes auxquels il faudrait se conforter. Sauf que ces valeurs et ces principes changent avec le temps, évoluent souvent radicalement. En 1980, l’homosexualité était punie par la loi. Aux yeux de la morale publique, c’était mal. 30 ans après, on vient de voter le mariage pour tous. En tant qu’instits, à enseigner la morale, ne risque-t-on pas d’apprendre aux gamins les vérités d’aujourd’hui qui ne seraient que les mensonges de demain ?

-        Dommage donc qu’au lieu de parler de « morale », on n’évoque pas une « éthique laïque ». L’éthique ne vient pas du haut, elle se construit dans chaque individu, par sa capacité à une réflexion argumentée en vue du bien agir. Ca, ça pourrait utilement s’apprendre à l’école !

Il y a toujours du boulot pour l’Ecole du Diable…

 

 

POSITIVONS UN PEU…

 

Pour indiquer  le site indispensable pour briller dans les conversations de Salle des Maîtres, en ces débats de rythmes et de vacances scolaires. C’est sur le site de notre ministère, à :

http://www.education.gouv.fr/cid197/les-archives-calendrier-scolaire-partir-1960.html

Vous y retrouverez les dates des vacances et les calendriers scolaires, de 1960 à nos jours. J’y ai retrouvé mon année de CP, dans laquelle mes grandes vacances, débutées le 30 Juin, s’étaient terminées le … 17 Septembre !

Une petite erreur toutefois à signaler pour l’année 1968. Ce site indique un départ en vacances d’été au 29 Juin. J’ai plutôt souvenir d’avoir été en vacances à la mi-Mai…

 

Une petite page de Wiki à signaler (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ministre_fran%C3%A7ais_de_l%27%C3%89ducation_nationale/Cinqui%C3%A8me_R%C3%A9publique ) qui m’a  permis de voir qu’en un presque demi-siècle d’école, tant minot qu’instit, j’avais connu les ministres suivants : Fouchet, Peyrefitte, Ortoli, Faure, Guichard (mes premières manifs lycéennes…), Fontanet, Haby, Beullac, Savary, Chevènement, Monory, Jospin, Lang, Bayrou, Allègre, Lang-bis, Ferry, Fillon, De Robien, Darcos, Chatel, Peillon. Excusez du peu…

Donc, à s’en fier à l’arithmétique la plus élémentaire, on peut constater que la durée de vie moyenne d’un Ministre du Mammouth est de 2 ans et 3 mois.

Sachant que:

1/  chaque ministre a mis un point d’honneur à y aller de sa réforme, différente de celle du ministre précédent

2/  aucun de ces ministres n’a jamais pu juger de l’efficacité de SA réforme, en si peu de temps

Question : l’empilement des réformes, c’est la solution, ou c’est le problème ?

 

Pour rappeler enfin que Jacques Risso est un génie:

JAC1

JAC2

JAC3

JAC4

JAC5

JAC6

JAC7

JAC8

JAC9

JAC 10

JAC 11


A un de ces jours...

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 19:58

 

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EH, DIS, TOTO…

Le Toto de la semaine est de ces gamins dont on se souvient, des années après, mais au registre des mauvais souvenirs. Actuellement en CM 2, il passe le tiers de sa journée à être puni, la moitié de son temps à être sanctionné, et les neuf dixièmes du reste à être grondé.

Du coup, il règle ses comptes à la cantine, avec les tatas (Précision indispensable à tous les collègues qui travaillent dans les départements polaires, au nord d'Aix en Provence: les minots marseillais appelent les ATSEM et personnels de cantine, des tatas. Tata Nadine, tata Bernadette, etc...).

Suite à un énième avertissement reçu à la cantine, pour insultes répétées, je m'entretiens avec ce jeune garnement, qui en une seule phrase arrive, tout à la fois, exploit remarquable, à reconnaître sa faute, à en plaider circonstances atténuantes et à exprimer l'écart immense entre Toto et dirlo

" J'y ai dit "grosse pute", mais j'le pensais pas"

Tu es un petit con, gamin... Je le pense, mais je ne te le dis pas... 

LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

Ce 133° Goulot d'Or est attribué sans conteste à ce Principal de collège qui, faute de remplaçants fournis par le rectorat, a réussi à recruter un prof en passant une annonce sur le site "le Bon Coin". Une innovation qui pourrait être utilement étendue...

On pourrait ainsi embaucher désormais:

- les abbés sur Ebay

- les champions d'équitation sur Amazon

- les Premiers Ministres sur PriceMinister

- voire, sait-on jamais, les Présidents de la République sur Delcampe...

CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE...

  " Gosh... Gringo... Face de rat... Yankee... Shut up... Visages Pâles... Rattle-snake...." Il y avait du langage dans ce qu'on appelait alors des "illustrés". Des magazines comme Pilote (mâtin, quel journal) que je dévorais chaque semaine.

On y trouvait aussi de superbes paysages, avec des montagnes toutes rouges, toutes plates, bourrées d'Indiens. Et pis un héros qui tranchait avec la production d'alors, bien-pensante en diable: buveur, joueur, tricheur, coureur de jupons, bagarreur...

Mes sévères-mais-justes maîtres d'école ne manquaient pas de nous confisquer tout illustré apporté à l'école: ce n'était pas de la littérature ! Ils avaient sans doute raison, mais, c'est bizarre, des années après, je donnerais quand même tout le théâtre de Racine et Corneille pour une nouvelle BD du Lieutenant Blueberry.

Dommage que Jean Giraud soit mort...

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EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

"Oh Satan, prends pitié de ma longue misère..." 

Double drame quotidien de ma triste et lamentable vie de dirlo:

- je suis en âge d'être le père de la plupart des institutrices de mon école

- Il n'y a que des institutrices dans mon école...

Sur le premier point, il n'y a pas grand chose à faire. Sur le second, par contre, je dois avouer que les occasions de discuter sainement en salle des Maîtr-esses de sujets aussi passionnants que le dernier match de l'OM perdu-mais-que-c'est-la-faute-de-l'arbitre sont assez rares.

Et cela ne risque pas de s'arranger dans les années à venir: 34 % de femmes enseignent dans le supérieur, 57 % dans les collèges et lycées, et... 82 % de femmes dans les écoles !!!

Ceci dit, cet état de fait n'a pas toujours attristé certains hommes, et non des moindres. Il en est même un qui s'en glorifiait, en un monument de couennerie niaise:

« Messieurs, je suis profondément convaincu, quant à moi, de la supériorité naturelle de la femme en matière d’enseignement : cette supériorité, croyez -le bien, se démontrera plus clairement de jour en jour. Il y a des pères qui sont capables de montrer la tendresse, le dévouement, la délicatesse d’une mère. Il y a les pédagogues qui peuvent avoir, et les grands pédagogues ont tous en eux, quelque chose de maternel. Mais enfin la loi générale, c’est que le sentiment maternel est le plus profond ressort de l’éducation ; c’est que l’épouse, la mère qui se fait enseignante, apporte à l’éducation les conseils et les révélations de sa propre et précieuse expérience »

Ne cherchez pas... L'auteur de ces lignes se nomme Jules Ferry (discours au congrès pédagogique des instituteurs - 19 avril 1881). Encore un qui ne devait pas fréquenter les salles des Maîtr-esses...

  M'SIEU, Y FAIT RIEN QU'A COPIER !!!

Mais il a de bonnes lectures...

Ainsi, on peut trouver sous la plume du SNUipp, une interpellation assez gratinée des candidats à la présidentielle: Créer de nouveaux métiers:

"Différents professionnels ont leur place à l’école afin de créer de véritables équipes éducatives. De nouveaux métiers, comme celui d’accompagnant aux élèves en situation de handicap ou celui d’aide au fonctionnement de l’école doivent voir le jour. Autant de personnels qui formés et stabilisés participeraient à la qualité de l’école. "

Pocapdedious, voila donc le SNUipp toûché par la Divine Grâce !!!

Ce syndicat, confit d'habitude dans l'égalitarisme à tous crins, en vient à considérer que de nouveaux métiers sont nécessaires, que la réalité d'une équipe pédagogique ne tient pas à l'uniforme, qu'une école tourne mieux avec des personnels différents, formés, reconnus...

Qui ne pourrait en être pleinement d'accord ? Pas moi !

Adoncques, l'âme sereine et le coeur vaillant, je rejoindrais bien les rangs de ce tout-puissant syndicat si un minuscule détail ne me chiffonnait encore. Sans doute en raison d'un mauvais esprit que je cultive avec acharnement... Sans doute dois-je manquer de cette confiance aveugle qui fait la force des amibes et des simples d'esprits... M'enfin, j'ai beau lire et relire ce texte du SNUipp, je n'y trouve pas la moindre trace des humbles dirlos que nous sommes !

A croire que ces nouveaux métiers dont nous parle ce syndicat ne nous sont pas ouverts...

A croire que nos menus probloques de dirlos n'intéressent plus guère le SNU, une fois les élections passées...

A croire que, commdab, on attendra encore un peu, juste le temps que se mettent en place les foutaises à la mode (Ecole du Socle Commun) et que l'on ne rattache les écoles aux établissements du secondaire...

Du coup, ce sera ben pratique ! Plus besoin de se mobiliser pour les dirlos, il n'y en aura plus...

  QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI ???


Une autre bonne lecture, celle du Monde. On y apprend qu'aux USA, les élèves noirs sont largement plus punis que les autres. Voir  ICI...

Rapport très sérieux du Ministère de l'Education américain, qui signale ainsi que les gamins noirs ont 3,5 fois plus de "chances" d'être exclus de leurs écoles que les élèves blancs.

Je veux bien le croire, mais ce genre de statistiques me semble toujours bizarre à lire: noir, blanc, d'accord... Mais il est d'autres mots, utilisés dans le temps aux mêmes Amériques:

- mulâtre, un parent noir et l'autre blanc. On le range où ?

- quarteron, un quart de sang noir. Blanc ou noir ?

- Octavon (1/8°), quintroon (1/16°). On en fait quoi ?

Il y a bien la réponse d'Alexandre Dumas, quarteron lui-même: "lorsque j'ai découvert que j'étais noir, je me suis déterminé à ce que l'homme voie au-dessous de ma peau". Et une autre réponse, plus récente:

 

 


 

  SKOL AN DIAOUL (L’ECOLE DU DIABLE)


On reste aux USA, pour constater que l'école du Diable n'y est pas vraiment bienvenue. 

Le parlement de l'Utah vient de ratifier la loi HB 363, qui interdit toute éducation sexuelle dans les écoles et lycées de cet état. La seule pratique qui y sera désormais évoqué sera "abstinence only". Voila qui va sans nul doute ravir les pubères ados de l'Utah, enclins, comme tous les ados, à la pureté virginale, la chasteté joyeuse et les méthodes radicales de contraception.

Et si cela les défrise, une telle loi ravira au moins leurs bigots de parents et leurs puritains de députés, qui ne manqueront pas de leur rappeler que les liens sacrés du mariage leur permettront enfin de "partir les yeux dans les yeux et la zigounette dans le pilou-pilou" (Desproges). A voir ICI

...sans oublier de jeter aussi un coup d'oeil à la désopilante parodie que d'autres américains, moins coincés du derche, font du même sujet, avec le site IRON HYMEN


  POSITIVONS UN PEU…

Pour exulter à la bonne nouvelle qui soulagera mes angoisses matinales de cette interrogation sans fin: COMMENT S'HABILLER QUAND ON EST PROF EN ZEP ? Un site permet désormais d'y répondre, d'un simple clic ICI

Pour signaler l'excellent blog de Luc Cedelle et son non moins excellent article sur les limites et les dérives de l'antipédagogisme, mode du temps. A voir ICI

Pour rester sur la dualité filles / garçons: une excellente enquête de notre ministère (pour une fois...) ayant pour titre "Filles et Garçons sur le chemin de l'égalité, de l'école à l'enseignement supérieur". Du bon gros pdf, dense et bourré d'infos sur le sujet. Passionnant... A découvrir ICI

Et pour terminer sur une touche de génie, offerte par Maître Jac, et son dernier Billet d'Humeur. les autres à découvrir ICI, si ce n'est déjà fait...

 

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A la semaine prochaine...
La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées des dirlos.
directeur de publication : Thierry Fabre
106, Chemin du Vallon des Escourtines 13011 Marseille
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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 19:10

 

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  EH, DIS, TOTO…

Là, Toto est une Totote, du nom d'Océane.

Elle est en CE1, elle s'ennuie en classe, et elle est amoureuse. Du coup, elle fait passer un mot à son namoureux, mot intercepté par sa maîtresse, mot que voici

Questions. Réponds ! (intro énergique, concision du style, exposé parfait du sujet...)

1/ Qui a tu comme copin ?

2/ Fait moi un mots d'amour si tu maim ?

3/ Fait moi une phrase d'amour ?

4/ Défois, a qui tu pense, a par ta mer ?

La mer, la mère, toujours recommencée...

  LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

Aindeu ze ouineur iz eu dobbeul ouineur, à savoir messieurs Sarkozy et Hollande, qui ont su faire preuve, pour une fois, d'un parallélisme de pensée sur l'école assez inhabituel.

Ouvrant le feu, notre président-candidat assène: " Les enseignants sont mal payés, parce qu'ils sont trop nombreux ! "

Dans la foulée, notre candidat à la présidence rétorque: " Je dois dire la vérité, je veux plus de personnels, je ne peux pas me permettre de leur promettre une hausse des salaires..."

Ce qui relève d'une logique curieuse, mais basique: trop de gens, pas assez de sous !  Logique qui peut s'inverser. A preuve, le nombre de milliardaires de notre doux pays: ils ne sont que ... 24 !

Très peu de gens, beaucoup de sous...

On peut donc craindre de voir, sous peu, une proposition commune à ces deux candidats, celle de ne garder, dans chaque département, qu'une vingtaine d'instits, une quinzaine de profs. Les classes seront chargées, mais on sera riches !

Bon, on peut aussi se souvenir de la vieille phrase d'Abraham Lincoln: " Si vous pensez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance ! "

  CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE...

A y est, on est plus qu'entré en campagne électorale ! Campagne dans laquelle je pense qu'il ne faut pas s'attendre à voir l'un ou l'autre des candidats se pencher sur le sort des pov' dirlos que nous sommes. Ce qui n'empêche pas de regarder ce qui se dit sur l'école, et même ce qui s'est déjà dit, au fil du temps qui passe.

Prenons, par un exemple rigoureusement choisi au hasard, ce qu'a dit un de ces candidats, le 29 Septembre 2009 :

"Aucun jeune ne devra -attention, ce ne sont pas des mots, ce sont des décisions- aucun jeune ne devra être laissé hors de tout système de formation" Il faudrait donc sévérement punir les quelques 150 000 gamins qui s'obstinent à quitter l'école sans le moindre diplôme, chaque année...

