LA BOUTEILLE A L'ENCRE
IL Y A CEUX QUI ACCEPTENT...
ET CEUX QUI RESISTENT...
ET VOUS ?
N° 96 – 7 MARS 2006
POUR NOUS ENVOYER, TEXTES, ARTICLES, REACTIONS, COMMENTAIRES, HOURRAS VIBRANTS, POUAHS ECOEURES, COUPS DE GUEULE OU COUPS DE CŒUR,
IL VOUS SUFFIT DE CLIQUER ICI SUR GDID
EH DIS TOTO...
J'ai une adolescente de fille qui a un défaut: elle est casse-pieds et une qualité: elle n'aime que son papa. Double conjonction néfaste qui l'a conduit à me briser menu les arpions pour que je participe au "Forum des Métiers" organisé par son lycée. Principe: tel jour, de 17 à 20 h, des parents d'élèves viennent répondre aux questions sur leurs métiers de jeunes avides de savoir et d'orientation professionnelle.
J'en avais à peu près autant envie que de me pendre, mais comme je suis un bon père (et que mon épouse s'est liguée avec ma rejetonne) j'ai obtempéré.
Coup de fil au bahut, accueil charmant du principal "Cela tombe bien, nous n'avions pas de directeurs d'école" . Je me présente donc à ce forum. Accueil des intervenants assuré par le principal adjoint et quelques professeurs... On m'y remet un badge, un stylo, trois feuilles de papier et on m'indique la salle ou j'officierais.
Je m'y rends d'un pas alerte et entre dans cette salle baptisée "Métiers de l'enseignement"
J'y trouve tables et chaises toutes prêtes, chacune étiquetées: Co-Psy, chercheur au CNRS, Professeurs des Ecoles, Professeurs EPS, Psychologues scolaires, etc... Point d'étiquette "Dirlo" !
Je reprends donc le chemin de l'accueil, pensant m'être trompé de salle.
A l'accueil, petite gêne du principal et des profs et explication embarrassée:
"Comme directeur d'école, c'est pas un métier, on vous a mis avec les instits..."
Cela m'a fait rire, je m'ignorais être sans emploi... Je suis donc parti...
Tout n'est pas perdu, positivons, que diable !
- J'y ai gagné un stylo et trois feuilles de papier
- Je vais pouvoir aller pointer à l'ANPE à la rentrée
- ça me fera bien le prochain édito de la "bouteille"
Thierry Fabre
PARIS, LE 22 MARS !!!
Ca date de quand, la dernière action nationale pour la direction d'école ?
Pas la peine de chercher, c'est bien loin...
Pas la peine non plus de râler et pester contre cette inertie. On a les actions que l'on se donne...
Les associations de directrices et directeurs ne sont pas inactives... On vous propose
le second rassemblement national des dirlos de France et de Navarre
pour le reconnaissance de la direction d'école
le Mercredi 22 Mars, à Paris,
à 12 h, à la Bourse du Travail.
C'est au 3 de la Rue du Château d'Eau, dans le 10è arrondissement (juste à la sortie du métro République). Débats de 12 à 14 heures, puis départ pour aller manifester au ministère…
Bien sur, on ne sera pas des millions. Mais à attendre sans mot dire que le ministère daigne faire quelque chose, il y a fort à craindre de se voir vieillir, ou, pire, de voir une gentille réformette venir aggraver plus encore la situation.
A chacun de se donner la peine d'un petit effort: participer à ce rassemblement, ou, si c'est impossible, le soutenir (des petits trucs pour ça sur la page d'accueil du site Le Dirlo)
Des collègues d'une trentaine de départements ont déjà annoncé leur venue. Certains viennent de Bordeaux, de Nice, de Marseille. Nous n'y perdrons qu'une journée, mais nous pourrions y gagner un métier pleinement reconnu
A vous de voir, collègues...
UN APPEL
À l’aube du troisième millénaire la direction d'école semble être la dernière caverne d'hommes préhistoriques.
En effet si les technologies modernes envahissent nos bureaux , notre quotidien semble sortir de la guerre du feu.
Les moyens que la société accorde à la gestion de son école sont en discordance totale avec les nouvelles missions que l'on nous affecte.
Le rôle primordial que la direction occupe dans le fonctionnement de l'école exige une disponibilité totale et des moyens en adéquation avec ces nouvelles exigences.
Les Directrices et Directeurs d'école ont toujours voulu faire évoluer l'école, son service, ses missions, avec la conscience laïque et républicaine qui est la leur.
Malheureusement, à faire de tout faire, malgré tout, l'augmentation de notre charge de travail et de nos responsabilités pèse sur le quotidien de notre métier
S’il n'est pas dans nos mentalités et nos pratiques de bloquer les systèmes pour nous faire entendre, l'exaspération que cette situation génère ne cesse néanmoins de grandir.
Nous arrivons à un point où il est urgent que notre administration, notre ministère et notre gouvernement prennent des décisions significatives et conséquentes pour reconnaître la direction d'école.
Le 22 mars 2006 doit être une journée de forte mobilisation, un rassemblement sur Paris est organisé par la fédération DEFI et nous devons être nombreux afin de montrer au Ministre l'importance de notre désarroi.
Après s'être retrouvé à la bourse du travail, nous nous rendrons au ministère, puis au Palais de la Découverte pour retrouver de vieux collègues : les derniers dinosaures
En effet, nos conditions de travail nous rappellent tristement leur existence. Nous devrions à cette occasion être reçu en délégation au ministère de l'Education Nationale.
Pour que cette journée soit une réussite nous appelons les Directrices et Directeur d'école à venir nous rejoindre massivement pour qu'enfin l’on sorte de la préhistoire !
Alain Rei, Ecole maternelle V. Hugo, Aubagne (13). Président du GDID
DIX BONNES RAISONS POUR PARTICIPER AU RASSEMBLEMENT DU 22 MARS...
- Il va faire beau...
- 25 000 démissions de dirlos en 5 ans, y'a quand même un petit problème ! Non ?
- J'adore travailler mais il y a une vie privée après l'école publique...
- Tout travail mérite un vrai salaire, pas une indemnité: le mien aussi...
- Il n'y a aucun match ce jour-là à la télé !
- Le ministre a dit qu'il nous aimait... C'est louche...
- Instit-chargé-de-la-direction, j'aimerais devenir directeur chargé d'enseignement
- Je travaille dans l'école publique, ça a encore un sens.
- Pour moi, ça va à peu près, mais je ne suis pas tout seul...
- Il parait qu'il va faire très beau !!!
Peu de contributions des collègues dans ce numéro. Compte tenu de l'actualité du 22 Mars, de l'Hérault et du rapport de la Desco, il était difficile de les diffuser, sauf à transformer notre povre bouteille en jéroboam alourdi passant mal dans les tuyaux...
Toutes nos excuses donc envers tous ceux qui nous ont envoyé des contributions. Celles-ci passeront dans le prochain numéro. Promis, juré...
