LA BOUTEILLE A L'ENCRE
ON A VOTE ? PREMIERS RESULTATS …
N° 129 – 21 OCTOBRE 2011
EH, DIS, TOTO…
A voté, Toto !
Ce n’est pas que ça change grand-chose, m’enfin, une fois que l’on a pris l’habitude…
Et même si, en bon franchouillard moyen râleur de base, Toto peste et rogne souvent contre les syndicats, il n’oublie pas l’essentiel. On a les syndicats que l’on mérite…
LE GOULOT D'OR DE LA BOUTEILLE...
Attribué au très important Secrétaire Général du très majoritaire syndicat important…
Le 19 Octobre, veille de la clôture du scrutin, constat alarmant : ça ne vote pas des masses !
Le très important Secrétaire prend donc sa plus belle plume et écrit au ministère pour demander… que le vote soit prolongé de deux semaines…
Logique bien particulière : si, au bout de ces deux semaines supplémentaires de scrutin, la participation avait été trop faible encore, qu’aurait fallu exiger de plus ? Six mois, deux ans ?
A mettre en parallèle avec le poème de Bertold Brecht : « le peuple a trahi la confiance de ses dirigeants ? Il faut dissoudre le peuple et en élire un autre ! »
EST-CE QUE CE MONDE EST SERIEUX ?
LES ELECTIONS PROFESSIONNELLES
( SUITE ET PREMIERS RESULTATS...)
Ca tombe à peine, entre chien et loup, au petit matin blême…
Du coup, ne sont connus que les seuls résultats du vote au CTM ( Comité Technique Ministériel ), vote regroupant l’ensemble des personnels du mammouth, premier et second degré, administratifs et contractuels. Il faudra attendre encore quelques heures pour connaître les résultats du premier degré, avec la publication des votes en CAPN et CAPD.
Mais ce premier scrutin détermine l’essentiel pour les syndicats enseignants, puisque leur présence ou non à ce CTM leur donne ou pas critère de représentativité, et, partant, leur attribue, ou non, droits et moyens de fonctionnement….
Ta Ta Tam et roulements de tambour :
UNE PARTICIPATION EN CHUTE LIBRE
Effectivement, il y a un problème !
Passer, en trois ans, de plus de 60 % de votants à un petit 40 % poussif, ça laisse songeur… D’autant que l’on retrouve la même dégringolade sur les votes aux CAPD et CAPN, plus classiques et identifiés que ces nouveaux Comités Techniques…
Jusqu’à présent, l'éducation nationale se distinguait par un taux de participation aux élections bien plus élevé que dans les autres secteurs de la fonction publique.
Cette exception n'existe plus.
Bien entendu, les arguments sont prêts depuis belle lurette : c’est la faute au ministère, la faute au vote électronique, la faute au mammouth. Ce qui n’est pas faux, chacun a pu constater autour de soi les problèmes rencontrés. Mais cela reste quand même un peu court pour expliquer une telle désaffection. Ou alors, il faudrait expliquer pourquoi des instits, rompus pour la plupart à l’usage d’internet, faisant leur mouvement sur la toile à grands renforts de numen et autres login, se trouveraient mystérieusement perdus pour un simple vote…
Autre possibilité à évoquer, celle qui tendrait à penser que les scrutins précédents étaient surévalués. Ce n’est pas la même chose que de voter chez soi, en solo, version 2011, et de voter en collectif, façon 2008, urne installée au sein des écoles, Et cette individualisation du vote porte trace d’un phénomène difficilement contestable : la désaffection certaine envers ce vote traduit aussi une certaine désaffection envers les syndicats enseignants…
LES RESULTATS ?
Sous forme de zolis camenberts, honteusement piqués sans la moindre vergogne sur le site du SE-UNSA.
En 2008
En 2011
Avec un net reclassement…
- La FSU, qui rêvait atteindre la barre des 50 %, subit un coup d’arrêt, et perd, non seulement des voix, comme l’ensemble des syndicats, mais aussi du pourcentage
- L’UNSA, comme la CFDT, progressent et affirment l’émergence d’un syndicalisme réformiste
- FO s’inscrit durablement dans le quatuor de tête
- Ces 4 confédérations regroupent à elles seules plus de 80 % des suffrages exprimés. On assiste donc à un resserrement notoire du champ syndical
- SUD et la CGT sauvent leur existence et se partagent désormais le radicalisme d’un vote protestataire estimé à 10 %
- L’UER (SNE, SNEP, SCENRAC) et la CGC disparaissent du jeu…
ET EN SIEGES
Là aussi, ça bouge…
En 2008
En 2011
En 2008, sur les 20 sièges du précédent CTPM, la FSU obtenait à elle seule la moitié des élus, 6 autres syndicats se partageant le reste.
Désormais, la FSU ne détient plus que 7 des 15 sièges, et se retrouve donc en minorité face à 5 autres syndicats…
Reste à voir, dans les heures qui viennent, ce que donneront les résultats des votes du seul premier degré, avec la publication des scrutins en CAPN et CAPD
Bon, c’est pas tout ça, en attendant, faut bien aller bosser…
Thierry-Fabre-qui-développe-ici-ses-petites-idées-et-qui-les-partage
Suite, quelques heures plus tard, ayant terminé cette harassante dernière journée de classe zé de direction d'école mélées, et après découverte des premiers chiffres du vote en CAPN, chiffres traitant donc du vote des seuls instits (non, désolé, mais l'abominable sigle PE ne passera pas par moi...)
A en rester sur le seul premier degré, il semblerait que rien ne bouge: les six premiers syndicats restent en effet les six premiers, dans un ordre inchangé. Par ailleurs, la répartition des 10 sièges à la CAPN reste identique : 6 au SNUipp, 3 au SE-UNSA, 1 pour FO…
Mais à gamberger un peu plus les chiffres, dans les eaux glacées du calcul égoïste, on constate pas mal de remue-ménage, en particulier un resserrage sévère…
- En 2008, 69 % des voix se portaient sur le SNUipp et le SE-UNSA, les deux principaux syndicats. C’est aujourd’hui plus des 3/4 des suffrages qui vont à ces deux mêmes syndicats. Premier resserrage vers le haut.
- Derrière les deux faisant course en tête, on trouvait en 2008 trois autres syndicats se disputant la troisième marche du podium, le tout dans un écart serré ; moins de 1,5 % des voix entre eux. Les élections de 2011 auront nettement consacré l’avantage qu’a pris FO sur ses deux suivants, le SGEN et SUD. Avantage relatif puisque le SNUDI-FO reste sur un score à un chiffre. Moins de 10 % des collègues, cela ne pèse pas bien lourd…
- Enfin, on sait pour qui sonne le glas. Cinq syndicats enseignants disparaissent durablement du paysage. La CGT Educ’Action peine à dépasser le stade du témoignage, Avenir-Ecole CGC, isolé, se retrouve laminé. L’amalgame, SCENRAC + SNE + SNEP ( ?), rebaptisé à l’arrache UER, totalise moins de voix ensemble qu’ils ne le faisaient isolés… Cinq syndicats qui, de manière durable, disparaissent du premier degré.
Et pour les dirlos, me direz-vous ? C’est une excellente question, et je vous remercie de me vous me l’avoir posée… On en parlera donc dans le prochain numéro…
Bonnes vacances à tous...
Thierry Fabre-qui-continue-à-partager-ses-propres-idées-celles-justement-avec-lesquelles-il-a-le-plusseu-d’affinités
« La Bouteille à l’Encre » journal d’expressions libres zé variées des dirlos.
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