Le même candidat, dont le nom m'échappe, avait aussi dit, le 15 Février 2008 : "Je prends un engagement devant vous: nous allons diviser par trois le taux d'échec scolaire à la sortie du CM2, d'ici la fin de la mandature". Il faudrait signaler cet engagement aux mécréants de l'OCDE, qui, dans la dernière enquête PISA,  osent indiquer que les élèves de 15 ans en grandes difficultés en français sont passés de 15 à 20 %...

Heureusement, le toujours même candidat, dont le nom toujours m'échappe, a aussi dit en 2009, et, là, ce n'est pas faux: "Je sais parfaitement que je serai jugé au résultat, j'y suis prêt".

Vous n'auriez pas une idée de ce candidat à la présidentielle dont le nom m'échappe encore ?

 

EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

J'ai un RASED dans mon école, enfin, j'en avais un... De récessions en fermetures, de mutualisations-des-besoins en un-fonctionnaire-sur-deux-non-remplacé, ça commençait à s'étioler sérieusement.

A vue de nez, je devais bénéficier d'un douzième de psychologue scolaire, un huitième de rééducateur, un dixième de maître d'Adapt. Détail ennuyeux, les élèves en échec, dans mon école, le sont à temps plein, mais bon, on faisait avec...

On faisait, mais on ne fera plus ! Afin de limiter les fermetures de classe, notre IA vient de décider la suppression du poste E, puis, pour faire bonne mesure, celle du poste G. Restons positifs, cela facilitera la tenue des équipes éducatives, chaque instit recevra les parents, et pis, c'est tout !


M'SIEU, Y FAIT RIEN QU'A COPIER !!!

Mais il a de bonnes lectures, comme ce texte tiré du site "le Dirlo est dans l'escalier" (Lien en page d'accueil)

 Le Dirlo s’est vu infliger cette année une punition : gérer Bob…
Bob est ZILien, c'est-à-dire qu’il remplace les collègues absents sur la circo. Autant dire, une espèce en voie
de disparition.
Jusqu’à il y a peu, Bob parvenait à vivre heureux, car il vivait caché : le bestiau avait demandé à n’être affecté
qu’en maternelle sur des remplacements courts. Mais la pénurie entraînée par les fermetures de postes, a
considérablement éclairci les arbres de la forêt derrière lesquels l’animal se cachait.
Il a donc atterri à la rentrée chez Le Dirlo pour remplacer une instit’ absente depuis 3 ans.
Bob partage avec le célèbre chanteur jamaïcain iconique ou à cône, c’est selon, non seulement le prénom,
un goût affiché pour la ganja et le look genre balai O’Cédar sur la tête, mais surtout, la philosophie.
Genre, « la bienveillance, c’est cool, c’est c’qui m’guide, tu vois… Là, ta remarque sur mes retards de service,
c’est trop pas bienveillant. » T’as raison Bob, la bonne poire qui se fade ton service de cours par – 5 °, elle,
elle est bienveillante, elle se gèle les ..., enfin, elle en a pas, mais quand même, elle se les gèle à ta place !
En salle des maîtres, le rasta blanc pérore sur la terre africaine « vraiment trop exploitée, par vous, les
colonialistes, ouais, tu vois, quoi, faut retourner à la terre nourricière, tu vois, l’Africain, lui, il sait ce que c'est
la déconsommation, faut suivre son exemple… », le tout asséné entre deux fourchettes de boulgour bio,
mais qui a quand même traversé la moitié du monde. En avion solaire peut être ?
Je ne sais pas vous, mais moi, ce genre de discours, ça me donne envie de reprendre du cassoulet au foie gras !
Le Dirlo gardait l’animal comme illustration d’un futur post sur la constitution des équipes et le sacro – saint
mouvement. Mais, il y a eu hier…
Hier, donc, Le Dirlo était occupé à dicter une lettre à sa charmante secrétaire, qui avait revêtu un tailleur qui
mettait particulièrement en valeur les arguments qui avaient incité Le Dirlo à la recruter. Tout en dégustant un
Lagavulin 20 ans d’âge, Le Dirlo savourait l’idée de la journée qui se terminait dans la douce lumière déclinante
filtrant à travers les rideaux.
Et le téléphone sonna. La hyène avait un souci : pour faire face à la pénurie de ZILiens, Ray Ktora a décidé de
recruter des contractuels, genre « t’as été à l’école ? T’es un spécialiste alors ! ». Ces buses, attirées par je ne
sais quelles promesses, sans formation, sinon d’avoir regardé assidûment « L’Instit’ » à la télé, recrutées par
Pôle Emploi, vont donc effectuer des remplacements, souvent longs, dès lundi.
C’est assez nouveau pour le primaire.
Détail piquant, ces kamikazes vont souvent remplacer des collègues qui ayant réussi le concours, partageront
dorénavant avec eux, le fait d’avoir été placés sans formation face à des classes souvent difficiles.
Ceux-là ont déjà craqué, pour les autres, ce n’est plus qu’une question de temps, le compte à rebours est lancé.
Bon, malgré tout, on ne les mettra pas face à des CP, car dixit la Hyène : « dans les autres classes, un bon
manuel et ça roule, tranquillou Lilou, mais en CP, faut pas déconner Gégé !»...
Elle va être moins crédible après ça quand elle expliquera au Dirlo la nécessité d’innover pédagogiquement !
Bon, mais alors Le Dirlo là dedans ?
Ben Le Dirlo accueille Bob sur un CM1, et il y a ailleurs un CP sans instit’, pour lequel on a recruté une tendre
contractuelle qui risque de se faire bouffer tout cru. Et donc ? Attends un peu, lecteur, lecteuse !
T’as pas encore compris ? Ben, Bob va quitter sa classe qu’il a préparée, qu’il devait accompagner jusqu’à la fin
de l’année, auquel les enfants se sont attachés, et prendre au pied levé le CP, far far away.
Et Le Dirlo va se fader la jeune « même pas collègue puisqu’une fois effectué son quota d’heure, on te virera »,
l’accueillir, expliquer aux parents que « l’équipe pédagogique va s’investir afin que la continuité pédagogique
ne soit pas rompue, bla, bla, bla… ».
Il va être crédible comme le Fillon annonçant que la perte du triple A n’aura aucune incidence en France.
Et pourquoi chez Le Dirlo ?
Est-ce dû au fait qu’il soit plus compétent, plus membré, plus… Un peu de tout cela :
« Monsieur Le Dirlo, j’ai confiance en vous, vous être très cadrant, vous saurez accompagner cette jeune femme,
et amortir le choc face aux parents » lui susurra la Hyène dans l’oreille.
M’ouais, c’est donc une prime au con : si tu fous rien, et que ton équipe tient autant la route qu’une BMW
à pneus lisses en virage par temps de pluie, on t’emmerdera pas.
Bosse, on t’en rajoutera autant que possible, et on te mettra la gueule dans la merde si tu te plantes.
Ca porte un nom : prime au con ! Pour vivre heureux, ne fous rien. Tiens, je vais réécouter Coluche !


QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI ???

 

Voila une simplification de la langue française qui facilitera grandement les apprentissages des minots de nos écoles. Ils se feront toujours suer à tâcher de comprendre pourquoi le pluriel de mon-sieur s'écrit mes-sieurs, mais, c'est déjà ça, il n'y aura plus de "mademoiselle".

Du moins à terme, puisque le mot "mademoiselle" est désormais banni des formulaires administratifs. Une circulaire de Matignon (à découvrir ICI ) vient en effet de le rappeler à tous les ministères. Cela constitue surtout une grande victoire féministe. On pourra toujours, pour le même travail, payer les femmes bien moins que les hommes, mais elles seront délivrées du joug infâmant de ce sexiste "mademoiselle" ! Mais...

Mais ce n'était pas très facile de lire Proust, ce le sera moins encore: "L'incertitude où j'étais s'il fallait lui dire madame ou mademoiselle me fit rougir".

Mais on aurait pu enrichir le vocabulaire plutôt que l'amoindrir. Au lieu de supprimer "ma-demoiselle", il aurait pu être amusant d'imposer aux jeunes hommes l'usage du "Mon-damoiseau".

Mais il restera sans doute quelques réticences à ce nouveau usage, ne serait-ce que pour conserver quelques souvenirs, comme celui-ci:

 

 


 

SKOL AN DIAOUL (L’ECOLE DU DIABLE)

Amusant, il y a de l'écho...

Dans le précédent numéro de la "bouteille", j'évoquais le Concordat, ce régime particulier du droit laïque en Alsace-Moselle. J'y avançais l'idée que l'attachement à ce Concordat reposait bien plus sur les avantages du droit local maintenu que sur la défense de l'identité religieuse ancestrale. Deux jours après, on m'en donne raison, à croire cette tribune parue dans Le Monde du 17 Février. Tribune dont le titre est très clair: "Pourquoi nous sommes alsaciens, laïques, et contre le Concordat" ! Ca peut se lire ICI

Et pis, j'avançais même l'idée saugrenue selon laquelle les avantages du droit local gagneraient même à être conservés et étendus à l'ensemble du territoire. Idée qui fait son chemin et qui est désormais partagée par au moins un des candidats à la présidentielle. A découvrir LA

Comme quoi, dans cette campagne présidentielle, si on ne parle guère des dirlos, il y a quand même des petits trucs intéressants, de-ci, delà...

 

POSITIVONS UN PEU…

Pour se féliciter de notre prochaine augmentation de salaire ! Je viens d'entendre un candidat à la présidentielle s'engager ( promis, juré ! ) à augmenter de 25 % les salaires des profs, pour peu qu'ils s'engagent à faire 26 heures de présence dans leur établissement chaque semaine. Or, je suis prof (des écoles...), je suis instit, je fais donc déjà mes 26 h, et je suis dirlo, donc, j'en fais même bien plus. Je vais donc prendre quelques minutes de mes trop nombreuses vacances pour envoyer mon RIB à l'Elysée, moi...

Pour signaler une étude sur le rapport entre clavier et stylo. A l'heure où certains, outre-atlantique, songent à prioriser le clavier et l'ordi, le tweet et le SMS pour enseigner l'écriture, voila de quoi remettre les pendules à l'heure. A voir ICI

Pour prouver une fois de plus, que Maître Jac est un génie, et ses Billets d'Humeur autant de bijoux à découvrir ICI et plus bas

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A la semaine prochaine...
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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 19:34

 

 

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EH, DIS, TOTO…

Le Toto du jour est une Totote, prénommée Réhane, une gamine de CP. A l'étude, elle me questionnait sur mon âge, sur l'école, sur le travail des maicrécheu. Je lui ai donc expliqué fort sérieusement qu'en raison de mon travail lamentable à l'école, quand j'étais petit, j'avais tellement redoublé que j'y étais toujours...

Tout aussi sérieuse, elle réfléchit un moment, puis, en repartant à son bureau, me lance : "Ta maman, elle aurait du te gronder"...

Ce n'est pas faux...

  LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

Il est accordé cette fois-ci à l'Inspection Académique du Bas-Rhin qui va mettre en place des stages de remise à niveau pour les élèves de ... CP !

Certains mauvais esprits ne manqueront pas s'insurger contre de tels stages pour des gamins aussi jeunes. Poisition que je ne partagerai pas, cela va sans dire.

Bien au contraire, je trouve que cette initiative gagnerait à être amplifiée auprès d'autres publics.

On pourrait ainsi évaluer, noter en beaux livrets, savoirs et compétences des minots de maternelle, afin de pouvoir leur proposer ces mêmes stages de remise à niveau.

On pourrait même proposer cela dès la crèche, voire dès la maternité. Ce serait enfin le meilleur des mondes...

Sinon, si vous tenez à tout prix à faire partie des mauvais esprits, il y a bien cette pétition qui circule ICI

 

CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE...

... temps qui ne passe pas de la même manière pour tout le monde. On découvre ainsi qu'en 2010, Mr Agon, PDG de l'Oréal, a gagné 10,7 millions d'euros, que Mr Arnault, du groupe LVMH, a touché 9,7 millions d'euros. Suivent ensuite Mr Charlès (Dassault), à 9,5 millions d'euros et Mr Riboud (Danone), avec un piètre 7,7 millions d'euros. Et comme il y a bien beaucoup de misère dans ce bas monde, ma bonn' dame, on apprend aussi que la rénumération globale des grands dirigeants d'entreprises a augmenté de 34 % en 2010 !

Voila qui ne manquera pas de réjouir le coeur et l'âme des presque deux millions de foyers touchant le RSA...

Le rapport avec les dirlos ? Aucun ... Si ce n'est que je viens d'apprendre que la "part variable de l'ISS de direction" que je reçois avec déférence pour ma petite école de 8 classes, est passée de 33,33 euros par mois, à 50 euros !!! Malepeste et foutrequeue !!! Me voila riche, à en croire le titre de l'article du site du SNUipp 84 que j'ai sous les yeux "DIRECTION D'ECOLE: AUGMENTATION DE 50 %" !

Somme toute, les règles de l'arithmétique élémentaire sont respectées, au fil des temps qui passent: 34 % de beaucoup, ça fait énorme, 50 % de rien, ça ne fait pas grand chose...

 

QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI ???

Bonjour,
tu es coincée.....
C'est vraiment toujours la même chose!
- le chauffage ne marche pas! -il faut le faire marcher - mais il est en panne - il faut le réparer! - mais le maire ne le fait pas! - mais il doit le faire - ben il le fait pas  -  ben c'est pas bien, il doit le faire  - mais oui, mais il ne le fait pas, ça fait des jours / semaines / mois que ça dure - ah, ben c'est vraiment vraiment pas bien.... - on fait quoi ? - preuve de bon sens.
Même conversation pour tout un tas d'autres situations :
- les autres font la grève, pas moi. on fait quoi de leurs élèves? - ben service minimum de la mairie - mais y'en n'a pas - ben ils sont obligés - ben ils le font pas - ben ils devraient - oui, mais en attendant, on fait quoi... - preuve de bon sens.
ou encore :
- Il me faut une visite médicale pour un GS - ben demande, en GS, y'en une si on demande - mais le médecin scolaire ne veut pas venir - ben il est obligé, si tu fais une demande - oui, mais il veut pas - mais il doit - il
dit qu'on est trop loin ça lui prendrait l'après midi pour un seul gamin - ben demande la visite pour plusieurs - mais il veut pas non plus..... on fait quoi? - preuve de bon sens.
- Je dois enseigner l'anglais, je ne le parle pas - ben si, t'es habilité - ben c'est parce que je suis sortie de l'IUFM au "bon" moment, c'était automatique, mais je le parle pas! - mais t'es habilitée, tu dois l'enseigner! demande une formation - mais y'en n'a pas - on fait quoi? ben... dém.... toi!
- j'ai besoin d'une visite médicale - oui, tu y as droit, tous les 5 ans / sur demande - oui, mais - y'a pas de médecin de prévention pour les personnels - ben si, c'est obligatoire - ben oui, mais y'en n'a pas! - mais
ils sont obligés d’accepter - ben ils refusent....