LE RAPPORT DE LA DESCO
Un rapport qui a son importance. Suite aux entretiens en Novembre et Décembre dernier avec les syndicats et nos associations de directeurs, le ministère a demandé à la DESCO de lister l'ensemble des tâches et responsabilités nouvelles que l'on nous a "confiées" depuis les années 90
Il n'est qu'à lire ce document pour s'apercevoir que notre métier de dirlo a largement dépassé les cadres du décret de 89 régissant notre "fonction"
Pour la première fois, notre ministère acte publiquement que notre charge de travail est incompatible avec ce décret.
Reste à la Rue de Grenelle à envisager les solutions... Il n'en est que deux...
- Nous maintenir dans notre fonction actuelle, ce qui, compte tenu de la charge de travail, impliquera inéluctablement le retour à des réseaux d'école gérés par de gentils "coordonnateurs"
- Redéfinir notre travail, le reconnaître, lui donner un cadre légal et les moyens de le faire
C'est, entre autres, tout l'enjeu de notre rassemblement du 22 mars...
Voici donc ce rapport de la DESCO, revu et corrigé. En effet, volonté de minorer notre boulot ou ignorance de la réalité de notre métier, la DESCO a oublié pas mal de choses. Les collègues membres du GDID ont tenté de remettre en ce rapport un peu plus de véracité...
Vous avez donc, en noir, les différents points du rapport, et, en bleu, les ajouts du GDID...
En vous en souhaitant bonne lecture et pas trop de découragement lorsque vous découvrirez l'ampleur de notre boulot...
I. L'ORGANISATION PÉDAGOGIQUE
1 - La diffusion auprès des maîtres des programmes de l'école maternelle et de l'école élémentaire et des instructions officielles
Programmes et instructions officielles : les évolutions du système sont plus rapides ; les textes et documents d’accompagnement sont plus nombreux.
Ces documents arrivent régulièrement en nombre insuffisant (cf. IO), ce qui complique notre tâche. Il faut citer aussi l'accroissement des circulaires diverses (IA et IEN)
Par ailleurs, par manque de moyen et mauvaise utilisation des supports informatiques, le directeur est souvent seul vecteur d'informations dans son école: Il faut arrêter d’infantiliser les adjoints et de sur-responsabiliser les directeurs en émargements, photocopiages et autres classements divers et variés.
2 - L'organisation de la scolarité
L’organisation de la scolarité comporte des procédures plus précises et plus formalisées : De nouvelles dispositions ont été introduites dans le décret du 6 septembre 1990 faisant suite à l’entrée en vigueur de la loi sur l’école (article 4 : procédure de redoublement) ;
Documents et procédures concernant GS – CP et continuité école – collège sur LV, littérature, suivi B2i,
C'est oublier aussi les dossiers sur l'A.P.E.R., les procédures et dossiers d'entrée en 6°
C'est passer bien vite sur la mise en place des Langues Vivantes, des TICE
Pourquoi ne pas parler de l'organisation des ELCO (hors temps scolaire), de langues régionales: distribution et relevé d'enquêtes, accueil et intégration du professeur de langue ?
Par ailleurs, parler du B2I comme d'une simple évaluation revient à négliger toute l'approche pour y arriver: avoir du matériel digne de ce nom, prévoir la maintenance, le renouvellement et l'achat des consommables...
Ou sont passés ces mille et unes tâches qui font nos délices ? Citons en vrac:
La mise en place de programmations intra et inter cycles avant la définition des livrets
Les procédures de passage inter-cycles avec appels possibles (d'où dossiers)
L'articulation des Conseils de Cycle à l'école élem. (C2-C3) et dans la liaison mat/elem (C1-C2)
La passation des évaluations GS + CP
L'articulation des liaisons CM2/6ème
La définition et suivi des livrets scolaires
L'élaboration du règlement de l'école
Les réunions avec le collège de secteur pour des relations plus larges (Exemple au niveau civisme : règles de vie communes écoles/collèges)
Les conseils de délégués
Les conseils municipaux des enfants....
3 - Le projet d'école
Le directeur a un rôle moteur dans l'élaboration du projet d'école; il est l'animateur de l'équipe enseignante. Il est garant de la cohérence des actions engagées dans le cadre du projet d'école dont la place est confortée par la loi d'orientation sur l’école.
Ne parler que du seul projet d'école revient à oublier le travail conséquent que nous donne l'élaboration, la gestion et l'articulation des divers projets: Projet d'Ecole, mais aussi Projets de Réseau (REP/ZEP), de Bassins, voire de circos, sans compter les projets éducatifs locaux propres à certaines communes....
Ajoutons aussi les projets relatifs au temps de restauration, les projets péri et post-scolaires, les CEL...
Impliquer tous les collègues dans l'élaboration, la mise en œuvre d'un projet demande une énergie considérable, l'équipe n'étant ni soutenue, ni aidée par la hiérarchie et l'institution
Il ne faut pas oublier naturellement, pour tous ces projets l'évaluation, les bilans, formations, animations pédagogiques ciblées, régulations, avenants, budgets…
4 - L'évaluation ;
Le rôle du directeur est prépondérant dans l'organisation de l'évaluation des élèves. La diversification des évaluations, de leurs objectifs et de leurs modalités de mise en œuvre S/CP,CE1,CE2…nécessite une coordination au niveau de l'école.
Ne rester en matière d'évaluation que sur la seule organisation occulte les difficultés qu'elle pose: tant sur l'organisation matérielle (qui va chercher les livrets ? qui les corrige ?) que sur l'important travail d'analyse et d'exploitation des données de ces évaluations)
Ajoutons le peu d’ergonomie (soyons charitables) de certains outils d'évaluation (vous parlez de JADE ?), le logiciel d’évaluation… (installation, paramétrages, saisies, traitements de l’info et impressions… Toutes tâches qui, dans les faits, nous reviennent, dans la plupart des écoles..
5 - La coordination des actions concernant l’aide aux élèves en difficulté ou handicapés; la réunion de l’équipe éducative ;
Les évolutions de la prise en charge des enfants : augmentation du nombre d’enfants dont la situation exige un traitement individualisé et multiplicité des dispositifs individuels (projet d'aide individualisé – PAI – travail avec le RASED) qui va encore s’accroître avec la mise en œuvre des lois récentes (loi d’orientation sur l’avenir de l’école, loi « sur le handicap », loi de cohésion sociale) : programme personnalisé de réussite éducative (PPRE), projet de scolarisation (PS), dispositifs de réussite éducative …
Le directeur met au point le Projet d’accueil individualisé : la sécurité médicale ( cas des élèves allergiques ) est différente de la sécurité au sens habituel . Elle nécessite des liaisons avec tous les personnels ( restauration scolaire ….)
Dans le cadre des contrats d’intégration, le directeur organise l’accueil des intervenants para-médicaux dans l’école .
Les liens, en terme de réunions, mais aussi de contacts téléphoniques, de rencontres plus informelles…. Avec tous les partenaires extérieurs concernés par les enfants scolarisés en CLIS, ainsi que ceux faisant l’objet d’un contrat d’intégration ou d’un placement en famille d’accueil (équipes éducatives évidemment, mais aussi démarches en cas de sorties, suivi des prises en charge…)
Il faut citer aussi le travail que représente pour nous l’inadéquation des locaux et bâtiments pour l’accueil de certains élèves handicapés, ni les difficultés des partenariats avec les SESSAD, les SEFIS, etc...
Ni oublier de mentionner les tâches administratives et relationnelles supplémentaires dans le cadre de l'AIS, lorsqu'une classe de CLIS ou de CLIN est implantée dans l'école. Ce travail supplémentaire est d'ailleurs en passe d'être reconnu, par exemple, dans la Sarthe, où les directeurs qui accueillent une CLIS ont une demi journée de décharge en plus. (aide apportée à ces familles pour remplir des documents : demandes de bourses, transports, cantine…)
Pensons aussi au suivi des mesures d'AEMO, avec parents et assistants sociaux.
Sans oublier, parfois, les relations avec les structures du type CEFISEM ou CASNAV pour la scolarisation des enfants non francophones et des gens du voyage (gestion des arrivées et départs, relation avec les familles et livret de suivi des enfants itinérants)
6 – L'attribution des différentes classes et la répartition des élèves entre les classes.
Ce rôle inclut aujourd'hui les échanges de services, la gestion des temps partiels,
mais aussi, et surtout, l'organisation des activités de cycles, les décloisonnements,etc... mais aussi des éléments très prosaïques, mais terriblement chronophages, tel l'établissement des plannings des différents lieux d’activités : BCD, équipements sportifs...Les emplois du temps à mettre en concordance pour occupation des salles, etc..;
L'ADMINISTRATION ET LA GESTION
1 - L'obligation scolaire, le suivi de la fréquentation scolaire et le signalement des absences irrégulières des élèves
Les modalités de suivi des absences ont été modifiées par le décret du 19 février 2004 et la circulaire du 23 mars 2004 (contact immédiat avec les familles, tenue de dossiers des absences…), elles sont plus précises et plus formalisées.
Au prix d'un alourdissement administratif des procédures (Par exemple la création d’outils : bulletins d’absence, de relance etc. ) et d'une surcharge de travail non négligeable pour les directeurs non totalement déchargés
(Comment appeler les familles pour leur demander les raisons de l'absence de leur enfant si nous sommes en classe ?)
Le problème des vacances scolaires, des départs et retour des familles en dehors des vacances, des samedis sautés devient d'ailleurs récurrent… Il devient difficile pour les directeurs de faire respecter l’obligation scolaire. Il y a d’ailleurs peu de suites quand on signale ce type d’absences irrégulières.
2 - Les règles relatives à la laïcité et à la neutralité commerciale de l'école ;
Principe de laïcité : application de la loi du 15 mars 2004 ;
Sollicitations plus nombreuses de la part de sociétés commerciales proposant des « produits pédagogiques » à finalité plus ou moins clairement commerciale.
Curieux mélange de deux domaines pourtant très différents...
Les sollicitations sont d'autant plus difficiles à gérer que certaines sont parfois labellisées "éducation nationale" et chaudement recommandées par notre ministère, comme, récemment, les tapis de souris "marqués"...
Pour ce qui est de la laïcité, nous sommes dans l'obligation de nous positionner en tant que directeurs vis-à-vis du flou des réglementations concernant les parents intervenants bénévoles, accompagnateurs lors des sorties scolaires, soumis ou non à cette obligation de laïcité, selon les interprétations locales de chaque IA...
3 - La vie scolaire : Difficultés par rapport aux demandes de certaines familles
Autorisations de sorties données par les directeurs d’écoles pour les sorties régulières et les sorties sans nuitée (circulaire du 21 septembre 1999) et vérification des dossiers de sortie avec nuitée.
Le refus de certaines villes de respecter la sectorisation des écoles et l'inscription en mairie complique notre tâche en nous obligeant à définir nous-mêmes les secteurs de chaque école et représente un surcroît de travail lors des inscriptions.
Quand aux expérimentations de Base-Ecole, la lourdeur de ce système de gestion le rend peu utile aux directeurs pour la gestion au quotidien de nos école (listes diverses et variées…) mais très utile à l’administration pour fermer des classes !!!
Pour ce qui est des sorties scolaires, le maquis des réglementations administratives et juridiques est loin d'être totalement déblayé. Ces autorisations de sorties sont l'un des domaines, parmi d'autres où nos responsabilités se rapprochent de celles des chefs d'établissements du secondaire, sans que nous en soient donnés les mêmes moyens, loin s'en faut...
Plusieurs éléments ne sont pas cités dans cette évolution des pratiques en matière de vie scolaire. Oubli ou volonté de minorer notre métier ?
On pourrait évoquer, parmi bien d'autres:
La gestion prévisionnelle des effectifs pour les ouvertures et fermetures de classes
La collecte et vérification des assurances individuelles des élèves
L'assurance de l'école et des intervenants extérieurs
L'épineux problème au niveau des photos de classes, du droit au respect de l'image de nos élèves, de leur publication sur site internet et des obligations d'autorisations, de floutage, etc...
4 - L'organisation des élections au conseil d'école ; Modification des textes réglementaires relatifs aux élections de parents à la rentrée 2004 : vote des deux parents.
Le peu de clarté des infos à destinations des familles pour ces élections complique encore plus la tache et oblige à réécrire et à fournir un matériel de vote plus en corrélation avec d’autres élections.
Par ailleurs, la DESCO néglige la difficulté de trouver des parents à élire. Le recrutement, la médiatisation prend du temps et de l’entregent…
La dimension financière de l'organisation de ces élections est aussi étrangement absente. Nous demander d'envoyer séparément enveloppes et bulletins à chaque parent revient à nous laisser l'étrange boulot de devoir trouver des sous pour financer ces envois...
Sans compter, tous les trois ans, l'organisation des élections professionnelles (dans les grosses écoles), qui n'est pas une mince affaire...
5 - La santé scolaire, l’organisation, en liaison avec le médecin scolaire, des vaccinations et des visites médicales ; PAI, campagnes diverses, obésité/collation…
Cas fréquents d'enfants déposés souffrants à l'école, principalement dans les quartiers difficiles;
Organisation des secours et soins d'urgence.
Que d'oublis, Sieur DESCO !!! que faites-vous des menues petites chose suivantes:
Les déclaration d'accidents
En cas d'épidémie : information parents, IA, médecin ( des poux …jusqu'aux méningites ),
Le renseignement des statistiques accidents sur Internet
Les listes d’élèves à fournir,
Les réunions d'Equipes Educatives avec les médecins scolaires et les para-médicaux
La tenue du registre des soins
La mise à jour de la pharmacie
Le risque de plus en plus grand à devoir signer des PAI complexes, à effectuer des soins, effectuer des gestes médicaux d’urgence, les difficultés à obtenir la venue du médecin scolaire très sollicité pour des conseils ou un avis…
Il faut aussi penser à la multiplication des PAI alimentaires, et la gestion des repas en glacière.