Et ça marche pour un millions d'autres trucs il faut appeler les parents des absents - pas de "secrétaire" pour le faire (et encore moins de décharge), il faut initier les gamins à la culture - pas de musée ni même de reproduction d'oeuvres à moins de les payer un bras, il faut les faire chanter en chorale, et faire une mise en valeur de leur production (un spectacle, ou un cd...), mais il faut payer la SACEM + SPRE.

Je ne peux pas, mais je dois, le leitmotiv de l'EN.....

Bon désolée si j'ai un peu pollué la conversation, c'est mon pétage de plomb de fin de période 3. ça ira mieux dans qq jours... ou pas.

 
Barbara (texte dégoté sur la liste de diffusion Direcole, et reproduit avec l'autorisation de Barbara. Merci à elle...)

BEN ALORS, LA SOLUTION ASSOCIATIVE ?

Enfin, ça bouge pour les dirlos !
C’est ce que je pensais en découvrant le dernier envoi du GDID, une association dont le nom me dit quelque chose…
On propose aux pov’ dirlos que nous sommes d’envoyer un mail aux candidats à l’élection présidentielle, mail reprenant le texte co-signé par le GDID, 4 syndicats enseignants, la FCPE (parents d’élèves), l’Andev (directeurs de l’Education), le SIEN (Inspecteurs). Beaucoup de monde, et pas des moindres, mais pour un texte au final bien étrange, dans la forme comme dans le fond…

Déjà, sur la forme, quelques petits trucs qui me chiffonnent : voici le texte que l’on nous demande de soutenir:
Elles (les organisations) vous demandent donc de préciser :
- Votre projet politique pour l'École du premier degré
- Les objectifs éducatifs que vous portez et quelles priorités vous souhaitez privilégier
- À partir de son cadre national, le nouveau périmètre que vous définiriez pour l'École en termes de géographie, de projets, de moyens, de structure administrative et de compétences
- La structure de gouvernance locale pour le premier degré
- Comment envisagez-vous la fonction de directeur pour un pilotage de proximité au service des élèves et de leurs parents?
Rien qui vous interpelle au niveau du vécu ?
Pourtant, le vocabulaire est loin d’être innocent, en particulier sur ces mots de «gouvernance», de «pilotage». Ben oui, on « gouverne » des bateaux, en en tenant le gouvernail, on « pilote » des avions, à grand renforts de manche à balai, mais on « dirige » des écoles… La différence de l’un à l’autre ? L’écart entre l’humain et la machine…
Pourtant, c’est bien flou, tout ça… Et cinq questions aussi ouvertes attireront sans doutes des réponses toutes aussi floues, d’autant que deux de ces questions posées aux candidats ont déjà vu réponse pour la plupart d’entre eux. Sans même s’attarder aux réponses de Sarkosy, qu’à ma grande honte (menteur !), je lis assez peu, je peux trouver dans le discours à l’Education de François Hollande, délivré le 9 janvier, réponses à ces questions posées bien après… Des généralités en réponse à d’autres généralités… Et 9162 mots où l’on ne retrouve pas une seule fois le mot «directeur» !

Et pis, il y a le fond, qui est bien pire…

On peut y constater que « l’action » proposée, par cet envoi de mails, n’est proposée que par le seul GDID. A parcourir les sites des autres syndicats et associations co-signataires, on ne trouve pas trace de cette "action"… Ex pluribus unum, pour les latinistes distingués, de plusieurs à un seul  pour les quidams moyens, ça rétrécit quand même l’ampleur de la chose…

Plus grave, il me semble trouver une évolution certaine dans les expressions employées. Je pense en particulier à cette cinquième question  qui parle de la « fonction de directeur » Revenir ainsi du métier souhaité à la fonction actuelle n’est pas une reculade, mais une véritable débandade… Ce sont pourtant les mêmes syndicats, et la même association qui, il y a un an de ça, demandaient au ministre de:
«- redéfinir le cadre juridique, administratif, légal de la direction d'école
- répondre aux besoins de reconnaissance des directrices et directeurs d'école »
Je sais bien, pour avoir écrit le premier brouillon de ce vieux texte, les difficultés qu’il y a à trouver des points d’accord, les chipaillages à l’infini sur chaque mot, chaque expression. Pour autant, s’il va sans dire que je confesse une secrète tendresse pour ce bon vieux texte, je ne peux m’empêcher, en toute bonne lecture compréhensive de base, de le trouver autrement plus fort et signifiant que d’aller piteusement demander aux candidats de préciser
« - La structure de gouvernance locale pour le premier degré
- Comment envisagez-vous la fonction de directeur …? »
Raccourci cruel, m’enfin, les textes sont là…

Et, malgré tous les reproches que l’on ne manquera pas de me faire, je ne peux m’empêcher de revenir au principal problème, en soulignant que les évolutions, à la baisse, de nos demandes, ne font que traduire ce que chacun d’entre nous peut constater sur le terrain de sa propre circo, le peu d’envie et d’allant des collègues pour que cela bouge un tantinet…. Ce n’est pas le GDID, le problème, ni les syndicats, ils ne font que nous refléter…

Bien sur, humbles dirlos que nous sommes, nous apprécions plutôt mal le désintérêt des politiques pour notre boulot. Mais ce serait passer à côté d’une lancinante petite question : pourquoi iraient-ils s’intéresser à nous ?

Après tout, râle que râme, peste que grogne, nous faisons quand même le travail que l’on nous demande et, nous acceptons, en maugréant bien bas, que ce boulot augmente d’année en année. Le tout pour trois fifrelins, deux clopinettes, et des décharges à la portion congrue…

Le mouvement des dirlos ? Absent… Leur colère ? Silencieuse… Leurs actions ? Invisibles…

Pourquoi diantre voulez-vous que les candidats aux présidentielles aillent bouleverser le devenir d’une profession qui, visiblement, s’accommode très bien de son sort ? Tout cela pour dire que, pour ma très humble part, je ne participerai pas à une fausse action, sur de faux buts et sans le moindre espoir…
Thierry Fabre

SKOL AN DIAOUL (L’ECOLE DU DIABLE)

Les Grands Principes, les petits arrangements, et pis, la vérité...

Illustration du jour: François Hollande; celui-ci s'est engagé à inscrire dans la Constitution la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Que voila donc un noble et grand principe que tout défenseur de la laïcité ne peut qu'approuver !

Mais il y a les petits arrangements... Et le même François Hollande a écrit aux représentants des cultes d'Alsace-Moselle pour les assurer qu'il maintiendrait le Concordat. Fichtre ! Une reculade bien attristante ! Les minots des écoles du Bas-Rhin, de Moselle, du Haut-Rhin continueront donc à subir des cours religieux obligatoires...

Et pis y'a la vérité... Vérité qui permet de comprendre que l'attachement des alsaciens et mosellans à ce Concordat n'a que peu à voir avec la religion. En effet, le Concordat leur permet de bénéficier de droits locaux inconnus sur le reste du territoire:

- pas de jour de carence en cas d'absence

- pas de forfait hospitalier

- interdiction du travail le dimanche

- médicaments remboursés entre 80 et 90 %

- mutuelles moins chères, etc... etc... ( voir ICI pour plus de détails)

Toutes choses qui font que la laïcité ne pèse pas lourd face au Concordat. A moins, petite idée, que tous les avantages dont bénéficient alsaciens et mosellans soient étendus à toute la France.

Ce qui est bon là-bas ne doit pas être mauvais ici...

POSITIVONS UN PEU…

Pour indiquer l'existence d'un blog de dirlo, au nom plus qu'évocateur "le dirlo est dans l'escalier". Ca se trouve en cliquant ICI 

Pour constater que le Maire de Coulsore, dans le Nord, ne manque pas de courage. Insulté et menacé par un ado en rogne, cet élu de 62 ans lui a tout bonnement mis une gifle. Or, la justice veille, et, devant cet acte d'une violence inouie, qui aurait pu traumatiser gravement le jeune rebelle, elle a condamné le Maire à une amende de 1000 euros, avec sursis... A voir ICI

En comparaison, il arrive qu'il neige, à Marseille, tous les 3, 4 ans. Et, comme à Marseille, on craint dégun, sauf la neige, au premier flocon, c'est la panique en ville. Avec, détail charmant, l'idée qu'il vient à quelques anciens élèves de venir emm..quiquiner leur ancien dirlo. Ils débarquent donc à six devant chez moi. Si j'étais sage, et intelligent, je resterais calfeutré, j'appelerais la police, qui ne viendrait pas, et déposerais une plainte, qui serait classée. Comme je ne suis ni sage ni intelligent, je descends "discuter" avec ces jeunes gens. Moralité et calcul élémentaire, j'aurais pu me ramasser 6000 euros d'amende. Je l'ai échappé belle, pas de témoins...

Pour féliciter le site TICE 26, qui a mis en ligne 600 animations flash, simples, efficaces et intéressantes pour tout minot qui se respecte, et ce, aussi bien en sciences, français, maths, etc... A découvrir en cliquant ICI

Pour signaler à nouveau que Maître Jac, ci-devant Jacques Risso, dirlo de l'école de Rustrel, dans le Vaucluse, est un génie: à preuve sa capacité à démontrer facilement en quelques traits et trois dessins, ce que j'ai autant de mal à dire en plein de mots:

BAL 1-copie-2

BAL 2BAL 3

BAL 4

BAL 5

BAL 6

BAL 7


L'énigme du précédent numéro, avec sa lettre de Georges Sand à Musset (à vérifier... Si les lettres ont réellement existées, il y a débat quand à savoir s'il s'agit de lettres de Sand et de Musset, ou d'un canular daté du début du XX°. N'empêche, c'est quand même bien écrit, quel qu'en soit l'auteur...) En voici donc la solution, sur base d'acrostiche et de sauts de lignes:

Cher ami,

Je suis toute émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre jour que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir ainsi
vous dévoiler, sans artifice, mon âme
toute nue, daignez me faire visite,
nous causerons et en amis franchement
je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde, comme la plus étroite
amitié, en un mot : la meilleure épouse
dont vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, pensez que l'abandon ou je
vis est bien long, bien dur et souvent bien
insupportable. Mon chagrin est trop
gros. Accourrez bien vite et venez me le
faire oublier. A vous je veux me sou-
mettre entièrement.
Votre poupée

Réponse de Musset :

Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

 Et conclusion de Sand :

Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.

 

A la semaine prochaine...

La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées des dirlos.
directeur de publication : Thierry Fabre 106, Chemin du Vallon des Escourtines 13011 Marseille
Contact : cliquer ICI

Vous pouvez écrire vous aussi dans la bouteille, comme expliqué plus avant, mais vous pouvez aussi la commenter sur ce blog. Commentaires libres, et sans la moindre censure ; il vous suffit de cliquer deux lignes plus bas…

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 23:14

 

LA  BOUTEILLE  A  L'ENCRE

BONNE ANNEE ?
PLEINE DE BONNES RESOLUTIONS … DE PROBLEMES…
N° 130 – 30 JANVIER 2012

 

  EH, DIS, TOTO…

Toto, à la récré, son plaisir, c'est d'écouter en douce les discussions des instits, dans la cour. Même et surtout quand il n'y comprend pas grand chose...

Là, ils parlaient de la France qui avait perdu un de ses AAA. Bof, la belle affaire...

La France perd un "A" ? Elle s'appellera la FRNCE, et pis c'est tout. Ce sera plus pire pour les gens d'Azerbaidjan, obligés désormais d'habiter le ZERBIJN...

De toute façon, Toto est tranquille. Lui, il ne peut pas perdre son "A": il en a jamais eu, à l'école...

LE GOULOT D’OR DE LA BOUTEILLE…

Aucun souci à décerner ce nouveau "Goulot d'Or" de la Bouteille. La palme va sans conteste à l'Inspection Académique du Loir-et-Cher, qui a décidé de mettre sous surveillance, et autorisation, les quelques enseignants qui s'échinent à faire vivre des chorales d'école

Désormais, par cette note concise ( http ://www.dpernoux.net/article-prestations-publiques-de-chant-choral-courrier-de-l-ia-du-loir-et-cher-aux-directeurs-d-ecole-leu-89580884.html  ) les instits qui envisageraient un concert public de leurs minots devront en demander l'autorisation à leur IEN, qui examinera à la loupe les textes des chansons incriminées...

Risquent donc de tomber sous le couperet des chansons comme "Au clair de la lune", appel obscène aux relations libertines, "Il court, il court, le furet", triste contrepéterie mettant en cause les bonnes moeurs écclésiastiques, "J'ai du bon tabac dans ma tabatière", sinistre exorde aux addictions nicotinées.

Bien entendu, je ne saurais qu'approuver haut et fort cette vigilance de notre institution, mais à un détail près. En effet, cette note de service de l'IA ne concerne que le seul cas de concerts publics où se produiraient les élèves. Il y aurait donc des chansons que l'on pourrait librement apprendre à l'école, mais qu'il ne faudrait surtout pas chanter en public ?
Il y a comme une logique qui m'échappe, là...

 

EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?
LES ELECTIONS PROFESSIONNELLES
SUITE ET FIN…

On a voté en décembre, enfin, on a peu voté, très peu…
Et lorsque 6 instits sur 10 ne se donnent pas la peine de mettre leur petit bulletin dans l’urne, il ne reste que deux hypothèses :
- le vote électronique a rebuté ces povres profs, plus habitués à la bonne vieille craie, à l’ardoise ancestrale, infoutus de maîtriser cette nouveauté que constitue l’informatique et le vote en ligne. Quelques syndicats, grands perdants de cette élection, ont osé cette hypothèse ? Foutaises !
- une grande partie des collègues ne se reconnaît plus dans le syndicalisme enseignant actuel…

Bilan de tout cela, bilan sommaire, partial et partiel uniquement inspiré de quelques 10 années de rencontre et d’échanges avec les uns et les autres

Le SNUIPP limite la casse. S’il perd 30 000 voix, il garde sa première place et ne représente désormais que  48 % des instits ayant voté, enfin, vu la participation, que 16 % des enseignants du premier degré. Le syndicat arrivant en tête se trouve rejeté par plus de 8 personnes sur 10 ! Pas de quoi pavoiser, et surtout pas de quoi espérer que les timides inflexions constatées durant la campagne sur la question de la direction d’école dépassent le cadre formel des promesses non tenues…
 

A contrario, trois syndicats, le SCENRAC-CFTC, AVENIR-ECOLES CGC et le SNE s’étaient nettement prononcés pour un statut de la direction d’école. En vain, puisqu’ils disparaissent durablement du paysage. Elections catastrophiques pour le SCENRAC, lourdement handicapé par son image « chrétienne », dure à développer dans l’école laïque. Elections catastrophiques aussi pour Avenir-Ecoles, qui paie là son étiquette CGC (Confédération Générale des Cadres). Disparaît aussi le SNE, qui s’était pourtant auto-proclamé, jusqu’à l’autisme, le seul, unique et exclusif défenseur des dirlos. En vain, puisqu’il réalise le plus mauvais score de son histoire… Trois syndicats de moins pour les dirlos… 

Les petits espoirs suscités par les évolutions du SGEN-CFDT et du SE-UNSA ne sont pas suivis des faits. Le SGEN régresse légèrement, le SE progresse un peu, rien qui puisse inciter les responsables de ces syndicats à aller plus loin sur le dossier de la direction d’école, dossier sur lequel, visiblement, il y a pour eux bien plus de risques craints que de gains espérés. Il n’est qu’à voir comment, depuis septembre, le SE a relancé la grève administrative, renommée pudiquement « blocage  administratif », pour l’abandonner en quelques semaines.

Reste bien FO ( « le syndicat qu’y nous faut », comme disait Coluche), mais le fait que le SNUDI-FO progresse un tantinet n’apporte pas grand chose aux dirlos tant ce syndicat, depuis des années, fait du conservatisme son fond de commerce et refuse par principe toute réforme au nom des dangers à craindre, en tous lieux et tous temps…

On arrête là le jeu de massacre : ces élections, pour nous zotres, pov’ dirlos, n’apportent rien de mieux et rien de plus, si ce n’est la certitude, encore vérifiée, que la démarche syndicale, entre blocages idéologiques et jeux de pouvoir, ne peut nous apporter aucun espoir un tant soit peu crédible… Brèfle, « si les élections servaient à quelque chose, il y a longtemps qu’on les aurait interdites », vieille maxime anar se vérifiant d’année en année…

 

ALORS LES ELECTIONS PRESIDENTIELLES ?

Bof ! Pas mieux en ce qui concerne les pov’ dirlos que nous sommes…
Il y a de cela un an, je participais à la délégation du GDID qui avait rencontré Bruno Julliard, Secrétaire à l’Education du Parti Socialiste. Rencontre avec un interlocuteur visiblement plus au fait des problèmes du secondaire, l’entrevue ne débouchait pas sur grand-chose de tangible.
Un an plus tard, on ne peut pas dire que le programme du candidat Hollande fourmille de propositions innovantes sur l’école primaire. On en est encore à se chipailler pour savoir si les 60 000 postes promis seront ou non des créations de postes ou de simples redéploiements… Seule certitude en ces temps de pénurie, nos décharges risquent de rester portions congrues ! Voir plus bas…

Sinon, il y a bien l’UMP qui parle de statut des dirlos ! ( http://www.directeurenlutte.com/article-l-ump-presente-sa-vision-de-l-ecole-pour-2012-88394334.html ) mais en liant cela à la création d’EPEP, donc, selon le schéma classique, au regroupement, voire à la disparition, des petites écoles…

Enfin, et non des moindres (mais bien des pires), il y a Marine Le Pen, fervente partisane d’un statut des dirlos (http://www.directeurenlutte.com/article-creer-un-statut-d-etablissement-une-vision-tres-liberale-de-l-ecole-selon-le-monde-86473473.html ) Mais, c’est curieux, même après dix années de bagarre pour voir mon boulot reconnu, je n’ai pas vraiment envie de voter pour elle…
Autant dire que je vois mal la prochaine présidentielle accoucher d’un mieux quelconque pour les directrices et directeurs d’école. M’enfin, je peux me tromper…

 

D’AILLEURS, POUR CES 60 000 POSTES…

… que M’sieu Hollande s’est engagé à créer pour notre gentil mammouth.
On aurait pu rêver que quelques uns viennent améliorer les décharges des dirlos !
Ben non, ou il va falloir sacrément tordre le coup à l’arithmétique élémentaire…

Et commencer à en lever le flou soigneusement entretenu : 60 000 créations de postes ou 60 000 redéploiements ? Dans le premier cas, cela ne ferait que récupérer, peu ou prou, les postes supprimés ces dernières années. Idem dans le second cas, sauf que cela reviendrait à supprimer un poste à l’hôpital pour créer un poste à l’école. Moyen, comme calcul…

60 000 postes qui ne deviendraient d’ailleurs pas pour autant 60 000 profs.
Hollande a bien précisé que ces postes seraient créés parmi l’ensemble des métiers de l’Educ Nat. Un peu moins pour les dirlos…
Autre précision apportée par Vincent Peillon : 5 000 de ces postes seraient réservés au supérieur. Un peu moins encore plus pour les dirlos…
Du coup, la part du rêve s’amenuise !


Ayant rédigé le projet de statut du dirlo du GDID, je m’en souviens assez bien. Suffisamment en tous cas pour constater qu’il y  un gouffre abyssal entre nos demandes d’alors et les réalités d’aujourd’hui, notamment sur la question des décharges de direction !


Quelques chiffres suffisent à le démontrer… Il y a en France :
a/ 19 070 écoles de 1 à 3 classes pour lesquelles le GDID demande un quart de décharge
b/ 12 914 écoles de 4 à 5 classes, soit un quart de décharge. Le GDID y revendiquait une demi-décharge
c/ 13 413 écoles de 6 à 9 classes, Nous y réclamions une décharge totale.
d/ 3900 écoles à demi-décharge pour lesquelles le GDID voudrait une décharge totale

Au filtre du projet du GDID, il faudrait donc créer, pour :
a/ 4767 postes
b/ 3228 postes
c/ 10 059 postes
d/ 1950 postes
soit, en vous épargnant les virgules, 20 000 postes rien que pour les dirlos ! Le tiers des 60 000 postes promis rien que pour nous… J’ai un peu de mal à y croire…

 

BEN ALORS, LA SOLUTION ASSOCIATIVE ?

Bof, bof, bof ! On en parle au prochain numéro ?

 

CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE

Que du vécu...

La maîtresse de CP de mon école s'est lancée la semaine dernière dans l'apprentissage redoutable, et redouté, du son [k], sournoise et traîtresse consonne occlusive vélaire, sourde, très sourde aux éclats de rire qui s'échappent souvent de la classe à cette étude. Travailler le son [k] en classe, c'est quasiment toujours s'exposer aux propositions des minots en délire: caca, cucu, kiki, cocu, quéquette, etc...

Cela n'a pas été le cas [k]... Il y a eu juste un Toto de service qui a suggéré le mot "cana"

La collègue, pensant à juste titre qu'il ne s'agissait pas d'une référence biblique et Léonard-de-Vincienne, lui a demandé précisions: "mon popa, y plante du cana sur le balcon"

On rigole ou on pleure ?

SKOL AN DIAOUL (L’ECOLE DU DIABLE)

A force de vivre et travailler dans l’Ecole Publique, Laïque et Républicaine, avec tout un tas de grandes majuscules, on en viendrait à considérer cela comme immuable, à croire que les dérives des fous de Dieux sont choses lointaines, réservées à des contrées sous-développées du ciboulot. Ce qui n’est pas obligatoirement le cas.
C’est bien en France, il y a peu, que des intégristes chrétiens tentent de perturber des pièces de théâtre, voire de remettre à l’honneur le vieux délit de « blasphème » ! Normal, les intégristes n’aiment pas le théâtre.
C’est bien en France que les intégristes musulmans, on le suppose, ont fait brûler les locaux de Charlie Hebdo, en raison d’articles blasphématoires ! Normal, les intégristes n’aiment pas les journaux.
On est en droit de ne pas aimer le théâtre, les journaux, les livres, les filles, les chansons, le vin, la vie… Tout comme on est en droit de considérer que l’Ecole Laïque, celle que ma grand-mère bigoudenne s’entendait dénommer la « Skol an diaoul » (l’école du Diable) , a bien du pain sur la planche, ici, et maintenant…

 

QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI ???

Pour une fois, j’ai réponse à la question…
Trente berges en effet que je travaille sur la base d’un constat jusqu’ici immuable : quoi que puisse écrire un IEN, j’y trouve toujours à redire !
Certitude qui vient de voler en éclats il y a peu ; je suis en effet tombé sur un texte de M’sieu Fracowiak, ex-IEN de son état, ex-responsable d’un syndicat d’IEN, bref, on ne peut plus IEN…
Problème, j’en partage chaque mot jusqu’à la moindre virgule. Raison de plus pour vous le faire partager ici :

On assiste dans les écoles à une accélération incroyable de la frénésie évaluationniste.
Les circulaires et les enquêtes pleuvent. Toute la chaîne hiérarchique – recteur, IA, IEN – s’y met avec un zèle décuplé.
On a l’impression dans certains secteurs que tout est fait ou tenté pour rendre irréversibles les politiques imposées depuis 2007. Ceux qui en souffrent sont évidemment en bas de l’échelle et au pied du mur : les professeurs des écoles, écrasés par les tâches inutiles, désemparés face à la prolifération des injonctions, éberlués par la multiplication des usines à cases, empêchés de penser.
On pense pour eux du sommet de la pyramide d’où dégoulinent les ordres, comme si l’on voulait fabriquer des exécutants dociles.
Certains résistent et se rebellent publiquement et s’exposent aux foudres des petits chefs.
D’autres, beaucoup plus nombreux, s’adonnent à la résistance passive, que le corps enseignant maîtrise depuis longtemps, favorisant le règne de l’apparence. D’autres se résignent à un « àquoibonnisme » désespérant.
Tous ou presque sont atteints par le désenchantement, le découragement, la démobilisation, le scepticisme.
Le pouvoir aura atteint quelques uns de ses objectifs implicites : moins de monde aux réunions d’information syndicale (même celles sur le temps de travail), passivité lors des animations pédagogiques, chahuts de potaches lors des conférences, absence dans les débats publics, même ceux programmés pour la promotion d’une autre école.
 
Cette désaffection sera difficile à effacer.
Les écoutant et les observant, j’entends ces phrases vraies et émouvantes de Philippe Meirieu : « Il en est qui hantent les couloirs, sans apercevoir à l’horizon le moindre possible, sans rien d’autre où accrocher le regard dans la routine scolaire, que la perspective des vacances.
La triste répétition d’un même cours, les corrections fastidieuses – on ajouterait aujourd’hui, les évaluations et les notices d’inspection de 10 pages – la solitude et l’incompréhension, un petit goût d’absurdité restent leur lot quotidien, et ils n’imaginent pas qu’il puisse en être autrement. »
 
La plupart se réfugient dans leur classe, dans leur contact avec les élèves. On entend souvent cette déclaration : « Tout ça, je m’en f… Dans ma classe, avec mes élèves, je suis bien ». Même si l’on sait bien que c’est de moins en moins vrai, que les tensions au sein des classes s’accroissent, que les élèves sont de plus en plus « durs », on peut penser que les enseignants s’efforcent de les protéger de la folie du système, parfois en se repliant sur des pratiques fort anciennes qui leur permettent dans le même temps de se mettre à distance et d’avoir la paix avec les parents.
 
Cette réalité pourrait être rassurante si les preuves de la gangrène qui tue les enfants ne se généralisaient. Qu’on en juge avec cette appréciation trouvée sur le bulletin d’un enfant en fin de petite section :

« Quel dommage ! S n’a pas souvent eu l’envie de travailler cette année. Aussi les résultats s’en ressentent. Très mauvaise tenue du crayon. Il faut espérer que S se mettra au travail en moyenne section. »
 
Condamnation d’un enfant de 3 ans. Effet Pygmalion garanti. Dramatisation de la tenue du crayon (Et vous, comment le tenez-vous ?). Invocation du saint travail et des saints résultats. Pas la moindre remise en cause des choix pédagogiques… Nous allons à la catastrophe et tout nous y pousse, du ministre aux inspecteurs davantage chargés de la propagande gouvernementale que de l’accompagnement des enseignants.
 
 Et force est de constater que la pensée ultra libérale qui stigmatise et transforme les victimes en coupables, qui s’appuie sur l’insensé pilotage par les résultats, n’a pas d’alternative proposée enthousiasmante, que les projets éducatifs en préparation pour 2012 fuient la question de l’ennui, celle du sens, celle du plaisir d’apprendre, celle du bonheur à l’école. On parle chiffres et postes, mais pas de la vie dont l’école a bien besoin.
 
 Mais vous n’êtes pas obligé d’être d’accord
Heureusement, il y a des lieux de résistance, des endroits où se mobilise l’intelligence collective, des équipes qui y croient encore.
Pierre Frackowiak Ancien IEN

 

POSITIVONS UN PEU…

… pour signaler qu’il est encore des collègues qui se bougent pour l’école maternelle, vous savez, celle où l’on passe un Bac + 5 pour y changer des couches, celle où les récrés durent 3h 30, celles où les tisaneries remplacent avantageusement les salles des maîtres…
Même qu’ils se retrouvent à Paris, pour les quatrièmes rencontres nationales pour l’école maternelle. A voir sur le site du GFEN, à cette adresse : http://www.gfen.asso.fr/fr/rencontres_maternelle_2012

… pour rappeler que la Ligue de Droits de l’Homme, ce n’est pas qu’une association parmi tant d’autres, qui serait réservée à de vieilles barbes d’antan. Elle ne se gène pas pour investir avec bonheur le champ scolaire, témoin ce concours qu’elle organise, sur une idée toute bête, un vieux mot trop galvaudé, celui d’ EGALITE. Le tout à voir à :
http://www.ldh-france.org/IMG/pdf/plaquette_couleur_2010-201-BD.pdf

… et pour un peu de poésie dans ce monde de brutes :
http://www.printempsdespoetes.com/index.php

pour signaler qu’au détour d’un stage où, comme d’habitude, lors d'un stage, je me faisais superbement suer, j’ai découvert un petit échange poétique entre Musset et Georges Sand, échange que je vous livre ici, en vous invitant à découvrir le sens caché, sens qui prouve bien que la poésie est bougrement utile à tout.
J’attends vos réponses, le gagnant aura droit, à vie, à un abonnement à la « bouteille » !
A vos claviers, collègues…

Lettre de Georges Sand à Musset

  Cher ami,

Je suis toute émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre jour que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir ainsi
vous dévoiler, sans artifice, mon âme
toute nue, daignez me faire visite,
nous causerons et en amis franchement
je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde, comme la plus étroite
amitié, en un mot : la meilleure épouse
dont vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, pensez que l'abandon ou je
vis est bien long, bien dur et souvent bien
insupportable. Mon chagrin est trop
gros. Accourrez bien vite et venez me le
faire oublier. A vous je veux me sou-
mettre entièrement.
Votre poupée


Réponse de Musset :

 Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.


 Et conclusion de Sand :

Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.