6 - La coopération avec les services sociaux et les différents services de l'Etat (police, justice…)
Le nombre des projets éducatifs en lien avec l’école se développe également, dans le domaine de la santé, du suivi judiciaire (accueil éducatif en milieu ouvert : AEMO), accompagnement à la scolarité… Les sollicitations et dispositifs sont plus nombreux, particulièrement en ZEP/REP.
Etre directeur d'école en ZEP ou REP implique de multiples réunions avec les partenaires associatifs, un suivi et une évaluation des actions REP mises en oeuvre. Cela se retrouve aussi dans un surcroît de travail avec les services sociaux... même chose dans les écoles non classées en ZEP mais qui pourraient y être !
A ce titre, la DESCO aurait pu penser à:
La liaison école / association ( aide aux devoirs, prise en charge des enfants à l’extérieur…)
L'orientation des parents vers le service social approprié lorsqu’ils viennent à l’école exposer un problème.
Les réponses aux enquêtes lors de recherches d'enfants, suite à problèmes de justice impliquant d'anciens (ou actuels) élèves ou pour des demandes de naturalisation
7 - La protection de l'enfance, signalement des mauvais traitements subis par les enfants
La demande sociale et les textes ont renforcé les contributions des directeurs et enseignants dans ce domaine.
Aimable euphémisme de la DESCO. Demande sociale et textes réglementaires ont surtout eu pour effet de fragiliser la position des directeurs d'école, souvent pris à partie en la matière par les parents d'élèves mis en cause par les procédures de signalement.
Il va bientôt falloir demander un conseil juridique auprès des services académiques pour rédiger un signalement sans risquer d’être mis en cause par les familles.
Souvent l’Autonome est obligé d'intervenir sur les erreurs dues au manque d’aide pour ces cas difficiles à appréhender et devant la pénalisation des affaires.
8 - La vigilance vis-à-vis du bon état des locaux et de la sécurité des personnes (incendie…);
Mise en place des plans particuliers de mise en sûreté (PPMS) pour se préparer à réagir en cas d’accidents majeurs (naturels ou technologiques) : difficulté à trouver des informations et références utiles à proximité.
Limiter les questions de sécurité à la seule vigilance, à l'unique PPMS, c'est ne pas connaître grand chose à la réalité de notre métier de dirlos.
Derrière ces quelques mots, les réalités en vrac:
La participation obligatoire aux commissions de sécurité.
Les demandes et suivi des travaux suite à ces commissions
La mise en oeuvres des exercices trimestriels d'évacuation et de confinement
La réalisation du Document Unique d'Evaluation de Risques Médiatisation des conduites à tenir auprès des maîtres, des élèves et des familles !!!
La réalisation du PPMS-SESAM pour les écoles en zone SEVESO
Demande, aux communes, du matériel nécessaire à la mise en place (adhésifs, eau minérale, seaux, piles, postes radios...etc...)
La tenue du Registre d'Hygiène et de Sécurité
La mise en œuvre des consignes lors des plans Vigipirate ou des alertes météo sur risques majeurs .
Les questions de sécurité aux abords de l’école : relation avec la police municipale, informations aux familles .
9 - L'autorisation des intervenants extérieurs et le suivi des procédures d'agrément
Augmentation de leur nombre et diversification de leurs modalités d’intervention.
C'est exact et il faut signaler que ceci implique l'établissement de plannings complexes
Mais il n'y a pas que des intervenants extérieurs à gérer, la participation des parents intervenants bénévoles ponctuels (sorties, kermesse…) ou à l’année (piscine , bibliothèque…) représente un petit boulot de plus
10 - Le contact régulier avec les familles pour ce qui concerne la scolarité de l'élève
La demande envers l’école s’est accrue dans tous les contextes :
d’une manière générale, l’exigence de résultats du système éducatif envers chaque enfant s’est accrue ; les parents développent plus de critiques à son égard aussi bien en ce qui concerne l’organisation pédagogique que la vie scolaire ;
le soutien qui doit être apporté à l’enfant est souvent difficilement dissociable d’un « accompagnement » de la famille ; le rôle social joué par l’école est décisif dans certains quartiers difficiles; dans ces quartiers, le directeur est considéré pour la plupart des familles comme l'interlocuteur référent;
Pas seulement dans les quartiers "difficiles" !!! Ou que l’on soit, ville ou campagne, petite commune ou quartier "sensible" le directeur est aujourd’hui considéré par les parents comme l’interlocuteur social référent. Au delà de la dimension de médiateur dans les relations enseignants/parents, le directeur est de plus en plus souvent le « réceptacle » de tout ce qui n’est plus géré par les autres services publics qui ont déserté le terrain depuis de nombreuses années
Le positionnement du directeur, les réponses à apporter dans les conflits parentaux en cas de divorce ou de séparation sont donc souvent problématiques. Plus généralement la gestion des conflits et de l’incivilité est devenue incontournable pour les directeurs d'école (conflits entre élèves, entre parents, au sein de l'équipe pédagogique, entre enseignant et parents. Une dimension de "relations humaines" qui ne fait l'objet d'aucune formation sérieuse, ni initiale, ni continue...
11 - Les relations avec les collectivités territoriales
accroissement important des relations avec les collectivités territoriales
gestion des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM);
développement de l’intercommunalité : difficultés pour le directeur d'identifier le bon interlocuteur (maire de la commune ou président de l'établissement public de coopération intercommunale, EPCI), avec des différences entre le milieu rural et le milieu urbain (différences de périmètre entre RPI et EPCI).
Non seulement difficulté mais multiplication des tâches car le maire de la commune et le président en question ne communiquent pas forcément. Il faut argumenter nos demandes auprès de ces 2 personnes qui ne vous reçoivent pas en même temps. Donc doubles rendez-vous, doubles courriers, doubles appels téléphoniques… Toute direction en RPI a pour corollaires ces problèmes d'organisation
Plus largement, les relations écoles-collectivités territoriales posent une multiplicité de problèmes:
responsabilité de l’organisation du temps de restauration
ATSEM avec non seulement leur gestion, mais l'établissement des emplois du temps, la notation de ces agents.
Au delà, les directeurs d'écoles entretiennent de relations de travail avec des animateurs de cantines, des personnels de restauration, de services, dont les statuts et les positionnement vis-à-vis de l'école sont très fluctuants
Autres points relevés par nos collègues:
Pour les grandes villes, procédures complexes et qui changent constamment pour toute utilisation de crédits (attribution de marchés par lots ).
L’utilisation des locaux hors temps scolaire ( centre de loisirs…… ) nécessitant un état des lieux et un suivi régulier et partenarial .
La multiplication des réunions avec les élus lors de différentes commissions ( budget, commissions de dérogation de secteur scolaire , animation scolaire, restauration scolaire etc…)
12 – traitement du courrier électronique, papier, communications téléphoniques, enquêtes.
Urgence et multiplicité des sollicitations
Oui, mais aussi:
Rédaction des nombreux courriers qu'implique au quotidien la vie d'une école
Ce qui implique archivage et désherbage des paperasses inutiles
Sélection et transmission des informations aux collègues (nombreux courriers électroniques quotidiens)
Une obligation de plus en plus grande de rapidité dans la réponse, des dates de réunion de moins en moins lointaines…
Un coût financier important pour l’école, en matériel, impressions et en temps.