… et pis parce que j’en ai assez de vous rappeler, depuis des années, qu’il est un dirlo du nom de Jacques Risso, que c’est un génie, et que tout enseignant qui ne parcourt pas, semaine après semaine, ses billets d’humeur, perd une bonne raison de vivre, ben, plutôt que de le dire, je le prouve ici…

RISSO-1.jpg

RISSO-2.jpg

RISSO-3.jpg

RISSO-4.jpg

RISSO-5.jpg

Et la suite se vérifie, et se découvre ici :
http://www.dirlo.org/modules.php?name=jac

 

« La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées des dirlos.
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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 07:47

  LA  BOUTEILLE  A  L'ENCRE

ON A VOTE ? PREMIERS RESULTATS …

N° 129 – 21 OCTOBRE 2011

 

EH, DIS, TOTO…

A voté, Toto !

Ce n’est pas que ça change grand-chose, m’enfin, une fois que l’on a pris l’habitude…

Et même si, en bon franchouillard moyen râleur de base, Toto peste et rogne souvent contre les syndicats, il n’oublie pas l’essentiel. On a les syndicats que l’on mérite…

 

LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

 Attribué au très important Secrétaire Général du très majoritaire syndicat important…

Le 19 Octobre, veille de la clôture du scrutin, constat alarmant : ça ne vote pas des masses !

Le très important Secrétaire prend donc sa plus belle plume et écrit au ministère pour demander… que le vote soit prolongé de deux semaines…

Logique bien particulière : si, au bout de ces deux semaines supplémentaires de scrutin, la participation avait été trop faible encore, qu’aurait fallu exiger de plus ? Six mois, deux ans ?

A mettre en parallèle avec le poème de Bertold Brecht : « le peuple a trahi la confiance de ses dirigeants ? Il faut dissoudre le peuple et en élire un autre ! » 

 

EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

LES ELECTIONS PROFESSIONNELLES

( SUITE ET PREMIERS RESULTATS...)
 

Ca tombe à peine, entre chien et loup, au petit matin blême…

Du coup, ne sont connus que les seuls résultats du vote au CTM ( Comité Technique Ministériel ), vote regroupant l’ensemble des personnels du mammouth, premier et second degré, administratifs et contractuels. Il faudra attendre encore quelques heures pour connaître les résultats du premier degré, avec la publication des votes en CAPN et CAPD.

 

Mais ce premier scrutin détermine l’essentiel pour les syndicats enseignants, puisque leur présence ou non à ce CTM leur donne ou pas critère de représentativité, et, partant, leur attribue, ou non, droits et moyens de fonctionnement….

 

Ta Ta Tam et roulements de tambour :

CTM RES

UNE PARTICIPATION EN CHUTE LIBRE

 Effectivement, il y a un problème !

Passer, en trois ans, de plus de 60 % de votants à un petit 40 % poussif, ça laisse songeur… D’autant que l’on retrouve la même dégringolade sur les votes aux CAPD et CAPN, plus classiques et identifiés que ces nouveaux Comités Techniques…

CAPN EXP

Jusqu’à présent, l'éducation nationale se distinguait par un taux de participation aux élections bien plus élevé que dans les autres secteurs de la fonction publique.

Cette exception n'existe plus.

Bien entendu, les arguments sont prêts depuis belle lurette : c’est la faute au ministère, la faute au vote électronique, la faute au mammouth. Ce qui n’est pas faux, chacun a pu constater autour de soi les problèmes rencontrés. Mais cela reste quand même un peu court pour expliquer une telle désaffection. Ou alors, il faudrait expliquer pourquoi des instits, rompus pour la plupart à l’usage d’internet, faisant leur mouvement sur la toile à grands renforts de numen et autres login, se trouveraient mystérieusement perdus pour un simple vote…

Autre possibilité à évoquer, celle qui tendrait à penser que les scrutins précédents étaient surévalués. Ce n’est pas la même chose que de voter chez soi, en solo, version 2011, et de voter en collectif, façon 2008, urne installée au sein des écoles, Et cette individualisation du vote porte trace d’un phénomène difficilement contestable : la désaffection certaine envers ce vote traduit aussi une certaine désaffection envers les syndicats enseignants…

LES RESULTATS ?

Sous forme de zolis camenberts, honteusement piqués sans la moindre vergogne sur le site du SE-UNSA.

 En 2008

CTM 1

En 2011

CTM 2

Avec un net reclassement…

- La FSU, qui rêvait atteindre la barre des 50 %, subit un coup d’arrêt, et perd, non seulement des voix, comme l’ensemble des syndicats, mais aussi du pourcentage

- L’UNSA, comme la CFDT, progressent et affirment l’émergence d’un syndicalisme réformiste

- FO s’inscrit durablement dans le quatuor de tête

- Ces 4 confédérations regroupent à elles seules plus de 80 % des suffrages exprimés. On assiste donc à un resserrement notoire du champ syndical

- SUD et la CGT sauvent leur existence et se partagent désormais le radicalisme d’un vote protestataire estimé à 10 %

- L’UER (SNE, SNEP, SCENRAC) et la CGC disparaissent du jeu…

 

ET EN SIEGES

Là aussi, ça bouge…

 En 2008

CTM 3

En 2011

CTM 4

En 2008, sur les 20 sièges du précédent CTPM, la FSU obtenait à elle seule la moitié des élus, 6 autres syndicats se partageant le reste.
Désormais, la FSU ne détient plus que 7 des 15 sièges, et se retrouve donc en minorité face à 5 autres syndicats…

Reste à voir, dans les heures qui viennent, ce que donneront les résultats des votes du seul premier degré, avec la publication des scrutins en CAPN et CAPD

Bon, c’est pas tout ça, en attendant, faut bien aller bosser…

Thierry-Fabre-qui-développe-ici-ses-petites-idées-et-qui-les-partage

Suite, quelques heures plus tard, ayant terminé cette harassante dernière journée de classe zé de direction d'école mélées, et après découverte des premiers chiffres du vote en CAPN, chiffres traitant donc du vote des seuls instits (non, désolé, mais l'abominable sigle PE ne passera pas par moi...)

CAPN

A en rester sur le seul premier degré, il semblerait que rien ne bouge: les six premiers syndicats restent en effet  les six premiers, dans un ordre inchangé. Par ailleurs, la répartition des 10 sièges à la CAPN reste identique : 6 au SNUipp, 3 au SE-UNSA, 1 pour FO…

Mais à gamberger un peu plus les chiffres, dans les eaux glacées du calcul égoïste, on constate pas mal de remue-ménage, en particulier un resserrage sévère…

- En 2008, 69 % des voix se portaient sur le SNUipp et le SE-UNSA, les deux principaux syndicats. C’est aujourd’hui plus des 3/4 des suffrages qui vont à ces deux mêmes syndicats. Premier resserrage vers le haut.

- Derrière les deux faisant course en tête, on trouvait en 2008 trois autres syndicats se disputant la troisième marche du podium, le tout dans un écart serré ; moins de 1,5 % des voix entre eux. Les élections de 2011 auront nettement consacré l’avantage qu’a pris FO sur ses deux suivants, le SGEN et SUD. Avantage relatif puisque le SNUDI-FO reste sur un score à un chiffre. Moins de 10 % des collègues, cela ne pèse pas bien lourd…

 - Enfin, on sait pour qui sonne le glas. Cinq syndicats enseignants disparaissent durablement du paysage. La CGT Educ’Action peine à dépasser le stade du témoignage, Avenir-Ecole CGC, isolé, se retrouve laminé. L’amalgame, SCENRAC + SNE + SNEP ( ?), rebaptisé à l’arrache UER, totalise moins de voix ensemble qu’ils ne le faisaient isolés… Cinq syndicats qui, de manière durable, disparaissent du premier degré.

 Et pour les dirlos, me direz-vous ? C’est une excellente question, et je vous remercie de me vous me l’avoir posée… On en parlera donc dans le prochain numéro…

Bonnes vacances à tous...

Thierry Fabre-qui-continue-à-partager-ses-propres-idées-celles-justement-avec-lesquelles-il-a-le-plusseu-d’affinités

  

« La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées des dirlos.

directeur de publication : Thierry Fabre 106, Chemin du Vallon des Escourtines 13011 Marseille

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Vous pouvez écrire vous aussi dans la bouteille, comme expliqué plus avant, mais vous pouvez aussi la commenter sur ce blog. Commentaires libres, et sans la moindre censure ; il vous suffit de cliquer deux lignes plus bas…

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 07:37

 

LA  BOUTEILLE  A  L'ENCRE

C’EST DEJA LOIN, LA RENTREE …

N° 128 – 13 OCTOBRE 2011

 

EH, DIS, TOTO…

Toto, il y a quelques années, il ne comprenait pas tout, à l’école. Il avait du mal avec la lecture, le calcul, tout, quoi…

Puis Toto a grandi. Il ne pige toujours pas grand-chose, mais y’a du progrès : on a trouvé de jolis mots, rien que pour lui !

Il lit pas bien ? C’est qu’il est dyslexique…

Y fait plein de fôtes ? Il est dysorthographique…

Il ne sait pas ses tables ? Maintenant, il fait de l’innumérisme…

Par contre, Toto, ce qu’il a vraiment du mal à comprendre, depuis son CM 2, c’est que plus y’a des mots pour lui, moins on l’aide…

LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

Attribué en cette rentrée, à l’unanimité du jury, à cette remise à l’honneur de la Morale à l’école. La vraie morale, l’ancestrale, celle que l’on copie au tableau noir en pleins et déliés de rigueur.

Toutes choses qui laisseraient à penser que l’instit moderne, selon notre ministère, gagnerait à ressembler au bon Monsieur Hamel, croqué par Alphonse Daudet :

« …je remarquai que notre maître avait sa belle redingote verte, son jabot plissé fin et la calotte de soie noire brodée qu'il ne mettait que les jours d'inspection ou de distribution de prix . »

Petite nouvelle d’anthologie, écrite en 1873, que vous pouvez découvrir ici :

http://litgloss.buffalo.edu/daudet/text.shtml

Cela vous permettra de patienter, avant que n’arrive la prochaine réforme ministérielle qui sera sans nul doute l’obligation d’écrire à la plume sergent-major sagement trempée dans l’encrier…


CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE

Temps d’école qui sont de plus en plus durailles pour les minots.

La manie de l’évaluation forcenée y tourne au délire : évaluations nationales de CE2, CM2, CE1, évaluations départementales Langues Vivantes, APER, B2i, Savoir nager, Contrats d’Objectifs Scolaires, Projets d’Ecole, évaluations locales, de circo….

On multiplie les indicateurs, les tableaux de bords, sans jamais se demander s’il y a bien un pilote dans l’avion. Et ce n’est pas fini, témoin cet article paru dans Le Monde…

( http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/12/vers-l-evaluation-des-eleves-a-risque-des-5-ans_1586052_3224.html )

On parle désormais d’évaluer les mouflets de 5 ans, de déceler dans nos jolis bambins de maternelle les facteurs de « risque ». Et les instits pourraient demain  séparer les enfants en trois catégories, en notant : "RAS" (pour "rien à signaler"), "risque" et "haut risque" aussi bien pour leur comportement que pour leur maîtrise du langage, leur motricité ou leur conscience phonologique.

 

Du bonheur d’école en moins, mais que de beaux items, que de savants indicateurs à venir !

Somme toute, je me demande si cette réforme envisagée ne pourrait pas être poussée dans ses derniers retranchements.

Pourquoi ne pas évaluer les gamins dès la crèche ?

Pourquoi ne pas rechercher les « risques » dès la maternité ?

Et ces 9 mois inutilement perdus dans la chaleur du ventre maternel, ne pourrait-on les rentabiliser utilement ?


ON S’ECRIT  

Voilà c'est fini....

A 30 ans, je souhaitais me sentir utile à la Société, alors j'ai quitté le secteur privé pour devenir enseignante chargée de classe....
A 35 ans, j'avais besoin d'argent, alors je suis devenue enseignante chargée de direction et de classe....
A 40 ans, j'avais besoin de me reposer, alors je suis redevenue juste enseignante chargée de classe.
Voilà c'est fini!

Je quitte la direction avec un pincement au cœur, car OUI, j'ose l'affirmer, j'aime ce poste!
J'aime, sa polyvalence, la diversité des interlocuteurs, la recherche de projets pédagogiques à soumettre aux collègues, les actions pour améliorer la vie scolaire des quelques 260 élèves de mon école, les coups de gueule salvateurs et les petites victoires du quotidien....
Mais voilà, mon épuisement est tel que ma tension a choisi de flirter avec la fosse des Mariannes.... Et puis cette impression constante de négliger mes proches, qui m'ont soutenue si souvent dans mes moments de découragement ou de stress, ne me quittait plus. La preuve en est le cri de joie de mes enfants lorsque je leur ai appris que je quittais la direction: "Maman, tu vas enfin arrêter de travailler les week-end et le soir".
Pour eux (qui grandissent si vite), pour lui, pour ma santé, je sais que j'ai fait le bon choix. Mais quand même, je pars le cœur triste et avec l'infime espoir qu'un jour mon travail, notre travail, à nous les
dirlos, soit enfin reconnu à sa juste valeur. Et je continuerai à apporter ma petite contribution au GDID et à ceux qui l'animent, en plus de leurs heures de classe, en plus de leurs heures de dirlos et sûrement aussi les week-end et le soir, et peut-être bien, parfois, au détriment de leur santé.
Encore merci à vous tous car cet infime espoir n'existerait pas sans vous.
Véronique - Oise

En réponse : Bonne chance, Véronique, et à te relire à l’occasion…

 

Voici ma petite recette pour transformer du temps inutile en temps utile de direction :

Pour la troisième année consécutive, je réponds n’importe quoi aux enquêtes de l’IA. J’évalue à la louche le nombre de PPRE, de suivis divers, d’aides personnalisées. Dernièrement, j’ai décidé que les Grandes Sections, les CE1 et les CM2 de mon école à 12 classes avaient participé à une formation premier secours. Depuis trois ans, je ne déclare plus aucun “gens du voyage” dans mon école. Ça me fait gagner une 1/2 heure par trimestre d’enquête à remplir et 1/2 heure de renseignements à trouver. Ça ne me donne pas d’aides non plus, mais pas plus que quand je complétais scrupuleusement mes enquêtes.

Parfois je me plante grossièrement, sur le nombre d’élèves ou d’ordinateurs dans mon école ou de je ne sais quoi d’autre. Je me dis que si j’ai un rappel, je dirai que j’ai fait une erreur.

Et il ne m’arrive rien. Personne ne me demande des comptes. Pas la moindre petite question de l’IA. Peut-être que les chiffres que je donne ne mettent pas la puce à l’oreille de celui qui dépouille les enquêtes. Mais la vraie question est la suivante : quelqu’un dépouille-t-il les enquêtes ?

Pour l’instant, je suis encore honnête en ce qui concerne les résultats des élèves. Je fais remonter les résultats réels des évaluations CE1 et CM2. Mais à entendre les progrès spectaculaires des petits français en une année aux informations la semaine dernière, je me dis qu’il y a peut-être des directeurs qui ont eu cette même idée...

Un directeur évidemment anonyme

En réponse : je suis bien entendu choqué par un comportement aussi malhonnête. Il va de soi que je le condamne avec la dernière énergie, si, si, Monsieur l’IEN. Ceci dit, selon des sources bien informées, il paraît que cela de fait de plus en plus…

J'ai lu le compte-rendu officiel sur les rythmes scolaires, et des questions se sont dégagées au fur et à mesure de ma lecture :
les mois de juillet et d'août sont des congés sans solde si je ne me trompe pas. Nous ne signons pas de contrat de travail à notre entrée dans l'Education Nationale, y-a-t'il un texte de loi qui définit nos horaires, nos congés, nos salaires.... ? J'imagine que l'Etat n'envisage pas une augmentation de nos salaires mais comment compte-il nous rémunérer en juillet-août si nous travaillons pendant nos congés sans solde ? il va répondre que nous travaillons le même nombre d'heure mais ça me "chiffonne" tout de même !
Aide aux devoirs proposée en fin de journée : mais je croyais que les devoirs étaient interdits en primaire ???? Et cette heure ne va-t-elle pas dérivée en heure de classe classique ? Puisque finalement c'est encore une heure de classe cachée ?
Activités culturelles et sportives : des frais de transports et de cotisation ou d'entrée vont-ils être alloués, sachant qu'il faudra plus d'argent aux écoles "retirées" ? Comme d'habitude les écoles en ville avec de nombreuses infrastructures pourront encore bénéficier grandement de ces structures... Egalité des chances ??? Et le sport n'était-il pas déjà au programme ? Quotidiennement ou presque ????
Vacances réduites, école le mercredi matin (ou samedi) en plus... Erreur de calcul de ma part ou plus de temps de classe ??? 24h par semaine avec ce rythme on prend 2 semaines de vacances en été pour rajouter 3 jours en automne...... Et toujours, quelle rémunération des enseignants ? Où va-t-on placer les animations pédagogiques et autres conseils, sans compter sur la préparation de classe, les rdv parents.... et on parle du bien-être des en-saignants !
Une petite avancée néanmoins sur la position des directeurs : "Le directeur n’est actuellement qu’un primus inter pares au sein de l’équipe des enseignants, la fonction de « chef d’établissement » étant tenue par l’inspecteur de l’éducation nationale (IEN) en charge du secteur. Or le directeur d’école est l’interlocuteur direct des collectivités et devrait, à ce titre, être reconnu dans un rôle institutionnel qui lui confère capacité à prendre des décisions, lui octroyant le cas échéant une aide administrative." (P. 30)
Je suis assez étonnée que pour l'instant aucun syndicat ne soulève ces questions... N'y-a-t'il que moi que cela étonne ???
Voilà ma petite réflexion en ce début de vacances...
Laure, PE et directrice d'une école à 3 classes, sans décharge, sans aide administrative ! Accessoirement aussi épouse et mère, avec des activités extra-scolaires pour ses enfants et pour elle-même

En réponse : même si je partage entièrement tes interrogations, une petite erreur à te signaler. Le vieux serpent de mer des instits payés 10 mois sur 12, et se finançant eux-mêmes leurs vacances, ce n’est pas vrai… Quand à notre temps de travail, les textes distinguent les temps de service, 24 h en face des élèves, l’aide personnalisée, les concertations, animations péda, etc… et notre temps de travail qui, lui, est bien plus large. Côté vacances, les seules que nous ayons de droit sont les 5 semaines de congés payés. Pour le reste, le ministère peut s’amuser à nous rajouter des heures…

 

Un petit mot que j’ai reçu en cette fin d’année qui donne du sens à notre travail : Je suis arrivée j’avais à peine 3 ans et je ne parlais pas le français…

Tu m’as souri et je me suis tout de suite sentie en confiance. 

Maman et Papa sont partis et j’ai cherché du réconfort auprès de toi. 

Mais qu’est-ce qui m’arrivait ce jour là, c’était le début de mon enfance ! 

Et puis, j’ai passé deux années dans la même école. 

Des fois punie et grondée, je faisait tout pour te plaire. 

Je garderai un super souvenir de cette année là et tu resteras toujours dans mon cœur ! Merci

Jeshna 

Une petite émigrée mauricienne. Les salades de fruit sont bien meilleures avec des fruits d’ailleurs…

Philippe THOUZEAU Ecole maternelle de MARLIOZ Aix les Bains (73)

 

QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI  ???

travail 

Mignon tout plein, ce supplice romain du trepalium

Vous prenez un esclave indocile, un légionnaire déserteur, vous l’attachez à trois pieux en croix. Après, c’est selon l’humeur : feu, fouet, écorchage et autres joyeusetés…

Des siècles plus tard, l’étymologie de notre mot « travail » provient de ce vieux trepalium.

Et ça ne s’arrange pas avec la langue verte : aller au taf, au turbin, au chagrin, à la gâche, au fourbi…

Et ce n’est pas mieux avec la langue noble : la corvée, le labeur, la tâche, la besogne…

Il y aurait bien « gagne-pain » qui relèverait le lot, mais j’ai malheureusement souvenir d’une IEN qui assénait doctement : « dans l’éducation, on ne travaille pas pour gagner de l’argent ! »

Ce qui est sans doute vrai en France, moins vrai ailleurs. L’OCDE vient de sortir une étude remarquablement documentée, qui prouve que les instits français gagnent moins que leurs collègues espagnols, italiens, grecs, bien moins que les instits anglais ou allemands, sans aller jusqu’à évoquer le fait que nos collègues luxembourgeois touchent largement plus du double de nos salaires…

Et, pour tous ces pays, avec un temps de travail bien inférieur au notre !

Dis, M’sieu, c’est facile de se faire naturaliser luxembourgeois ?

 

( Enquête de l’OCDE à ce lien :

http://q.liberation.fr/pdf/20110912/39512_les-indicateurs-de-l-ocde-dur-l-education.pdf

Voir les pages 444 et 460, mais le reste vaut le coup d’œil…)

 

EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

 Me repentant de mes petites moqueries sur la morale revue et corrigée par la rue de Grenelle, je tiens à souligner tout mon appui à cet effort louable de redressement national. A preuve, ces quelques maximes, citations et proverbes, découvertes à l’attentive lecture de la note de la DGESCO, et améliorées un chouïa :

 « Il vaut mieux tard que mal » Il vaudrait donc mieux tôt que bien, ce qui, en soi, légitime l’éjaculation précoce…

 « La loi fût-elle injuste, il la faut respecter » Et si la loi est criminelle, total respect…

 « la vrai courage, c’est la prudence » Et pousser la prudence jusqu’à la lâcheté, c’est donc être téméraire…

 « La vérité sort de la bouche des enfants » Leur quatre-heures aussi, parfois…

 «  La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier » Et comme l’erreur est humaine, la vérité est donc cannibale…

 « Le mérite console de tout » Et la console de jeu mérite de rien…

 « On demande le parfum à la fleur, et à l’homme la politesse » Une fleur peut donc être grossière, et un homme puer…

 « Deux frères, une tour, trois frères, une forteresse » Quatre frères, une bagarre générale…

 « Nous ramons tous sur le même bateau » Les uns à la barre, les autres aux rames…

 « Quiconque passe au-delà manque le but » Citation de Franck Ribéry

 « Le titre de père est le plus respectable qu’un fils puisse donner à l’auteur de ses jours » Bon, le gamin peut aussi dire « Papa »…

 

EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

LES ELECTIONS PROFESSIONNELLES (suite…) 

 

Ben oui, on vote, et à partir de demain ! Alors…

 

COMMENT VOTER ?

Rien que de plus facile ! Vous prenez votre Numen, vous multipliez chaque chiffre par votre département de naissance, vous divisez le tout par les nombres contenus dans votre code d’accès, vous affectez au résultat obtenu un lettrage aléatoire, puis vous tentez votre chance… Rien de plus simple…

 

POURQUOI VOTER ?

Voir plus haut… A constater le parcours du combattant que représente un simple vote, on ne peut que se demander pourquoi notre ministère s’échine à rendre cela bien difficile. De là à conclure que le mammouth serait très heureux de pouvoir annoncer une baisse de la participation, un désaveu des syndicats, il n’y a qu’un pas que des esprits malins pourraient franchir… Pourquoi voter ? Mais pour voter, Rogndudju !

 

POUR QUI VOTER ?

Plus complexe, et soumis à gamberge… Tout dépend, en fait, de ce qui motive le vote de chacun, et, là, il y a toute une gamme :

- « Je veux voter pour mon syndicat, le mien, c’lui qui défend les positions dont je me sens proche »

Pas de problème en ce cas, votre choix est fait…

- « Je veux voter pour sauver tel ou tel syndicat qui risque de disparaître »

Plus problématique, faudra choisir… Car ils sont nombreux à pouvoir craindre ne pas atteindre le seuil de représentativité : SUD, CGT Educ’ Action, SCENRAC, SNEP, Avenir-Ecole, SNE. Pas moins de 6 syndicats qui perdraient non seulement leur label « représentatif », mais aussi, et surtout, leurs décharges syndicales, leurs ASA (Autorisations Syndicales d’Absence), leurs financements, leurs droits aux Réunion d’Information Syndicale, aux stages syndicaux, etc…

On pourrait donc être tenté de soutenir ces syndicats risquant de disparaître.
Reste qu’entre la représentation des personnels et la défense des espèces en voie de disparition, il y a de la marge…

Reste aussi que l’on peut se demander si l’émiettement extrême du syndicalisme enseignant ne nuit pas à son efficacité. Dans le premier degré, on a beaucoup de syndicats pour bien peu de résultats…

- « Je veux voter sur la reconnaissance de la direction d’école »

Là, c’est plus facile…

SUD n’est pas dans le jeu. Il prône la direction collégiale et la disparition des dirlos. Position utopique, mais revendiquée, parfaitement respectable, mais le mettant hors-jeu sur le sujet…

SNUIPP, CGT, et SNUDI-FO, sur des registres différents, développent le même constat et le même blocage : s’ils veulent bien reconnaître les problèmes de notre métier, ils jugent que toute évolution ne pourrait qu’empirer les choses. Conservatisme tranquille pour eux, terrible pour nous, puisqu’il les amène à nier nos attentes, à refuser de représenter nos demandes…

Les « petits » syndicats, SCENRAC, Avenir-Ecole, SNE et SNEP. ? Le SCENRAC aurait bien des positions sérieuses sur la direction d’école, mis il s’est malheureusement allié avec le SNEP, qui a toutes autres idées sur la question (Bouteille n° 127) et le SNE, dont la seule constante, ces dernières années, aura été de s’isoler en refusant toute action commune, que ce soit avec d’autres syndicats ou avec le GDID. Par ailleurs, on pourrait se questionner sur l’utilité d’un tel vote.

Dans le meilleur des cas, un élu de ces petits syndicats au CTM ? Cela ne ferait que maintenir la direction d’école comme un sujet minoritaire, pré-carré de syndicats politiquement connotés…

Les seuls syndicats qui pourraient faire évoluer notre situation sont ceux qui, tout à la fois, sont suffisament importants, commencent à bouger sur la direction d’école, à réfléchir, à proposer et acceptent l’idée d’actions en commun pour les pov’ dirlos que nous sommes : le SGEN-CFDT et le SE-UNSA…

- « En tant que dirlo, je veux voter sur le bilan  de chaque syndicat sur la direction d’école » 

Encore plus fastoche… Tant le bilan est globalement négatif !

En 20 ans, il n’y a eu que 3 petites avancées : le quart de décharge pour les écoles de 5, puis 4 classes, une augmentation de 20 % de nos maigres indemnités, et le principe d’une aide administrative avec les EVS.

Trois avancées obtenues par le seul SE-UNSA…

A vous de voir, vous êtes assez grands pour savoir ce que vous avez à faire…

Thierry-Fabre-qui-développe-ici-ses-petites-idées-et-qui-les-partage

 

SKOL AN DIAOUL (L’ECOLE DU DIABLE….)

Il y a des voleurs de mots jusque dans les devises…

Le mot « liberté » se conjugue désormais en « libéralisme », la belle « égalité » est tombée en morne « égalitarisme », quand à la « fraternité », elle ne désigne plus que des associations d’étudiants américains.

Enfin, j’exagère un brin : il y a bien un domaine inchangé depuis des années. On parle souvent des écoles « libres » lorsqu’il faudrait dire les écoles privées.

Ecoles privées que l’on présente comme relevant d’un « libre » choix des parents. Ce qui n’est pas vrai… Prenez la Maine-et-Loire: on y trouve 60 communes sans écoles publiques, ce qui représente plus de 20 % des communes de ce département ayant une école.

Pour des milliers de parents, parfois, la liberté du privé, c’est être privé de liberté.

( http://www.cnal.info/spip.php?article26 )

Il y a encore du boulot pour l’école du Diable…


POSITIVONS UN PEU…

 

Pour signaler une avancée technologique majeure, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Steve Jobs est mort, mais le génie humain perdure. Allez sans tarder en prendre connaissance. C’est là:

 

 


 

Positivons encore avec l’utilisation pédagogico-scolaire des Playmobils. A voir à:

http://www.youtube.com/watch?v=Rih6ERs0dmc Merci Pascal, pour ce lien…

 

On connaissait Full Monty, un excellent film, drôle et émouvant. Il y a désormais « l’école dépouillée », avec son calendrier des profs à découvrir ici :

http://www.ecole-depouillee.net/?article2

Merci à Laurence Boulakia (65) de me l’avoir indiqué…

Patrice Romain avait déjà écrit « Mots d’excuse » Il sort un nouveau livre, le « Journal de bord d’un directeur d’école. Extraits à trouver à http://patriceromain.kazeo.com/     

 

Un qui n’est pas (encore) édité, mais qui le devrait, c’est bien Jacques Risso et ses billets d’humeur qui nous soulagent la rentrée, font rire et réfléchir. Gallimard, Casterman, Denoel, Dargaud, Dupuis et autres Albin Michel feraient bien d’aller faire un saut à Rustrel, dans le Vaucluse. Il y a là-bas un dirlo à lire et à connaître.

Bon, nous, on sait déjà que c’est un génie et on le vérifie chaque semaine à :

http://www.dirlo.org/modules.php?name=jac

 

Positivons enfin, en rappelant, sur la morale, qu’il est une citation que l’on peut ajouter en souriant à la liste officielle, celle de Léo Ferré :

« l’emmerdant, dans la morale,

c’est que c’est toujours celle des autres ! »

 

« La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées des dirlos.

directeur de publication : Thierry Fabre 106, Chemin du Vallon des Escourtines 13011 Marseille

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 02:23

LA  BOUTEILLE  A  L'ENCRE

BIENTOT LES VACANCES ?