Dis, M'sieur DESCO, sur ce sujet, tu t'arrêtes à 12 points ? Il y en a pourtant d'autres... Comme:
13. Relations et réunions avec les IEN et l'IA: bilans, comptes-rendus, mise en oeuvre des orientations locales Relations avec le DDEN Inspections d’école pour des audits de fonctionnement d’équipe.
14. gestion financière de la vie scolaire : comptabilité, facturations, commandes, relations avec les fournisseurs… organisation des activités qui vont permettre d’apporter les fonds nécessaires au fonctionnement de la coopérative scolaire, (Même si les textes en vigueur n'impliquent pas le directeur d'école dans ces tâches, dans la réalité des faits, dans la plupart des écoles, elles reviennent (en partie ou totalité) aux directeurs)
15. Elaboration et suivi des demandes de subvention
16. Passations des commandes scolaires, réception et ventilation par classe, relances et retours... Obligation de la procédure d’appel d’offre pour les commandes hors marché, les classes transplantées, les photographes.
17. Tenues des registres: registre matricule, registre d'inventaire des matériels, registre des comptes rendus des conseils d’école, des conseils des maîtres, des conseils de cycles etc...
mise à jour du fichier élève et saisie informatique (logiciel école ou Base-Elèves) Base – élèves : 5 minutes par enfant pour saisie
18. Communications avec les parents: préparation des imprimés à destination des parents, que ce soit par distribution et/ou affichage
19. En cas d'absence d'un enseignant (maladie ou stage), répartition des élèves, accueil et installation des enseignants remplaçants
20. Mise en place des fusions d'école décidées par les IA, sans aides spécifiques au niveau organisationnel; (passer d'une maternelle + élémentaire à un groupe primaire; ou de la fusion de plusieurs petites écoles primaires == différentes communes) Il faut beaucoup de temps et d'énergie pour que la fusion devienne effective.
21. Gestion des bulletins de traitement (en poste, détachés, ZIL, BD, Congés divers,…)
création de formulaires et imprimés divers concernant la gestion de l'école:
- affichage dans l'école (interdictions, plannings, tableaux, consignes...)
- courriers types à créer (autorisation parentale, convoc parents, convoc équipe éducative, courrier parent éloigné, autorisation piscine, photos, ...tout type d'imprimé qui pourrait nous être déjà fourni tout fait !!)
- courriers plus personnalisés (papier à lettres, modèle de livret scolaire, de B2i, listes des classes et des élèves, étiquettes de portes, numéros de téléphone, listes, calendriers et récapitulatifs divers pour les enseignants, pointage de ramassage de papiers divers...)
L'ANIMATION ET LA MÉDIATION
1 – connaissance des actions prioritaires définies au niveau national, départemental et de la circonscription et coordination de leur mise en œuvre ;
Les évolutions introduites dans le cadre national peuvent être ressenties, dans les écoles, comme un empilement ne permettant pas de repérer des priorités.
Par charité laïque, on se passera de commentaires sur cette dernière phrase...
2 - aide aux nouveaux collègues et l'intégration des professeurs stagiaires à la vie de l'école :
favorise la bonne intégration des maîtres nouvellement nommés dans l’école
Accompagnement des collègues entrés récemment dans le métier : leur nombre est en augmentation et leur accompagnement exige une disponibilité plus importante (notamment en ZEP-REP);
Arrivée d'autres personnels : AVS, EVS; demande de clarification du rôle du directeur au regard de la diversité de statut de ces personnels.
C'est tout ? Il y a pourtant aussi, en matière de p'tits boulots pour les pov' dirlos::
Pour les EVS, le tri des candidatures, les embauches, la formation, l'emploi du temps, l'administratif…
La poursuite des divers projets, dont le Projet d'Ecole, avec de nouveaux enseignants
Le respect des réglementations en vigueur (sorties, surveillance des élèves, etc...)
La gestion des stagiaires PE2, PE1, mais aussi des collégiens, lycéens, étudiants en stage
Un rôle d’écoute, de conseil, d’encouragement, de défense des maîtres titulaires.
3 - Réflexion autour de l'élaboration de projets :
Organisation de la réflexion concernant le projet d'école et d'autres projets spécifiques ;
Animation du conseil d'école, du conseil des maîtres.
Le rôle d’impulsion et de régulation du directeur est mis à contribution pour des projets plus nombreux et plus complexes à élaborer : nombreux intervenants extérieurs associés (musique, arts, piscine…) ;
Le directeur doit acquérir des compétences pour animer ces réunions et en particulier la réflexion pédagogique (dans le cadre de l’élaboration de projets pédagogiques, de la mise en œuvre de nouvelles orientations pédagogiques…).
Mais, Cher Sieur DESCO, ça veut dire aussi:
Créer une vraie équipe, gérer les conflits ou la passivité…
Assurer le suivi des conseils de cycle et l'articulation des travaux de ces conseils
Prendre en charge l'accueil des personnels non formés qui arrivent de France Télécom et débarquent sur une classe dans une petite école...
Ca pose aussi la question de la démultiplication de ces tâches lorsque l'on assure (bénévolement) la responsabilité administrative d'un RPI...
4 – Participation aux réunions avec les partenaires de l'école : autorités locales, associations culturelles et sportives complémentaires et parents
Des différences notables de situation sont constatées, notamment entre les écoles rurales et urbaines, et selon qu’elles se trouvent ou non dans un secteur concerné par la politique de la ville. Dans ce dernier cas, les réunions partenariales sont plus diversifiées.
On pourrait même parler de réunionite aviaire et aggravée dans certaines REP. Mais cela serait scinder bien trop vite la réalité des écoles en deux. Il est des coins de campagne où les écoles rurales ne sont pas à l'abri de cette épidémie.
Par ailleurs, la DESCO ne prend pas en compte dans son rapport ce qui relève du travail quotidien avec parents et mairies
Réunions de rentrée / Semaine des Parents à l'Ecole
Médiation des les conflits entre parents.
Représentation de l'école dans les cérémonies publiques
Puis, pour finir, quelques trucs, en vrac, non encore rangés, de ces petits trucs qui ne doivent guère compter aux yeux de la DESCO, mais qui font pourtant notre quotidien. De la parole de collègues, parole brute, pour une réalité plus brute encore...
Même si le directeur n’est ni gérant d’étude, ni de garderie, ni de cantine, il doit souvent intervenir pour résoudre les difficultés liées au fonctionnement et à l’organisation de ces « services », et de fait est le « référent » permanent. De plus souvent il assume ces tâches parce que personne d’autre ne veut « s’y coller » et/ou il remplace un surveillant ou l’autre à l’occasion..
La maintenance, que ce soit l’informatique, la téléphonie, l’audio, la vidéo, la projection, la photocopie, les alarmes, les clés introuvables, les stores coincés, les portes sorties de leurs gonds (elles aussi), les cafetières qui fuient, les documents disparus ou mal rangés… etc, etc… Bref, toutes ces « petites » choses qui nous font perdre un temps fou tous les jours.
Rôle de DRH de plus en plus : assistante sociale, psychologue, collègues en fin de carrière en grande souffrance morale : pas de perspective d’évolution pour leur carrière, répercussion indéniable sur le moral des enseignants et la bonne marche de l’école
Juste quelques remarques :
Je ne vois pas de trace du conseil des maîtres dans cet inventaire. Son rôle et la part de travail que cela représente pour le directeur, me semblent importants à souligner.
Je remarque de même que la notion de taille de l’école n’est pas à l’ordre du jour. Ce qui est à souligner donc : quelque soit la taille de l’école, ces tâches ( de base ) sont les mêmes, le volume augmentant en fonction du nombre de classe de façon logique mais complexe à mesurer.
De plus en plus, le directeur se trouve « responsable » de tout ce qui se passe dans l’école et il se doit de consacrer du temps à être présent et informé. Cette présence effective ( portail, récréation, moments nombreux dans la journée..) permet d’anticiper les problèmes, régler les menus conflits avant qu’ils ne dégénèrent etc… dans l’école, ce n’est pas un adulte comme les autres mais un référent. Cette dimension statutaire ne ressort pas dans ce tableau.
Lié à cette situation : l’évolution rapide de la société ( intercom, sécurité etc…) met le directeur dans une recherche permanente des bonnes informations qui demande du temps personnel et pas de formation continue spécifique.
Un point sur lequel il faudrait insister je pense : même si dans certains cas, "la valeur n'attend pas le nombre des années", une direction en sortie d'IUFM est une aberration eu égard à la somme des tâches du directeur et de l'enseignant.
Le temps passé dans l’école et en dehors à mettre de l’huile dans les relationnels, à tâter le pouls des collègues, à anticiper les erreurs, à calmer les ardeurs, à rattraper les erreurs, à fêter les bonheurs, à pleurer les malheurs, à soutenir, à secouer, à écouter, à rire, à manger chaque midi à l’école (manger en 5 minutes souvent), à boire un coup le soir, faire un café jamais au goût de chacun, nettoyer le four, ranger la cuisine, briquer le frigo de temps en temps, faire souvent la vaisselle et ranger la salle des maîtres…
Bref à mettre de l’humanité et je pense que cela est le plus important !!!
Ce rapport de la DESCO est votre...
Nous serons reçus au ministère le 22 Mars, lors de notre rassemblement à Paris et nous y déposerons notre mouture, revue et corrigée.
Vous pouvez l'enrichir encore en nous signalant d'éventuels oublis, vous pouvez aussi réagir sur ce rapport et en débattre dans la "bouteille". Pour les deux, cliquez ICI
LA QUESTION NE SERA PAS POSEE ? MAIS SI... MAIS SI...
Y'a pas, l'Hérault est bien le département qui bouge le plus sur la direction d'école.
A l'origine, une note de leur IA demandant aux directeurs d'école d'être "référents EVS", ce qui voulait dire que les collègues devenaient responsables de ces personnels, de leurs formations, devaient en rendre compte dans de nombreuses réunions hors temps de travail, etc...
Colère des dirlos de l'Hérault, qui utilisent à plein régime la messagerie académique et s'organisent entre eux en collectif.
De leur côté, les syndicats enseignants du 34 créent une intersyndicale regroupant SNUIPP, SGEN, SNE et SUD (le SE-UNSA refusant d'y participer au vu de certaines positions de "collégialité" avancées par des membres de cette intersyndicale).
Lors de deux réunions publiques de ce collectif est avancée l'idée, largement majoritaire, d'une revendication d'un "cadre légal non hiérarchique" pour les dirlos, idée que l'intersyndicale se refuse à reprendre...
Idée qui continue pourtant à faire son chemin et à recueillir l'assentiment des collègues, si l'on en juge par les échanges de mails dans ce département. En voici deux, parmi d'autres...
Chers collègues,
Je prends la plume pour la première fois et pourtant je suis avec beaucoup d'intérêt votre mouvement depuis ses débuts. Mais voilà, je suis une "vieille", à cinq mois de la retraite, et quelque peu désabusée par ce métier et cette fonction de directrice auxquels je me suis donnée pendant de nombreuses années dans des situations difficiles:18 ans de direction, la plupart du temps dans des REP ou ZEP, y compris celles "sensibles" de la banlieue parisienne...
Toutes vos revendications, je les affirmais haut et fort il y a 15 ans déjà dans des réunions multipartites, mais à l'époque, cela n'avait aucun impact.
Cette fois-ci je me suis mise en retrait, mille pardons, en pensant que c'était trop tard, ce combat n'était plus le mien. Mais ma flamme ressurgit quand je perçois des incompréhensions, des amalgames qui pourraient minimiser votre belle unité!
Alors voilà, si vous acceptez l'expérience de l'ancienne, je vous dirai ce que je pense: Je suis à 100% pour le statut "non hiérarchique" du directeur alors que j'ai toujours été à 100% contre celui de "maître-directeur" (et moi j'avais l'âge de participer aux grèves de l'époque).
Je m'explique : les deux statuts ne sont pas comparables car ils ne se situent pas sur le même plan et ils ne relèvent pas du tout de la même philosophie de la vie en général ni de la même approche des problèmes humains au sein d'une école en particulier.
Le maître directeur, tel qu'il avait été conçu à l'époque, devait être doté d'un pouvoir hiérarchique sur les collègues de son école et avait donc un pouvoir de notation. Autrement dit, il devenait un inspecteur-bis omniprésent pour juger du travail de chacun. Bonjour l'ambiance!!! Dans ces conditions, plus aucun travail d'équipe n'était possible car un esprit d'équipe repose avant tout sur le partage et la confiance.
La grande crainte de la profession était de voir tous les directeurs se transformer de fait en "petits chefs" plus ou moins tyranniques, coincés entre la pression de la hiérarchie dont ils faisaient partie intégrante et la méfiance de leurs adjoints.
Le statut de maître-directeur a été enterré en beauté au grand soulagement de tous. Paix à son âme!!!
Le statut "non hiérarchique" réclamé aujourd'hui n'a rien à voir!
Il répond non pas à une volonté de main-mise de la hiérarchie sur toute la profession, mais bien au contraire d'une volonté de sauvegarde de la profession pour se protéger de débordements de tous genres: professionnels, administratifs, judiciaires...
Ce statut est de type administratif, il ne met en aucun cas en péril les relations humaines au sein d'une école. Le directeur reste un collègue au même titre que les autres. Toutefois, il est évident pour tout le monde qu'il a en plus des fonctions et responsabilités particulières à assumer.
Là où ça coince, c'est qu'on lui en a donné de plus en plus au fil des ans, sans le doter un tant soit peu des moyens pour y faire face. Je ne rentrerai pas dans les détails de toutes les charges qui pèsent sur ses épaules, vous le savez tous autant que moi!