LES CAHIERS AU FEU, LES DIRLOS AU MILIEU …

N° 127 – JUIN 2011

 

EH, DIS, TOTO…

 Le Toto du jour se nomme Clément. Un petit qui me remet à la sauvette un papier en sortant de l’école. Papier sur lequel je trouve : « … je suis ravit dêtre dans sept école je vous remerci de mavoiraccueillit ici jé tout le bonheur et encore merci »

C’est curieux, quand on m’inflige un tableau excel ou Base-Elève, je ne sais pas vraiment pourquoi je travaille. Mais quand je lis Clément, je sais pour qui je travaille…

LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...

Attribué ce coup-ci aux auteurs de l’enquête PPRE que je me suis coltiné, comme pas mal de collègues. Enquête passionnante où l’on croise les PPRE en RRS (dont les PPS), les PPRE en RRS avec AP ou avec SRAN, les E et les G en volume ETP dans les PPRE du RRS, les CM2 RRS en PPRE (dont PPS) en SEGPA. J’ai un peu décroché vers la fin, mais je crois avoir validé mon niveau A1 de maîtrise du jargon éducatif…

 

CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE

Temps qui ne fait rien à l’affaire…

1979 : jeune instituteur aux grands yeux innocents, je débarque dans les quartiers nord de Marseille et me retrouve en CP à enseigner avec des méthodes aussi originales que « Daniel et Valérie », ou « Rémi et Colette ». Méthodes qui offraient de beaux exemples de ce que doit être une famille modèle :

« Papa lit le journal, Maman fait la vaisselle »

Aujourd’hui, le poil blanchi sous le harnais, je découvre la récente campagne de publicité de notre mammouth pour inciter au magnifique métier de professeur des écoles :

 

LAURE JULIEN

 

Campagne de publicité relativement facile à analyser :

Laure est dans les tons roses, pastels, tendres et mièvres. Elle lit, elle attend, elle rêve.

Elle deviendra donc instit car c’est le poste de ses rêves. Normal, c’est une meuf…

Julien est dans les tons bleus. Ambiance froide, hi-tech. Julien ne rêve pas, il est penché sur son ordinateur. Julien deviendra instit, car c’est là son ambition. Normal, c’est un mec…

Et, trente ans après, Papa continue de lire le journal, tandis que Maman continue de faire la vaisselle…

 

ON S’ECRIT  

Cela fait maintenant ma 7° année de direction, pour 9 ans d'enseignement.

Au début, on ne sait pas. Alors on cherche, on fouille. Et puis on tombe par hasard sur un site internet qui se mouille pour obtenir un peu plus à une profession qui possède toujours un peu moins.
On lit, on s'inscrit sur le forum, on apprend. Et quand on a appris, et bien on apprend encore, mais aux autres. On partage son savoir, ses expériences. Je crois que ça s'appelle la solidarité.
Dans ces forums, j'y ai croisé un monsieur. Je ne le connais pas personnellement, mais j'aimais lire ses écrits, ses réponses aux collègues, ses prises de position. J'aimais son engagement et sa volonté.
Aujourd'hui, j'ai l'impression d'un homme las, désabusé et fatigué. Comme un enfant à qui on a dit d'aller jouer plus loin.
Moi aussi je suis las et désabusé. Je quitte d'ailleurs ma fonction de direction pour me consacrer à une classe, juste une classe. Mais je soutiendrai encore la profession (car c'en est une), je resterai informé et j'espère te lirai encore.
J'ai été très heureux de te rencontrer au hasard des écrits numériques.
A très bientôt Thierry.
Yann

 

Merci à Marc Valentie qui met le doigt sur le sujet tabou dans l’Education nationale : les inégalités qui persistent et qui s’accentuent entre enseignants du primaire et du secondaire.

J’avais évoqué ce problème dans une précédente Bouteille en disant qu’on ne règlera pas la situation très difficile des directeurs d’école sans mettre tout sur la table et notamment les écarts entre le 1er et le 2nd degré.

Petit rappel. Obligations de service : 27 heures hebdomadaires pour les instits, 18 heures pour les profs. 9 HEURES de plus par semaine, c’est lourd et surtout ça permet à L’EN de nous caser les conseils, les suivis d’élèves les rencontres CM2/6ème, l’aide personnalisée sans nous donner 1 centime de plus. Le nœud du problème se situe selon moi là.

Nos syndicats refusent de faire un peu de corporatisme en demandant la négociation de nos obligations de service compte tenu de l’évolution de notre métier. J’ai écrit aux 3 principaux syndicats du primaire en listant toutes les inégalités…je n’ai eu aucune réponse de leur part !

Avec la prochaine réforme des rythmes scolaires qui va nous tomber dessus, les instits risquent d’être les grands perdants à cause des 27 heures hebdomadaires d’obligation de service (il faudra remplir le tableau des 144h, vacances réduites, plus de coupure le mercredi…). Ce qu’il faut aussi savoir, c’est qu’à cause de cette différence d’obligation de service, les profs du secondaire, à échelon égal touchent environ 300 euros de plus que nous en faisant moins d’heure.

Comment ? Avec 18 heures de service (15 heures les agrégés), tout ce qu’ils font en plus est rémunéré : aide individualisée, conseils de classe, rencontres avec les instits, suivis des élèves, la fameuse prime ISOE de 2500 euros par an, les heures sup….

Vous voulez d’autres comparaisons : passage à la hors classe, primaire environ 17%, secondaire 65% ! Taux horaire des heures sup (quand on peut en faire) primaire 24,09 euros, secondaire 37,06 euros,. Classes à plusieurs niveaux, toutes les matières à enseigner et maintenant l’anglais en plus…

Enfin, nous arrivons à la situation des directeurs d’école : pas de statut défini mais beaucoup de missions qui se rajoutent d’année en année, une indemnité dérisoire et en Savoie, des effectifs de petit collège (plus de 300 élèves ) et seulement une demi décharge et, cerise sur le gâteau, cette année pas d’EVS…

Ce qui est désespérant, c’est que les enseignants du primaire semblent résignés, les syndicats sont divisés sur le dossier de la direction d’école et certains bien discrets, quant à faire un peu de corporatisme pour réduire ces inégalités, il ne faut même pas y envisager…

Bon courage à tous et indignez-vous !

Bruno FRIOLL directeur de l’école primaire de Myans (Savoie) »

 

Voila 5 ans que j’ai quitté le métier d’en-saignant et la « fonction » de Directeur d’école.

Et c’est toujours  avec attention que je suis  ce qui se passe dans « l’École » et toujours avec intérêt que je lis la bouteille à l’encre.

Je constate avec tristesse et amertume que rien n’a changé dans la prise en considération de la direction d’école.

La direction c’est un métier, difficile, délicat, mais essentiel au fonctionnement de l’École.

Le directeur, la directrice  d’école, quel que soit le nombre de classes, est le garant et le responsable de l’institution localement. Un rôle qui ne s’improvise pas. Il nécessite une réelle formation.

Il est attristant de  lire le désarroi, la colère,  de collègues  de plus en plus nombreux, qui s’étant entièrement donné à leur métier, abandonnent leur poste excédés, désespérés, du manque de reconnaissance de leurs chers « administratueurs » et de quelques autres  ….  

Et il est navrant  de constater que tous ceux qui « dans l’école » sont censés se préoccuper  de l’avenir de l’école ne s’accordent pas sur un consensus « a minima ». … N’est-ce pas vital ?

Le temps passe et rien ne se passe …    

Les lendemains seront-ils  des espoirs ou désespoir  … ?

F Ribano

 

Bonsoir Thierry,

A une petite quinzaine de jours de la retraite, je t’envoie un lien vers le SNUipp : http://www.snuipp.fr/L-appel-a-l-aide

Moi, je demande pour ceux qui vont suivre : une décharge totale pour tous les directeurs, un statut qui nous protège et une rémunération en relation avec les heures de travail et les responsabilités.

Geneviève VILPOUX, directrice ½ déchargée école Monceau, 93320 Les Pavillons sous Bois

 

Comme on nous le serinait dans les années 70, en France, on n'a plus de pétrole, mais on a des idées totalement extraordinaires.
TOTAL au côté des instituteurs dans le combat contre l'illettrisme... on aura tout vu...
A quand les classes sponsorisées par Coca Cola ?
A quand les tableaux noirs remplacés par des écrans tactiles qui, aléatoirement entre deux spots publicitaires, pourront servir à écrire ?
A quand les stages de formation continue pour les enseignants financés par le groupe Axa dont le président d'honneur n'est autre que Claude Bébéar, ce grand libéral, créateur de l'institut Montaigne dont le rapport du même nom (Montaigne doit se retourner dans sa tombe) sert depuis des années à justifier la destruction de l'école publique ?
Un directeur soumis au droit de réserve

 

Voici une demande transmise par mon conseiller pédagogique et ma réponse.

On a les petits plaisirs qu'on peut...

« XXX, nous faisons le bilan de l'animation RRS avec les animatrices le jeudi 30 juin à 15h30 à l'Inspection. Nous évoquerons également les perspectives pour 2011/2012.

Te serait-il possible de libérer S**** (enseignante adjointe) après la récréation afin qu'elle puisse participer à cette réunion ?

Si cela n'était pas possible, elle nous rejoindrait pour 16h45.

A bientôt

ZZZ (CPC)

Bonjour,

je suis désolée, mais je n'ai pas le pouvoir hiérarchique de libérer les enseignants. Cette décision revient à l’ IEN...

Par contre, j'accepterai avec plaisir un remplaçant  pour l'absence de S***...

Coopérativement,
XXX,  directrice

 

(Mauvaise) humeur
Le mois de juin a débuté et avec lui son avalanche d'enquêtes, de synthèses, de grilles à remplir, de croix à placer dans des cases, de bilans à élaborer afin de satisfaire un intérêt majeur : les STATISTIQUES !!!
Faisons un bref inventaire :
- les LPC et ses centaines de cases à remplir,
- des grilles bilans du LPC pour faire la synthèse des validations ou des items lacunaires,
- le bilan des validations du B2i,
- l'enquête Langue Vivante niveau A1,
- l'enquête sur le nombre de PPRE, le nombre d'élèves en aide personnalisée,
- et j'en oublie volontairement...

Mais en même temps, il faut aussi transmettre les résultats des évaluations ce1, transmettre les PPRE-6ème pour le collège, préparer le dernier conseil d'école de l'année, remplir les bilans de compétences des AVS / EVS, constituer les dossiers concernant les maintiens ou les passages anticipés d'élèves, prévoir les répartitions de la rentrée, penser aux commandes de fournitures, penser à l'avenant du projet d'école et... j'en oublie volontairement encore.
Ah ! Mais non. Il y a une chose qu'il est impossible d'occulter : faire la classe... NOTRE classe tout en prévoyant de rédiger les bulletins scolaires de fin d'année et de recevoir les familles sur un volume horaire déjà largement explosé depuis longtemps.
Et attention, l'année prochaine, il faudra inclure dans ce catalogue la transmission des résultats des évaluations cm2 qui devraient avoir lieu en juin.
Rappelons à toutes fins utiles que la majorité des directrices-directeurs ne sont pas déchargés.
Rappelons à toutes fins utiles que nos salaires sont gelés.
Rappelons à toutes fins utiles que nous nous asseyons depuis des années sur un statut vainement réclamé.
Certes nous avons bénéficié d'une hausse de notre prime de direction. Nous devons nous satisfaire de ce "bonus"  dont le montant ferait rigoler le plus mal payé des patrons de banques ou ceux du CAC 40.
Rappelons à toutes fins utiles qu'à force de tirer sur la corde, celle-ci peut casser.
Rappelons à toutes fins utiles qu'à force de remplir une coupe déjà pleine, celle-ci peut déborder.
Jean-Christophe Méreau Directeur (6 classes) – 17

 

Bonjour, veuillez trouver ci-joint quatre courriers concernant les EVS dans l'Aude:
Le courrier officiel reçu de l'IEN:

Subject: Aide à la direction - Recrutement

Mesdames et Messieurs les Directeurs, chers Collègues,

Je vous informe que pour l’année scolaire 2011-2012, votre école peut bénéficier, si vous le souhaitez, d’une aide à la direction.

L’attribution s’effectuera sur la base suivante :

-          pour les directeurs et directrices déchargés à temps plein, un contrat (20 heures)

-          pour les directeurs et directrices déchargés à temps partiel, un demi contrat (10 heures).

Les contrats en cours ne sont pas renouvelés.

Que vous souhaitiez ou non bénéficier d’un contrat aidé comme aide à la direction, merci de bien vouloir nous le faire savoir rapidement.

Le courrier de réponse à mon IEN:
Subject:
Re: Aide à la direction - Recrutement

Si j’ai bien tout compris, on a de moins en moins d’aide pour de plus en plus de demandes chiffrées (Base élèves, livret de compétences, enquêtes diverses et variées...)

Depuis l’an dernier et la suppression du contrat de l’aide-éducatrice, nous ne pouvons plus assurer le B2I.

A partir de la rentrée 2011, il n’y aura plus de prêt de livres à la BCD.

Mais comme m’a dit XXX en décembre dernier: “vous allez bien trouver un moyen pour vous débrouiller !"

De plus, est-ce normal qu’un directeur complètement déchargé, sans classe et sans aide personnalisée ait plus d’aide qu’un pôv’ directeur à 7 classes?

Décidément, je dois vraiment avoir un mauvais esprit ou selon le principe de Peter, je dois être arrivé à mon seuil d’incompétence. En ce cas, merci de me le signaler et de me démettre de mes fonctions!

Cordialement

Un directeur véner

Le courrier de réponse de mon IEN:

Monsieur le directeur,

Bien sûr que vous êtes toujours, voire plus compétent encore ! Les temps sont durs pour tous et pour l'instant, à mon plus grand regret, le département ne peut pas faire plus en matière d' EVS. J'en suis désolée pour vous et ai bien conscience du professionnalisme nouveau qui vous est demandé.

Cordialement

 Le courrier de réponse du SE:

Comme tu as pu le constater,la gestion des emplois EVS dans l'Aude est un vrai scandale:plus tu as de décharge et plus tu es aidé. Va comprendre! Nous avons fait la remarque à l'IA qui nous a répondu qu'il fallait bien qu'il trouve des critères pour implanter les EVS...

De plus, nous venons d'apprendre que le préfet de région avait interdit le renouvellement des contrats pour les anciens bénéficiaires sous le prétexte que tout le monde devait avoir sa chance. Même les personnes de plus de 50 ans auparavant prioritaires n'ont plus accès à ces contrats si elles en ont déjà bénéficié. Cela devient n'importe quoi:il faut faire du chiffre sans se préoccuper de la qualité des bénéficiaires.