Un statut permettrait de définir clairement ces tâches afin de bien les cerner et d'éviter qu'elles ne soient extensibles à loisir.
Le fait d'écrire noir sur blanc l'ensemble des tâches à accomplir a aussi l'avantage de mettre en évidence pour tous, et surtout pour ceux qui nous gouvernent, l'absolue nécessité de nous donner les moyens de les accomplir sinon le bateau école coulera inexorablement faute de capitaines pour le conduire...
Ces moyens sont de tous types:
- matériels avec un équipement bureautique minimum obligatoire
- humains avec un aménagement du temps de travail des directeurs par l'attribution systématique d'une décharge, modulée selon le nombre de classes mais en phase avec la charge réelle du travail à accomplir
- humains encore avec une formation cohérente (pas de PE2 sortants directeurs, c'est un non-sens!)
- financiers avec une réelle reconnaissance de la fonction et des responsabilités qui lui incombent
- juridiques et c'est un aspect des plus importants.
A notre époque où la société n'hésite plus à porter plainte pour tout et n'importe quoi pour essayer d'en tirer un maximum de bénéfices, aucun de nous n'est à l'abri de poursuites avec ou sans fondements. Un statut délimitant clairement nos responsabilités ne pourrait que nous protéger des débordements qui se sont malheureusement déjà vus ici ou là.
A ce propos, sur le plan légal où il faut un responsable pour tout, il est complètement illusoire de se cacher derrière une quelconque collégialité pour partager les tâches et les risques. C'est comme ça, même dans les écoles où l'esprit d'équipe est primordial (cela devait être comme ça partout...), il est besoin d'un décideur pour éviter de tourner en rond trop longtemps (ah, les délices de l'unanimité!), d'un référant pour toute relation avec l'extérieur (inspections, mairies, parents ...), d'un responsable institutionnel (autorisations de sorties ...).
Pardonnez-moi, emportée par mon élan, je me rends compte que j'ai été bien longue et je ne voudrais pas être la cause d'un surcroît de travail pour tous ceux qui auront eu la patience de me lire jusqu'au bout. J'ai simplement voulu apporter ma pierre à votre édifice dans lequel je me reconnais.
Bon courage à tous.
Nicole Mercier . Ecole Paul Bert à Sète
P.S. Je suis moi aussi en grève administrative depuis 6 ans et je continue!
En réponse: rien à répondre ! Tout est dit... Merci Nicole...
Je suis directeur d'une école de 162 élèves, 7 classes dont une CLIS, 1 journée de décharge par semaine donc 6 heures pour faire mon travail administratif, d'animation etc etc etc etc etc etc etc etc comme beaucoup d'entre nous...
Voici l'organigramme d'un collège dans l'académie de Clermont Ferrand. L’établissement compte aujourd’hui 152 élèves, dont 110 demi-pensionnaires et 42 externes, répartis en deux classes par niveau de la sixième à la troisième. Le collège de Murat génère une trentaine d’emplois environ...
pour un coll
- 1 principal à plein temps
- Un adjoint administratif à plein temps
- 1 prof certifié à plein temps (CDI)
- un infirmier à mi-temps
- 2 surveillants d'externat + 2 emplois jeunes + 3 CES
- etc
pour une école de 162 élèves : 6 heures de décharge !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bien sûr, on peut nous rétorquer que rien n'est comparable, dans les missions ou les responsabilités mais quand même, ne vous sentez-vous pas un peu lésés? Et les indemnités de conseil de classe?
Je ne souhaite pas enlever des moyens à qui que ce soit, mais nos revendications sont plus que légitimes. A méditer
Ecole Les Lavandins (34)
APPEL DU 25 MAI
En un trimestre, notre appel, devenu pétition, a recueilli plus de 3600 signatures ! 3600 signataires parmi lesquels des collègues adjoints, des parents, des élus et... plus de 2100 directrices et directeurs d'école... Ce qui n'est pas rien, par les temps qui courent !
Vous pouvez les découvrir ça la page d'accueil du site Le Dirlo, dans le cadre central. Ces signatures seront déposées au ministère le 22 Mars. Bien sur, d'ici là, ce serait bien d'y rajouter quelques noms... Le votre, pourquoi pas ?
Pour découvrir le texte de cet appel, pour le signer en ligne, pour montrer que, contrairement à ce qui e dit, les dirlos de ce doux pays ne sont ni résignés, ni apathiques, allez donc voir à http://dirlo.net/
DIRLOS DE BELGIQUE, D'EUROPE ET D'AILLEURS...
Un appel à l'aide: au sein du GDID, deux collègues se sont lancés dans une épreuve d'envergure, prendre contact, au niveau européen, avec des associations de directeurs d'école, afin de faire connaître un peu les réalités de notre boulot dans ces différents pays.
Si vous avez des infos à ce sujet, des contacts permettant d'aller plus vite en besogne, ça les aiderait bien. Pour cela cliquez ICI
De premiers éléments de réponse, sur le quotidien des dirlos en Belgique...
Quels sont les critères de recrutement d'un directeur? Est-il recruté uniquement parmi le corps enseignant?
Oui, le critère principal est d'être nommé dans la fonction d'instituteur maternelle ou primaire depuis 5
ans pour pouvoir passer le brevet de direction qui donne accès à la profession.
Cependant, les brevetés ne courant pas les rues, il existe des directeurs "faisant fonction". Ils doivent
être instits mais ne possèdent pas le brevet et donc ne bénéficient pas de la stabilité d'emploi et de
l'avantage financier pour la pension de retraite.
- Quel est le salaire d'un directeur en début et en fin de carrière?
Tout dépend de l'importance de l'école qu'ils ont à gérer.
Le directeur perçoit son salaire d'instit majoré d'une prime au nombre d'élèves. Le maximum est 250 euros pour une école de plus de 210 élèves.
Le directeur doit en outre prester:
- un horaire complet si son école compte moins de 51 élèves.
- 18 périodes classe si son école compte de 51 à 129 élèves. ( 1/3 de décharge ! NDLR)
- 12 périodes classe si son école compte de 130 à 179 élèves. ( 1/2 décharge ! NDLR)
A partir de 180 élèves, il est totalement déchargé de classe.
- Comment sont formés les directeurs? Y a-t-il une formation continue?
Notre système scolaire est dirigé par la Communauté française mais dépend soit
- pleinement de la communauté
- de la commune
- de l'évéché (écoles catholiques dites "libres")
Chaque réseau à son propre mode de fonctionnement concernant le recrutement de ses directeurs. Pour le "libre", le directeur est souvent choisi parmi le personnel de l'école (souvent le plus ancien qui était déjà le bras droit de l'ancienne direction)
Pour le communal, le directeur est choisi parmi les enseignants des différentes écoles communales
d'entité. La commune organise ses propres brevets de direction sans regard de la Communauté.
Moi, je suis directrice d'une école de la Communauté.
La ministre de l'éducation nationale est mon supérieur direct après la préfète de la section secondaire
(collège + lycée). Dans nos écoles, des brevets sont organisés lorsque le besoin s'en fait sentir.
Pour obtenir mon brevet, j'ai suivi une formation en trois ans:
La première période était consacrée au relationnel avec épreuve orale de mise en situation devant un jury de pairs et de représentants syndicaux. La seconde concernait le pédagogique avec une épreuve
orale de critique de leçon. La troisième visait l'administratif avec épreuve écrite.
Chaque année, nous suivons 3 journées de formation continuée (la dernière en date concernait la
construction d'outils au service de la gestion)
- Le directeur est-il responsable et/ou impliqué dans le recrutement des autres enseignants ou de tout autre employé intervenant dans l'école?
Officiellement non ! Mais sur le terrain, il est vrai que l'avis ou la proposition de la direction sont
souvent pris en compte.
- Le directeur est-il responsable de la gestion financière de son école?
Il reste responsable de tous les actes de gestion de l'école mais c'est à un responsable économe que
revient la tâche. Mais tout doit être signé par la direction qui engage sa responsabilité !
- A-t-il une autonomie budgétaire ?
Il existe des écoles fondamentales autonomes qui gèrent totalement leur budget. Sinon, dans la plupart des cas, les écoles fondamentales sont annexées à un lycée qui gère le budget commun via leur économat.
- A-t-il du personnel à sa disposition pour l'aider dans son travail (secrétaire, comptable...)
Toujours un secrétaire comptable. Dans les écoles autonomes, le nombre d'heures est attribué en fonction du nombre d'élèves.
Dans les écoles annexées, c'est le secrétaire comptable du lycée qui s'occupe du boulot.
Nous pourrons également bénéficier prochainement d'un secrétaire administratif à partir de 500 élèves.
- Est-ce que le statut de directeur est différent de celui des enseignants?
oui
-Comment avez-vous obtenu le statut de directeur en Belgique?
Il a toujours fait partie de l'organisation de notre enseignement.
- Le directeur a-t-il un pouvoir hiérarchique sur ses collègues enseignants?
Oui
- Quelles sont les missions et les responsabilités du directeur?
Chaque année, par l'intermédiaire d'une circulaire, on nous rappelle ce que sont les missions du directeur.
- Comment est évalué le travail de direction par la hiérarchie?
Il n'y a pas de système bien établi. C'est l'efficacité sur le terrain qui est le meilleur juge de notre travail. Si on ne convient pas parce que trop de remous, de plaintes de parents, perte d'élèves...
alors on joue à la chaise musicale.
- Dans l'ensemble, les directeurs d'école sont-ils satisfaits de ce système?
Oui
-Pourquoi?
Belle autonomie pédagogique dans le respect du décret mission. Vrai rôle reconnu par l'ensemble des
participants.
En remerciant Carine Destatte pour toutes ses réponses, un seul commentaire: Un tiers de décharge à partir de deux classes... Voila ce que ça veut dire, concrètement, un statut...
POSITIVONS UN PEU...
Guedelon? C'est un chantier médiéval, une construction à l'ancienne d'un chateau-fort vrai de vrai. Ca donne possibilités de visite sur place, mais aussi un site, à l'adresse suivante ( http://www.guedelon.com/fr/bienvenue/index.php ), site contenant quelques fiches pédagogiques pas mal fichues...
La langue verte, l'argot, le délice des lettres. Mais, sauf gourance, pas mèche de dégoter, du Delvaux au Simonin, un dico qu'en jaspine... Plus de problème avec http://argot.abaabaa.com/ un site recensant plus de 18 000 mots d'argot...
L'INSERM est d'habitude mieux inspiré; il vient de commettre un rapport "le trouble des conduites chez l'enfant" réalisé sur la base d’études épidémiologiques et de santé publique. Les conclusions de l’expertise préconisaient de "repérer les perturbations du comportement dès la crèche et l'école maternelle". Rapport dans lequel, entre autres perles, il préconise de dépister, dès l'âge de 3 ans "... hétéro-agressivité, ... indice de moralité bas" La synthèse de ce rapport est téléchargeable à cette adresse http://ist.inserm.fr/basisrapports/trouble_conduites/trouble_conduites_synthese.pdf
Une pétition circule à ce sujet, à http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/index.php
En remerciant Martine Nicolas et Nicolas Onatzky de nous l'avoir signalé...
Un appel au peuple: Pérenniser l'humour à l'école
Jacques Risso ( illustrateur des petits dessins sur le site GDID ) et Alain Lempens ( trésorier de SOS-DIRECTEURS 62 ) mettent la dernière main à un livre sur Education Nationale.
Il est encore temps de leur envoyer les anecdotes, mots d'enfants, lettre de parents, bourde ou mot d'esprit de collègue ou d' IEN....La sortie du livre est prévue en septembre 2006. Il sera vendu au profit d'une oeuvre (JPA certainement) .Le manuscrit définitif sera clos fin avril. Plusieurs collègues ont déjà envoyé leur contribution. Participez à cet éclat de rire, entrez dans l'histoire...
Indiquez l'école, la ville, le département et votre nom et prénom pour justifier de la véracité des sources. Le tout à envoyer ICI.
Un statut pour les psychologues scolaires ? Il en est question, avec une proposition de loi (http://www.senat.fr/leg/ppl05-225.html). Rappelons que lorsque les psy scol demandent un statut, ils sont soutenus par des syndicats enseignants . Lorsque nous faisons même demande, elle est refusée. Allez comprendre...
Enfin, un grand classique, celui des derniers billets d'humeur de Maitre Jacques Risso, à cette adresse http://jacques.risso.free.fr/allegro/manontroppo22.htm A ne pas rater...
Un autre appel au peuple: si vous avez connaissance de documents, fichiers, sites, etc... qui pourraient intéresser les collègues, n'hésitez pas à nous les signaler... On diffusera l'info...
SITE DU GDID
Ca fourmille de trucs. On y trouve en particulier un forum qui a déjà recueilli près de 4000 messages, et aussi la possibilité de dialoguer en direct sur un chat avec des collègues membres du GDID, tous les mardi soir, de 21 à 23 h.
A citer aussi la dernière Tranche de Vie de Gudule, une nouvelle aventure de Ralan, le fils des Ages Farouches, les nouveaux dessins de Maître Jacques...
A signaler aussi, et surtout, la présence sur ce site de plus de 5000 pages consacrées à la direction d'école. De quoi faire et trouver son bonheur...
A vous y croiser peut-être à http://dirlo.net/ ...
S.O.S. DIRLOS
Un numéro à retenir: 06.78.77.61.93
Pour tout dépannage, conseil, renseignement… Ce n'est pas tout à fait gratuit, puisque ça vous coûtera l'appel… Mais ça aide… Si on sait, on vous dit, si on ne sait pas, on cherche, on trouve et l'on vous rappelle. Totalement gratuit, par contre, il parait, d'après certains collègues (du Nord) que l'on aurait au bout du fil un très léger accent (du midi)...
Et puis, si ça vous dit, ce petit bulletin à remplir, histoire d'être plus nombreux encore à vouloir faire avancer les choses...
SI ON N' EST PAS UN DE PLUS , ON SERA PAS UN DE MOINS ...
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