Un collègue de l’Aude (11)

 

Votre bouteille à l'encre m'a permis de tenir pendant mon premier travail en tant que directrice seule dans ma classe de CE1-CE2-CM1-CM2.

A ce moment, j'ai été très heureuse de voir arriver ce message que je n'avais pas demandé.

Je tiens à vous dire que pour certains nouveaux directeurs ( et même pour certains anciens ), votre bouteille fait l'effet de la lumière d'un phare dans la tourmente.

J'aimerais donc beaucoup continuer de recevoir votre message et je vous remercie de prendre le temps de nous l'envoyer.

Maelle Sordoillet (Isere)

 

Bonsoir Thierry,
Il m'a fallu un peu de temps pour accepter ton retrait "forcé" de l'association. Association que je ne reconnais plus et qui ne correspond plus à mes attentes.

Le compromis avec ce gouvernement destructeur, les rares mails qui ressemblent à ceux que l'on peut recevoir de certains syndicats, et qui nous tiennent plus ou moins informés des dernières trouvailles du ministère...
L'association se complait dans d'éternelles réflexions qui nous font tourner en rond et semble avoir abandonné tout ce pour quoi on s'est battu et on a été reconnus ou détestés...
Quand je lis, "Le GDiD, a été reçu le vendredi 20 Mai au ministère de l'E.N. [...] Dans l'attente d'évolutions plus importantes , le GDiD a demandé:" etc, j'ai l'impression d'être revenu 10 ans en arrière, quand j'étais adhérent du SE.

Que signifie le terme "dans l'attente" ? On attend quoi ? La réélection de sarkosy nouveau ? La réduction des vacances scolaires ? L'accompagnement éducatif qui rajoutera encore du travail aux dirlos ? Ou alors on attend la lassitude, le découragement ? Ou que les directeurs soient recrutés par le pôle emploi ? Ou la retraite ?
Jamais je n'ai lu cela dans la bouteille dont la réception régulière était un moment d'espoir et de réconfort pour les dirlos qui se sentaient un peu seuls contre tous.

Que réclame le GDID en attendant je ne sais quoi ? :
    - "une identification claire du directeur comme pilote de proximité au sein des écoles". Je ris jaune ! Ca veut dire quoi ? On est déjà "sur-reconnus" par les parents qui nous donnent des responsabilités que nous n'avons pas (recrutement, pouvoir hiérarchique, ...), reconnus régulièrement par les IEN qui, fait nouveau depuis quelques années, s'excusent du travail qu'ils nous donnent et par les maires qui ne comprennent plus rien au fonctionnement de leur école (aide perso, accompagnement éducatif, stages RAN, ...)  et à la politique de l'éducation.
    - "une lettre globale de mission permettant aux directeurs d'école d'être couverts lors de leurs divers déplacements dans le cadre de leur métier". C'est déjà le cas, il suffit de demander à son IEN, je n'ai eu aucun problème pour l'obtenir. Je suis couvert quand je vais à la poste, à la banque, dans les écoles voisines ou la mairie.
    - "une fin d'obligation d'aide personnalisée pour tous les directeurs leur permettant de dégager du temps pour leur service", maigre consolation ! Je me souviens d'un temps où l'on demandait des décharges supplémentaires.
    -" la généralisation du bonus de 1 point pour la hors classe ou son accès automatique." Pourquoi pas...

C'est tout ! ? Non !

"Dans l'attente des décisions ministérielles pour de premières améliorations de notre métier [...] Le GDiD a initié un groupe de réflexion lors d'une réunion l'après-midi avec le SIEN (syndicat des inspecteurs), le SE-UNSA, la CFE/CGC, le SGEN/SFDT, la CFTC Education Nationale, Avenir Ecole, l'ANDEV, la FCPE afin de réfléchir aux attentes de tous les acteurs de l'école primaire..."

Le GDID réfléchit... (enfin 3 membres du GDID réfléchissent, pour être plus précis). Et les autres membres, les accrocs de la bouteille (à l'encre bien sûr) qu'ils aillent se faire "blogger" ?
Le GDID n'est plus dans l'action, il réfléchit avec ceux qui détruisent l'école, il collabore, fait des courbettes, ne parle plus de direction mais de "pilotage".
Et pendant que le GDIP (P pour Pilotes), nous, pauv'dirlos, on pilote de plus en plus à vue, les sondes Pitot ne fonctionnent plus, les instruments ne donnent aucune indication valable,  l'appareil "décrochant" sous le poids du travail, part en vrille.
Etonnant ! Je ne vois rien d'efficace à attendre et ne plus rien demander...
Je me gourre peut-être, mais je n'ai plus l'impression d'y avoir une place.
 Thierry Crampette (17)

 

Cher collègue du n° 126,

Tu déballes des énormités comme d’autres enfilent des perles : « manager…chefs d’établissements… Mettre son nez dans le fonctionnement pédago des collègues… »

Rien à voir avec la réalité de nos demandes. Tu peux te vautrer dans la caricature, dans le mensonge, ça te regarde après tout.

Mais pousser jusqu’à dire « j’y arrive très bien avec mon quart pour 6 classes » !!!

J’ignore comment tu fais ton travail de dirlo comme ton travail en classe, mais tu dois être costaud pour tenir la direction avec les 6 petites heures de ton quart de décharge ! Sympa de ta part pour ceux qui n’y arrivent pas (les mauvais !) et qui font mal, et leur boulot de dirlo et leur travail d’enseignant, faute de temps.

Un directeur lui aussi anonyme, il n’y a pas de raison !

 

QUEL EST LE FOU, LE MONDE OU MOI ???

 

Il existe depuis Juin 2010 une Commission Nationale sur les Rythmes Scolaires.  Cette commission, comptant 25 membres travaille d’arrache-pied et multiplie depuis septembre, consultations et auditions.

Décembre à Janvier 2011 : synthèse. Janvier à Mai : propositions. Suspense intolérable, l’attente du rapport final ! Rapport somme toute de peu d’utilité, puisque, tout compte fait, on va ouvrir un nouveau grand débat sur la question… On en reparlera donc l’an prochain…

 

EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?

LES ELECTIONS PROFESSIONNELLES (suite…)

 

Précédent numéro de la « bouteille », on en était aux 6 syndicats enseignants, sur les 10 existants, qui risquent de disparaître en Octobre 2011.

6 syndicats sur 10 qui perdraient leurs décharges syndicales, leurs autorisations d’absence, leurs stages syndicaux, leurs RIS, voire leurs sous (eh oui, les subventions du ministère…)

Autant dire que souffle parmi ceux-là un léger vent de panique…

 

Tout passera désormais au seul filtre du vote pour le CTM (Comité Technique Ministériel) qui ne comptera que 15 postes. Un seul élu suffit pour rester en jeu. Mais un seul élu, sur ces 15 postes, c’est 6 à 7 % des votes, soit de 30 à 40 000 voix, selon la participation.

 

D’où l’importance vitale des choix stratégiques qui se pose en particulier pour le SCENRAC-CFTC

(1,34 % en 2008, aux élections précédentes), le SNE ( 2,59 % en 2008 ) et le SNEP ( 0,75 % ).

 

Au vu de ces scores, leur disparition serait inéluctable. Solution du désespoir, la création à marches forcées de l’ U.E.R. (Union pour une Ecole Républicaine) et la présentation de listes communes regroupant ces trois syndicats.

Problème, c’est l’alliance de la carpe et du lapin…

En effet, chacun de ces syndicats a une histoire différente, des positionnements divers et n’ont jamais fait preuve de la moindre unité depuis des lustres.

Problème, cette alliance est difficile à gérer dans le temps…

L’objectif clairement affiché est de survivre aux échéances d’octobre. Au mieux, l’espoir d’arriver à grappiller un siège. Au pire, la question de savoir lequel de ces trois syndicats l’occupera, et pourquoi…

Problème spécial dirlos, cette alliance est peu crédible.

Si le SCENRAC et le SNE se sont clairement prononcés pour un statut des dirlos, le SNEP y est clairement opposé. Qui plus est, il envisage de nous refiler le remplacement des collègues absents et la formation pédagogique des jeunes Padawan PE1…

(http://www.snep-faen.org/Frames.asp?P=NosDossiers )

 

De la chèvre et du chou qui débouche sur une formule bien alambiquée de leur plate-forme commune « la reconnaissance des « métiers spécifiques du premier degré : direction d'école, maîtres spécialisés, conseiller pédagogique » Pas de quoi s’enthousiasmer…

 

Autre problème enfin, celui du SNE qui, depuis des années se mure dans le silence et dans le refus de participer à toute démarche commune sur la direction d’école, que ce soit avec d’autres syndicats comme avec le GDID

(http://www.dirlo.org/perso/compteur/sne.html )

Autant dire que cette alliance à la va-vite répond sans doute au souci légitime de survivre, mais ne constitue guère en soi une alternative crédible pour les pov’ dirlos que nous sommes…

Thierry-Fabre-qui-développe-ici-ses-petites-idées-et-qui-les-partage-le-plus-souvent

 

POSITIVONS UN PEU…

 

Pour tirer un coup de chapeau aux collègues d’une école de La Courneuve

http://lacourneuve.blog.lemonde.fr/2011/06/21/lecole-au-secours-dune-famille-sans-logement/

 

Pour  signaler le dernier billet de Maître Jac et inviter à ne pas rater les suivants

http://www.dirlo.org/modules.php?name=jac

 

Pour dire que le hasard fait bien les choses. Depuis pas mal d’années, je quitte l’école et rentre chez moi par la même rue, rue dont le nom n’est peut-être pas un hasard

 

SOLITUDE

 

« La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées des dirlos.

directeur de publication : Thierry Fabre 106, Chemin du Vallon des Escourtines 13011 Marseille

Contact : cliquer ICI

 

Vous pouvez écrire vous aussi dans la bouteille, comme expliqué plus avant, mais vous pouvez aussi la commenter sur ce blog. Commentaires libres, et sans la moindre censure ; il vous suffit de cliquer deux lignes plus bas…

 

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Présentation

  • : En soutien à Jacques Risso: la bouteille à l'encre
  • Contact

A JOUER LE JEU DE L'HORLOGE, JE ME SUIS FAIT CALENDRIER...

N'en déplaise à d'aucuns, depuis le

Lundi 29 Septembre 2014 

Jacques Risso est redevenu directeur d'école ...

 

Recherche

Pétition nationale pour Jacques

Une pétition est lancée pour soutenir Jacques

Elle compte désormais plus de 16 500 signataires

  Mille milliards de mille sabords !

En route vers les 20 000  ?

 

Pour aider Jacques, signez-la en cliquant ICI

 

( Carte et répartition des signatures consultable à ce lien )

LA SUITE AU PROCHAIN NUMERO...

Je peux vous parler de Jacques ?

Jacques Risso, depuis 24 ans, est directeur de l’école élémentaire de Rustrel, dans le Vaucluse.

24 années de travail et d’engagement pour son école, pour ses élèves, 24 années et autant de rentrées de classes. Mais pas cette fois…

Le 30 Août, Jacques a été suspendu de ses fonctions : interdit de rentrée, interdit d’école, interdit de tout contact avec ses élèves, leurs parents, avec ses collègues…

Sa faute ? Peut-être ses « billets d’humeur », ses dessins qu’il réalise depuis des années..

Son délit ? Sa liberté d’esprit et de critique, son intelligence et son humour…

Son crime ? Aimer l’Ecole Publique, aimer son boulot d’instit et de dirlo, et les défendre…

Défendre Jacques aujourd’hui, c’est se défendre nous-mêmes : ce qui lui arrive aujourd’hui peut nous arriver demain !

Thierry Fabre

Directeur d’école - Marseille

 


Comité de soutien :

Michael SNURAWA Rue du château 84400 Rustrel - 04 90 04 92 92

Grégory CLAUSSE - Bd Colorado Brieugne 84400 Rustrel

 


 

Les dessins qui lui ont valu sanction se trouvent ICI et LA !

 

Et les vidéos du comité de soutien sont ICI

 

 

 


MODE D'EMPLOI

POUR ENVOYER, TEXTES, ARTICLES, REACTIONS, COMMENTAIRES, HOURRAS VIBRANTS, POUAHS ECOEURES, APPROBATIONS DELIRANTES, CRITIQUES VIRULENTES, COUPS DE GUEULE OU COUPS DE COEUR, IL VOUS SUFFIT DE CLIQUER ICI

 

ET POUR NE PLUS RIEN RECEVOIR, CLIQUER LA

MERCI, JAC...

bouteille.jpg

Juste comme ça, en passant...

"L'homme libre est celui qui a la possibilité de décider autrement..."

 

Rosa Luxembourg

Encore en passant...

Un message envoyé aux copains, en Mai 2011...

 

Bonjour
au début, je ne voyais pas trop de raisons d'en parler...
Mais comme j'en suis à recevoir pas mal de messages et d'appels me demandant "on ne te voit plus, ça va ?", autant dire les choses franchement.

Donc, ça va bien, merci, et je ne suis pas:
- mort
- malade
- dépressif
- philosophe
- IEN (par ordre croissant de catastrophes possibles)

Si je n'interviens plus sur le site du GDID, c'est tout bonnement parce que l'on m'a gentiment invité à faire valoir mes droits à la retraite associative : je ne suis donc plus membre du bureau du GDID, ni de son Conseil d'Administration, ni même, tout simplement, du GDID.

Depuis 8 mois, rien de ce que j'y faisais n'était bien, rien de ce que j'y disais n'était bon, aucune de mes propositions n'y avait la moindre valeur. Heureusement, nous vivons une époque moderne, le progrès fait rage et on ne m'a donc pas instruit de procès en sorcellerie.
Simplement, puisque l'efficacité est devenue le maître mot de notre association, il fallait donc, petit à petit, me contester toute responsabilité et ne plus accepter que mon seul travail, bien entendu sous aval et surveillance.

Ce qui me posait deux menus problèmes:

- je suis fainéant, je n'aime pas travailler. Tant que le GDID était un plaisir, je pouvais sans problème y multiplier les heures. S'il devient un travail efficace et encadré, c’est à dire une corvée… bof...

- je suis orgueilleux, on me l'a d'ailleurs assez reproché. C'est d'ailleurs ce coupable défaut qui m'avait amené à créer le GDID: j'étais plutôt fier de mon travail de dirlo, il me semblait normal d’essayer de le faire reconnaître. Etant plutôt fier aussi de ces dix années de GDID, je n'ai guère envie de n'y participer désormais que dans les seuls domaines où l'on y supporte encore ma présence.

Bonne continuation donc à tous, et bonne chance aux idées qui nous ont rassemblé un temps...

Amitiés

Thierry